Invité de Wassim Ben Larbi, sur les ondes de radio Express FM, dans la journée mercredi 6 août 2014, l'ancien gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli où il a livré son point de vue à propos de certaines questions d'actualité nationale. S'agissant de la situation actuelle de la Tunisie, M. Nabli a expliqué que l'Etat ne remplit plus son rôle correctement, et s'est détérioré considérablement ces trois dernières années au cours desquelles, il a perdu sa capacité à exécuter ses missions convenablement. « La priorité pour l'heure est la reconstruction de l'Etat et la stabilité sociale et sécuritaire (à travers la restructuration des institutions sécuritaire et militaire) doit être réalisée pour ce faire. Une décision politique s'impose dès lors », souligne Mustapha Kamel Nabli. Concernant les prochaines élections législatives et présidentielle, l'ancien gouverneur de la BCT a indiqué qu'il vaut peut être mieux dans certains cas qu'il n'y ait pas d'élections, cela est préférable à des élections problématiques et truffées d'obstacles. « Des fois, des élections sont tenues pour déboucher ensuite sur une situation plus dangereuse que celle d'avant les élections dans le cas où certaines parties ne seront pas satisfaites des résultats du suffrage, ou qu'il y ait violence émanant des élections », précise M. Nabli. A propos du chapitre économique, Mustapha Kamel Nabli a étalé trois problèmes touchant le tissu économique, il s'agit des entreprises connaissant des difficultés financières, d'autres rencontrant des difficultés de production et celles connaissant des difficultés sociales et organisationnelles. « Certaines entreprises ne sont pas en train de remplir le rôle d'investisseur comme il se doit, il faut donc mettre en place un plan de relance économique qui prend en considération toutes ces difficultés », souligne M. Nabli. Quant à la relance du dinar tunisien, elle peut être résolue de deux manières, indique M.Nabli : La première peut se faire au moyen d'une politique d'austérité forte dont l'objectif est de baisser la demande et de compresser l'équilibre extérieur, mais cette manière coûtera cher sur le plan social, précise-t-il. La deuxième méthode consiste à la relance de la production, du secteur du tourisme, de l'activité des mines et cela ne peut se faire qu'à travers la réalisation de la stabilité sécuritaire, le mieux, reste toutefois la mise en place d'une politique de productivité et non d'austérité dont les effets secondaires sont nuisibles sur la société. Sur la question de l'article polémique de la loi de Finances portant sur la levée du secret bancaire, Mustapha Kamel Nabli a dit qu'il ne faut pas qu'il soit un prétexte utilisé pour poursuivre des adversaires politiques et régler des comptes, ce que la Tunisie a déjà connu lors de l'ancien régime. « Si c'est pour des raisons fiscales objectives, le souci ne se pose pas, mais il faut qu'il y ait des mesures et des lois pour protéger les intérêts du citoyen », déclare l'ancien gouverneur de la BCT. Toujours concernant la loi de Finances complémentaire 2014, ce dernier a indiqué que son adoption a accusé beaucoup de retard, car il devrait y avoir lieu, en juillet, la préparation de la loi de Finances 2015. Quant à la question de la candidature à l'élection présidentielle, Mustapha Kamel Nabli a précisé qu'il ne se présentera à celle-ci que dans le cas où il se trouve dans la capacité de proposer un plus en comparaison à ce qui est déjà proposé par les autres candidats et les autres partis, ce plus qui pourra peser dans la balance du choix de l'électeur. « Si je me présente je le ferai en tant qu'indépendant et je pourrai jouir d'un soutien considérable de certains partis politiques », conclut Mustapha Kamel Nabli. Na. B