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Présidentielle 2014 - Ettaghaouel, le nouveau slogan de Moncef Marzouki
Publié dans Business News le 03 - 11 - 2014

A chaque période son vocabulaire dans le paysage politique tunisien. Un vocabulaire destiné à séduire les citoyens ou à leur faire peur dans l'objectif de les faire basculer dans un camp ou dans un autre. Chez les laïcs démocrates, le terrorisme est un bon filon pour épingler l'adversaire. Chez les islamistes et leurs alliés de la troïka, quand il s'agit d'attaquer le camp d'en face, on a créé un véritable dictionnaire en la matière. Dernier mot devenu en vogue ces derniers jours, « Ettaghaouel », qu'on entendra dans les bouches de Mustapha Ben Jaâfar et Moncef Marzouki. Ce dernier en fera carrément un slogan. Signifiant hégémonie, dans son sens le plus péjoratif, il est tiré du mot « ghoul » synonyme arabe du monstre imaginaire qu'on trouve dans les contes. Ça en dit long sur la diabolisation de « l'ennemi » par le président sortant de la République.
Moncef Marzouki a donc choisi une salle de cinéma pour entamer sa campagne électorale. Une salle à la capacité d'un millier de places (1500 debout) au nom qui en dit long sur les velléités du candidat : le Colisée. A l'arène du Colisée, les guerriers sont là. Et le public assoiffé de sang et de sueur aussi. La racaille des LPR, mais aussi les chefs de parti qui veulent arracher leurs adversaires de la terre tunisienne tel Riadh Chaïbi. Et le public en aura pour son argent. L'ambiance est là. Toutes les deux-trois minutes, des vivats « Marzouki président ! » ; « Marzouki doit être reconduit » ; « RCD dégage »… Une ambiance de meeting classique qu'on retrouvait chez le défunt RCD, mais aussi (avec un discours moins guerrier) dans les différents partis qui croient détenir la vérité. Au Colisée, en ce dimanche 2 novembre, le public était excité, mais pas plus que le maître de cérémonie. En matière de communication, et pour enflammer ce type de foules, Moncef Marzouki sait faire. Il est dans son terrain. Il peut dire la chose et son contraire et prononcer allègrement des contrevérités, son public avale toutes les pilules que le président-révolutionnaire lui donne.
Pour bien enflammer les foules, et pour bien fédérer autour de lui, Moncef Marzouki s'est mis dans sa position classique de victime. Il a juste mis à jour son discours pour le maquiller par de nouveaux mots qui devraient faire des merveilles à l'oreille de son public. « Ettaghaouel » sera un véritable slogan en ce dimanche. Le mot en question a été prononcé à 16 reprises en une quinzaine de minutes. Qui est accusé d'hégémonie ? Nidaa Tounes, naturellement. Un parti à qui on veut coller par tous les moyens l'étiquette RCD, bien qu'il existe (au moins) deux autres partis qui revendiquent ouvertement cette appartenance, bien qu'il renferme en son sein des militants venant d'autres bords et qui, sous Ben Ali, sont restés en Tunisie refusant de fuir à l'étranger.
Pour Moncef Marzouki, cet adversaire politique est un ennemi. Le président de la République sortant n'hésitera pas à le dire dans son discours. L'essentiel étant d'enflammer les foules et elles s'enflammeront. Pour Moncef Marzouki, cet adversaire politique veut accaparer tout le pouvoir, c'est-à-dire les postes de chef du gouvernement, du président de l'Assemblée et du président de la République. Auprès du public assoiffé du Colisée, le discours fonctionne parfaitement et passe comme une lettre à la poste. Le méchant Nidaa veut donc s'accaparer tous les pouvoirs et tuer la révolution et c'est eux, avec Moncef Marzouki, qui vont l'en empêcher ! Pas question que le méchant Nidaa remporte la présidentielle après avoir gagné les législatives (en fraudant certainement) pour qu'il tue la révolution et poursuive la politique dictatoriale de 50 ans. C'est comme ça qu'on présentera les choses à ceux qui se définissent par antagonisme à Nidaa.
Naturellement, personne ne pense qu'il est tout à fait normal que le parti vainqueur des élections ait tous les pouvoirs. Cela ne se passe-t-il pas comme ça chez les amis et « protecteurs » français de Moncef Marzouki ? François Hollande est du PS, Claude Bartolone est de l'UMP et Manuel Valls doit être du Modem. Ou bien du FN, on ne sait plus !
A partir de là, la cohabitation entre BCE et Moncef Marzouki (l'anti BCE par excellence) ne doit pas être difficile. Ça doit juste être comme celle de Marine le Pen à l'Elysée et de Jean-Luc Mélenchon à Matignon.
Bon, bref, Moncef Marzouki doit avoir raison et aucun parti ne doit s'accaparer à lui tout seul, tous les pouvoirs. Le public approuve, applaudit et lance ses vivats entrecoupés de quelques insultes à l'adversaire. Ou plutôt, à l'ennemi.
Toujours dans la même logique, et dans la continuité de ce qu'il a dit le 12 octobre 2014 à Hammamet (voir notre article à ce sujet) l'adversaire politique est le symbole de la corruption et lui est le symbole de la probité et de l'intégrité. Il est aussi le grand défenseur des libertés et craint fort que les libertés, sous Nidaa, ne soient écrasées. Bien sûr, personne ne pense au procès d'intention, puisque le méchant Nidaa (et les autres) est le "ghoul" et que ceci est un postulat. Et qui donc oserait remettre en question un postulat posé par Marzouki, le gentil démocrate ?
Alors, dans ce parti d'intègres, exit la Sihem Badi qui finançait le frère de Imed Daïmi (voir notre article à ce sujet) et envoyait, au nom du ministère, sa sœur faire des stages en Egypte (voir notre article à ce sujet). Les médias de la honte, c'est ceux qui insultent le CPR et embellissent les RCDistes. Les bons médias crédibles, sont ceux dirigés par l'intègre Sihem Ben Sedrine qui n'a pas payé ses méchants journalistes et qui a été nommée (au mérite) à la tête d'une instance constitutionnelle. On est tout juste frappés d'Alzheimer quand on pense à tout l'argent récolté en Europe.
Dans ce parti des respectueux des valeurs, il n'existe pas de Samir Ben Amor qui insulte matin, midi et soir, tout le monde (voir un article à ce sujet).
Dans ce parti, il n'y a pas de places pour les tricheurs qui effacent leur historique internet quand ils sont attrapés la main dans le sac (voir notre article à ce sujet).
Dans ce parti, il n'y pas de régionalisme, mais alors pas du tout. On ne parle ni de nord, ni de sud. On ne parle ni de bourgeois ni de paysans. Et on ne parle certainement pas de riches et de pauvres. Dans ce parti, tous les Tunisiens sont traités à pied d'égalité !
A l'arène du Colisée, Moncef Marzouki est cet ange unique capable de sauver la Tunisie des griffes de la dictature que promet Lucifer Béji Caïd Essebsi et ses RCDistes. A la tribune du Colisée, le public des Imed Deghij, Rached Khiari, Recoba et Riadh Chaïbi sont déterminés à la victoire par tous les moyens. Ceux-là mêmes qui, quatre ans durant, appelaient à dresser les potences. Sinon, ce sera sur leurs corps que le vainqueur passera. Sinon, ils arracheront les vainqueurs de la terre. Sinon, ils descendront de nouveau dans les rues et ce sera avec du sang. Un Colisée sans sang, ça n'existe pas, un politicien sans scrupules, non plus, visiblement.
Nizar Bahloul


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