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Sur Al Hiwar Ettounsi : les révélations de Borhane Bsaïes
Publié dans Business News le 04 - 10 - 2015

Le passage de Borhane Bsaïes, lors de la soirée du samedi 3 octobre dans le cadre de l'émission « Labes » de Naoufel Ouertani sur la chaîne d'Al Hiwar Ettounsi, n'est pas passé inaperçu pour deux raisons principales, à savoir la nature du personnage et de son passé et du contenu de ses réponses qui se sont illustrées par une franchise totale dans le sens où il ne s'est dérobé à aucune question et a parlé des diverses personnes et situations sans fioritures, sans gants et sans langue de bois.

Concernant l'avènement de la révolution, M. Bsaïes trouve qu'elle a coûté énormément cher à la Tunisie et aux Tunisiens. Les frais auraient été beaucoup moins onéreux si on avait suivi les idées et le plan présentés par l'ancien président Ben Ali un certain 13 janvier 2011. « Je suis persuadé que nombreux étaient les Tunisiens qui auraient suivi ce plan et je suis persuadé que Ben Ali était sincère dans ses propos en cette fameuse soirée », a-t-il indiqué en substance.

Et d'enchaîner : « bien entendu, il y a des voix qui diront que c'était une tentative d'aspirer la colère et le mécontentement populaires qui étaient à leur comble, mais ce serait entrer dans les complications de la politique fiction et dans un procès d'intention ».

Abordant ensuite l'atmosphère ayant prévalu durant les mois de janvier et février 2011, Borhane Bsaïes a dit, sans ambages, qu'elle était imprégnée, dans sa globalité, de mensonges, de diffamations et de rumeurs malsaines.

« On se rappelle tous les informations, ou plutôt les intox, faisant part de coalition entre Leïla Ben Ali et Seif El Islam Kadhafi pour reprendre le contrôle du pays, de l'existence de bandes de tueurs à travers tout le pays, de ces découvertes spectaculaires de zatla et de plusieurs milliards dans le palais présidentiel, etc. », a-t-il avancé.

Prié de s'expliquer sur ses témoignages qualifiés d'humiliations envers les martyrs de la révolution, M. Bsaïes a tenu à démentir ces faits reconnaissant qu'il y a eu bien des citoyens tunisiens ayant payé de leurs vies tout en assurant que bon nombre de Tunisiens étaient manipulés par des politiciens qui voulaient les utiliser comme du bois pour raviver le feu en cette période délicate et où les nerfs étaient à fleur de peau.

Parlant de ce qu'on traite comme étant une police politique, Borhane Bsaïes s'est étalé longuement sur la question que certains militants des droits de l'Homme gagnaient leur vie mieux, de loin, que ceux qui rédigeaient les rapports pour le régime ou publiaient des articles de propagande pour l'ancien pouvoir.

« En effet, affirme t-il en substance, certains opposants facturaient leurs actes de militantisme à savoir tant pour une gifle, tant pour un article de dénigrement, et ce à coups de devises sonnantes et trébuchantes alors que les défenseurs du régime touchaient 80 et 100 dinars pour l'article de la part de l'ATCE ».

Et d'être encore plus précis en accusant certaines « militantes de droits de l'Homme, notamment à partir de 2005, de monnayer leurs services par des bourses de courtoises au profit de leurs enfants et par des séjours et des cures de thalassothérapie pris entièrement en charge par des ONG ».

Toujours dans le volet des relations entre la police politique et l'opposition, Borhane Bsaïes révèle que les rapports sur l'objet des réunions des contestataires du régime fuitaient de l'intérieur même du groupe réuni. Autrement dit un des leurs se chargeait de faire le travail de l'informateur. Mais il a reconnu qu'un petit noyau d'opposants sincères existait bel et bien, notamment avant 2005 et il a reconnu que certains ont souffert des exactions et autres tortures.

Et à l'hôte de l'émission de s'interroger sur le destin des archives de la police politique, en particulier, et de celles du ministère de l'Intérieur, en général. « Le démantèlement des services de sûreté de l'Etat, car en fin de compte il s'agit de ceux-là, est assimilable à la plus haute trahison que la Tunisie a subie », a-t-il martelé.

Et d'enchaîner qu'il n'y a aucun Etat au monde qui se respecte qui n'a pas des services de renseignements, sachant que « notre pays disposait des structures les plus efficaces en la matière puisque nos services avaient noyauté même Al Qaïda de Peshawar, alors que dans l'état actuel des choses, ce sont eux qui se retrouvent infiltrés par les salafistes et autres ».

Concernant ses relations avec certaines personnalités, Borhane Bsaïes a été prolifique en éloges sur Nabil Karoui qui l'a soutenu dans les moments difficiles, a révélé une amitié et une sympathie toutes récentes avec Ali Seriati, a évoqué un premier contact avec Kamel Letaïef que lui a passé Chafik Jarreya après leur réconciliation.

Quant à ses rapports avec Abdelwahab Abdallah, il a tenu à préciser qu'il est davantage en contact avec lui qu'avant la révolution tout en profitant de l'occasion pour mettre l'accent sur « l'injustice qu'il est en train de subir dans le sens où il loge dans l'appartement de son fils parce que ses biens immobiliers, à savoir une villa à La Marsa et un terrain à Monastir, ont été inclus dans le processus de la confiscation, ce qui n'est pas légal » , selon ses propres termes.

Prié, à la fin de l'interview de plus de quarante minutes, d'octroyer des notes ou des appréciations à certains hommes politiques, Borhane Bsaïes a accordé un « peut mieux faire » à Béji Caïd Essebsi et Mohsen Marzouk, un « bon élève » à Zine El Abidine Ben Ali et à Néji Jelloul, et un « passage avec rachat » pour Moncef Marzouki.

L'impression qui prévaut à la sortie de cette interview confirme le fait que Borhane Bsaïes reste égal à lui-même, qu'il n'a jamais fui aucune question aussi embarrassante soit-elle, qu'il ne recourt, pratiquement, pas à la langue de bois, qu'il n'hésite pas faire des révélations, qu'il n'hésite pas à s'impliquer et donner ses avis sur des faits aussi délicats soient-ils.

Ainsi, faisant partie d'une période où la langue de bois était le maître mot, Borhane Bsaïes s'est illustré par sa manière d'assumer tout ce qu'il a fait avant et après la révolution.


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