Le nouveau front qui se présente comme étant démocratique progressiste a échoué encore une fois à se mettre d'accord. Il n'y aura pas de candidat commun à la présidentielle pour les différents membres ayant constitué ce front. Les membres participant aux réunions de ce front ont promis un communiqué de presse mardi à la fin de leur réunion et ont laissé entendre qu'il y aura un candidat commun capable d'affronter le candidat Béji Caïd Essebsi dont le parti a réussi les dernières législatives. L'objectif étant de ne pas laisser tous les pouvoirs entre les mains de Nidaa. C'est à l'initiative d'Ettakatol que les réunions de ce front ont eu lieu. Après avoir participé aux deux premières, Al Joumhouri a quitté la table pour avoir rapidement compris que l'initiative n'a rien de sérieux. Il a été remplacé par le parti Wafa (Abderraouf Ayadi) qui est venu aux côtés du Tayyar, le mouvement Echâab, le CPR et le MUP. Suite au départ d'Al Joumhouri, puis de l'Alliance démocratique, sont restés finalement trois candidats, à savoir Mustapha Ben Jaâfar, Abderraouf Ayadi et Moncef Marzouki. Un marathon de réunions a eu lieu, les participants n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur qui doit abandonner sa candidature. Résultat : ils vont la maintenir tous ! Pour le communiqué commun publié au milieu de la nuit du 4 au 5 novembre, et afin de sauver la face, ils se sont mis d'accord pour soutenir un candidat unique au deuxième tour de la présidentielle et pour se réunir ensuite afin de discuter des prochaines élections municipales, mais également le travail parlementaire et régional. On laisse donc entendre qu'il va y avoir un groupe parlementaire. L'initiative était vouée à l'échec dès le départ et a été accueillie avec ironie par les observateurs politiques. Pour cette famille qui se prétend démocratique, présenter un candidat commun pour affronter Béji Caïd Essebsi, afin qu'il n'ait pas tous les pouvoirs, est un non-sens, vu que dans toutes les démocraties du monde, le pouvoir est concentré entre les mains d'un parti. Autrement, s'il y a cohabitation, c'est l'instabilité qui est garantie comme on l'a d'ailleurs vu au cours des trois dernières années en Tunisie. Les participants au front manquaient également de crédit puisqu'ils veulent s'opposer à un risque qu'ils ont eux-mêmes mis dans la constitution sans prévoir ce cas. Il est vrai, comme l'ont noté plusieurs observateurs, que les rédacteurs de la constitution n'ont pas envisagé un instant qu'ils allaient perdre aux élections.