L'ancien député et membre dirigeant du CPR, Samir Ben Amor, était l'invité de la station radio Saraha FM où il a lancé, dans des diatribes verbales, des accusations totalement insensées contre Béji Caïd Essebsi, adversaire de son patron Moncef Marzouki. Pêle-mêle, Samir Ben Amor accuse de partialité le gouvernement, les médias et les forces de l'ordre de taire les falsifications au profit de l'équipe de Béji Caïd Essebsi et de faire sa campagne. Le hic est que Samir Ben Amor parle sans avancer aucune preuve, fait, de ce fait, des raccourcis simplistes et n'est pas du tout arrêté dans sa diatribe par l'animateur de la radio. Pour les médias, l'ancien député dit que Béji Caïd Essbesi et son équipe accaparaient différentes chaines de télévision. Pour le gouvernement, il lance son accusation, sans l'étayer par une preuve, ni même par un exemple concret. Quant aux forces de l'ordre, elles auront droit à la virulence la plus abjecte de l'ancien député qui dit parler en son propre nom, alors qu'il n'a cessé d'user du « nous ». A l'entendre, elles auraient procédé à des arrestations arbitraires de différents militants et sympathisants du candidat Moncef Marzouki. Les personnes arrêtées ne sont coupables de rien et n'ont fait que crier leur soutien au candidat, d'après lui. Ces mêmes forces de l'ordre, selon Samir Ben Amor, auraient tu des abus dont auraient été responsables des pro-BCE. Interrogé sur les raisons officielles de l'arrestation, Samir Ben Amor dit qu'il n'a pas encore vu les dossiers. Pourtant, cette méconnaissance des dossiers ne l'a pas empêché de poursuivre ses accusations contre les forces de l'ordre ! Il parle, par exemple, d'un imam qui aurait juste dit à ses fidèles de voter pour le meilleur. Cet imam a été arrêté juste pour cela, d'après lui, alors qu'il n'aurait même pas cité un nom ! A-t-il vu le dossier ? Non ! Après avoir mis en doute la crédibilité de plusieurs institutions nationales privées, comme les médias ou les instituts de sondage, Samir Ben Amor lance désormais ses flèches contre les institutions publiques et carrément régaliennes ! Bénéficiant d'une bonne crédibilité auprès des CPR, le discours de Samir Ben Amor sera pris pour de l'argent comptant et ce sont des intox de ce genre qui alimenteront, dans les prochains jours, les réseaux sociaux et enflammeront les sympathisants de Moncef Marzouki. L'idée étant que l'ancien appareil est au service du candidat Béji Caïd Essebsi, ce qui facilitera par la suite les accusations de falsification des élections. Quant au paysage médiatique, il est bon de rappeler que le nombre de médias qu'on accuse d'être pro BCE sont au même nombre que ceux pro-Marzouki. A la différence que ces derniers ne bénéficient quasiment d'aucune audience, vu leur manque total de crédibilité et de notoriété. Samir Ben Amor ne bénéficie plus de l'immunité parlementaire, mais continue à faire comme si c'était le cas, avec un discours régulier mélangeant les contrevérités et la haine, en toute impunité.