Mohamed Ali : la présidence de l'ARP entrave l'amendement du décret 54    Tunisie : Nabil Ammar s'entretient à Bagdad avec son homologue irakien    Phosphate : 3 trains par jour alors que 3,2 millions de tonnes attendent…    Météo : le Professeur Bahbouha a une mauvaise nouvelle…    2.500 migrants irréguliers rapatriés volontairement depuis le début de l'année    Une célèbre instagrameuse entre les mains de la Police, pour atteinte aux bonnes moeurs    SNJT-Ministère de l'Intérieur : Les prémices d'un climat apaisé et d'un partenariat salutaire    Mnihla-Ettadhamen : 2 ans de prison pour les 17 fauteurs de troubles    Surveillance exagérée et conditions strictes : l'Allemagne face aux manifestations musulmanes    L'Aïd au Sénégal : Un petit tour au pays des moutons à 80 000 euros    11 mai : Journée mondiale des espèces menacées    Saïed ordonne des mesures pénales et administratives    Pont de Bizerte : les Chinois ont l'oeil sur tout, même le fer et le ciment livrés par les Tunisiens    Accélération des travaux de doublement de la route entre Djerba et Zarzis    Il y a 120 ans : La naissance de Salvador Dali, maître du surréalisme    CA : Limogeage du staff technique et nouvelle direction en vue    Les mesures se succèdent après l'incident du drapeau : La FTN dissoute    ARP-Bureau de l'Assemblée : Une initiative législative pour améliorer la politique d'immigration    Présidence du gouvernement : Examen de la situation dans certains gouvernorats à la lumière de la hausse des flux migratoires    Une violente tempête solaire frappe la Terre    Nouvelle secousse sismique à l'ouest d'Alger    «Shitana Trail», à Nefza : Plus qu'un événement, une dynamique de promotion    Bilan des réserves d'eau : Des chiffres à retenir    ESS : 99 ans de gloires et de valeurs    Bob Marley : 43e anniversaire de la disparition de l'icône du reggae    Sonia Dahmani : je n'ai pas fui, je n'ai commis aucun crime !    Energies renouvelables : La croissance économique en hausse à partir de 2030    Travail du jonc, de l'alfa, du palmier... : La vannerie et la sparterie font de la résistance    Ces producteurs de boissons payent cher leurs dérives : Une amende de 20 MD    Pourquoi | Prolifération des mendiants    Ce pays arabe se joint à la plainte de l'Afrique du Sud contre Israël    Les abeilles de G-a-z-a s'inscrivent dans la résistance et mettent à mal les soldats de Tsahal !    Rencontre avec Jadd Hilal, auteur de «Le caprice de vivre» : «Quand on parle, on rate de faire ressentir»    «Du ciel» de Wael Marghni, ce soir au théâtre de l'opéra de Tunis : Au-delà des limites de la gravité    Kairouan – Le Musée des arts islamiques de raqqâda : Peu connu du grand public    Mémoires de générations: Une exposition exceptionnelle de la collection permanente (Album photos)    Ligue 1 – 7e journée Play-off – USM-CA (4-0) : L'USM enfile le Bleu de chauffe    Kais Saied ordonne la dissolution du bureau de la fédération nationale de natation    Drapeau national couvert : Kais Saied condamne fermement cet acte    Météo : Températures en légère hausse    ONU : vote massif en faveur de l'adhésion de la Palestine    Tunisie – IMAGES : Saïed à la piscine olympique de Rades pour rendre les honneurs au drapeau national    En pleurs, Kaïs Saïed salue le drapeau à la piscine olympique de Radès    Sinda Belhassen à la Galerie Kalysté - Tisser la Terre: une exploration de la flore tunisienne à travers le tissage    Les parents des élèves de 1ère année invités à inscrire leurs enfants en ligne (vidéo)    Le film soudanais 'Goodbye Julia ' projeté dans les salles de cinéma de Tunisie (Synopsis & B.A.)    Sotumag propose un dividende de 0,52 dinar par action pour l'exercice 2023    Rania Toukabri nominée pour le prix Women's Space    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ennahdha-BCE-Marzouki : Les liaisons dangereuses
Publié dans Business News le 22 - 11 - 2014

Le petit protégé d'Ennahdha vient d'être lâché par ses mentors. Alors que l'élection présidentielle se tiendra dans à peine quelques heures, il semblerait que Moncef Marzouki ne puisse plus compter sur son soutien islamiste. Ceux qui l'ont hissé au Palais de Carthage en 2011, lui qui n'avait que quelques petites 17.000 voix en poche mais un grand espoir de devenir un jour président, ne lui redonneront pas cette chance aujourd'hui. C'est du moins le message que le parti semble vouloir donner à travers la récente apparition médiatique de Zied Laâdhari, son porte-parole, mais aussi d'autres de ses cadres.
« Aucun candidat à la présidentielle n'a mérité le soutien d'Ennahdha », a déclaré Oussama Sghaier, un des cadres du mouvement islamiste. Une véritable gifle au visage de ceux qui s'y accrochaient désespérément, y voyant leur sésame vers Carthage. Cette réponse froide n'a pas été enrobée de sucre pour faire avaler la pilule, amère pour nombreux candidats, dont Moncef Marzouki. Voilà qui marque un début de distance prise par Ennahdha face à son petit protégé C'est que le pauvre petit, il comptait sur leur soutien.
Mais si Ennahdha a gardé le mystère entier pendant des mois, c'est qu'au sein même du parti de Ghannouchi, les violons n'étaient pas accordés. On préfère alors se prononcer par demi-mots, en évoquant, au début, un président consensuel et en maintenant le flou sur un éventuel soutien au deuxième tour et non au premier. La sympathie que les bases islamistes entretiennent envers « le révolutionnaire, fils du peuple, et très terre-à-terre » Moncef Marzouki est un secret de polichinelle. Ceci est bien connu. Mais le parti préfère rester pragmatique, ne pas se court-circuiter et, jamais ô grand jamais, n'avouer des dissidences ou des tiraillements internes.
Ceci dit, les secrets de famille n'ont pas été très bien cachés à la foule et certains cadavres ont rapidement fait de dépasser des placards. Le turbulent Hamadi Jebali a décidé, comme il sait souvent le faire, de se démarquer du mouvement et soutenir ouvertement la candidature de Moncef Marzouki. S'il n'a pas ouvertement cité son nom, il en a tout de même décrit les principales ''qualités'' : « Un président qui a prouvé ses capacités dans l'exercice du pouvoir et son militantisme face à la tyrannie et la corruption. Un homme démocrate dans la pensée et la pratique, un président rassembleur pour tout le peuple, sage dans ses positions et capable d'assumer les fardeaux du pouvoir». Le portrait craché de Moncef Marzouki…dans l'esprit de Hamadi Jebali du moins. Au sujet du candidat de Nidaa, en revanche ; sa position s'est faite retentissante : « il ne faut pas voter pour le candidat d'un parti ayant remporté la majorité des sièges à l'Assemblée du peuple ». Il est donc interdit de soutenir Béji Caïd Essebsi, candidat de Nidaa.
Mais Hamadi Jebali, secrétaire général démissionnaire d'Ennahdha, est un électron libre. Les positions de celui qui a longtemps laissé le flou planer sur une éventuelle candidature ''indépendante'', ne représentent nullement celles de son parti (auquel il appartient encore). Ceci dit, Ennahdha s'est dépêchée de le préciser à l'opinion publique. Rapidement après, son porte-parole Zied Laâdhari a donné une conférence de presse dans laquelle il déclare que la position de Jebali n'engage en rien le parti. « Si nous avions voulu soutenir un quelconque candidat, nous l'aurions fait de tout notre poids. Nous aurions mobilisé tous nos moyens et tous nos dirigeants pour le soutenir». Traduction: ne suivez pas ce à quoi appelle Hamadi Jebali. Des propos qui donnent un coup de massue à Moncef Marzouki suivis par un communiqué qui écrit, noir sur blanc, que la décision du conseil de la Choura ne peut être interprétée comme le soutien d'un candidat en particulier.
Pourquoi donc ce revirement envers le candidat préféré de Montplaisir ? Durant des semaines, Ennahdha a maintenu le flou quant au soutien de son candidat consensuel extérieur au parti mais qui pourra en réunir les qualités recherchées. Et un monde fou s'est bousculé au portillon : de Ahmed Néjib Chebbi qui n'a pas cessé de faire des œillades amourachées au parti de Rached Ghannouchi, à Mustapha Ben Jaâfar qui l'a ouvertement appelé à prendre une position claire ou, encore, à Moncef Marzouki, confiant quant à ce soutien auquel il tient plus que tout.
Mais ces manœuvres ont changé de camp après les législatives et tout ce flou maintenu au sujet de ce fameux candidat consensuel étaient en réalité destinées, non à Moncef Marzouki, mais à Béji Caïd Essebsi. Moncef Marzouki n'était-il qu'une simple carte à jouer ? Il semblerait que oui. C'est que le petit est devenu une tare pour le mouvement surtout qu'il ne pèse désormais plus rien.
Des bases qui soutiennent le candidat Marzouki constituent une réelle menace pour Béji Caïd Essesbi compte tenu de la force de mobilisation du parti islamiste. Le candidat de Nidaa finit alors par céder aux pressions et aux manœuvres d'Ennahdha. C'est qu'en matière de négociation, surtout politique, le chantage se présente comme l'un des meilleurs arguments. Afin d'obtenir ce que l'on veut de l'autre partie, on la met au pied du mur et on la mène dans un terrain d'insécurité afin de faciliter les conditions de négociations. C'est ce qu'Ennahdha a fait avec Béji Caïd Essebsi et le résultat semble porteur.
BCE s'empresse de donner, enfin, la position claire de son parti au sujet d'Ennahdha, lui qui a longtemps joué avec les mots. « Nous sommes différents mais nous ne pouvons ignorer leur présence. Nous ne pourrons gouverner seuls, nous avons une majorité relative. Ils ne nous ont pas proposé d'alliance mais nous sommes obligés de nous entretenir avec eux et de prendre leurs avis ».
Voilà qui semble désormais limpide. En effet, alors qu'une alliance a été longtemps rejetée par le mouvement de BCE, pour le moment, ces derniers n'ont pas exclu qu'à la lumière des chiffres des législatives, une entente pourrait être envisageable. Il est évidemment exclu que les bases d'Ennahdha soutiennent la candidature de Caïd Essebsi, mais si elles ne votent plus pour son principal rival, on lui enlève une épine du pied. Et de taille !
Que fera donc Moncef Marzouki sans le soutien du géant islamiste ? Aura-t-il encore toutes ses chances ? Shut, nous n'en dirons pas plus aujourd'hui, silence électoral oblige. Alors, motus et bouche cousue. Bon vote à tous !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.