L'invité principal de l'émission « Liman Yajroô » de ce soir du dimanche 4 octobre 2015, Zouheir Makhlouf a été prolifique en données insoupçonnées jusque-là concernant son différend avec l'Instance Vérité et Dignité (IVD) et sa présidente, Sihem Ben Sedrine, mais aussi à propos du déroulement de la révolution ainsi que de la corruption avant et, surtout, après le 14 janvier 2011. Face à deux invités parmi les défenseurs acharnés de l'IVD, l'avocat Seifeddine Makhlouf, et le membre du Conseil de la Choura d'Ennahdha, le controversé, Larbi Guesmi, Zouheir Makhlour a réaffirmé ses positions et ses accusations envers Sihem Ben Sedrine.
« La présidente de l'IVD est l'auteur de 26 dépassements en matière de mauvaise gestion et de dilapidation des deniers publics avec des dépenses inutiles portant sur des dizaines de milliers de dinars pour l'achat de voitures luxueuses et la mise en place d'un nouveau portail et d'une enseigne pour respectivement 48 mille dinars et 58 mille dinars », a-t-il précisé. Et d'ajouter que Mme Ben Sedrine signait toute seule les ordonnances de dépenses sans en informer les membres du conseil de l'Instance, sans oublier l'incident qu'elle a créé en se présentant au Palais de Carthage, accompagnée de gros camions pour transférer les archives de la présidence de la République. « En ma qualité de vice-président de l'IVD, j'ai été informé de cette démarche le matin même de cette action. A noter que j'étais contre », a-t-il dit en substance.
Zouheir Makhlouf a tenu à dire qu'il est plus que jamais convaincu de son action consistant en l'envoi des correspondances à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui est l'autorité de tutelle de l'IVD avant de reprocher à Sihem Ben Sedrine « son approche fondée sur la vengeance et la rancune » avec laquelle il n'est nullement en accord.
Et d'enchaîner en substance : « Il y a quatre membres démissionnaires de l'Instance, je suis le cinquième gelé sans compter cinq autres membres qui avaient signé la première lettre adressée à l'ARP pour se plaindre de la mauvaise gestion de la président de la l'IVD. Donc, peut-on dire que les deux tiers des membres, n'approuvant pas le comportement de Mme Ben Sedrine, sont dans leur tort ? », s'est-il exclamé.
Auparavant, dans la première partie de l'émission, Zouheir Makhlouf a annoncé qu'il détient des données ultrasecrètes qu'il a pu réunir lors des visites qu'il a rendues à des détenus appartenant à l'ancien régime, dont notamment des hauts cadres sécuritaires, dont en particulier, Ridha Grira, Ali Seriati, Adel Tiouiri, Jalel Boudriga et Lotfi Zouaoui.
C'est ainsi qu'il s'est posé plusieurs interrogations. Y a-t-il eu une révolution ou un soulèvement ou encore une implication de parties étrangères avant et lors du 14 janvier 2011 ? Qui a donné l'ordre à Ben Ali de quitter le pays et qui lui a interdit d'y retourner ? Qui a tué les 69 martyrs avant le 14 janvier et, surtout, qui a tué les 254 autres après le 14 janvier, sachant qu'ils ont été, tous, tués par des munitions calibre 7,62 ? Pourquoi n'a-t-on exhumé que trois corps seulement et pas tous les autres ?
Ce sont les multiples questions parmi tant d'autres qu'a soulevées M. Makhlouf avant d'affirmer qu'Adel Tiouiri avait interdit de tirer sur quiconque parmi les assaillants contre le siège du ministère de l'Intérieur, le 14 janvier 2014, alors que la loi l'y autorisait et que l'ancien ministre de l'Intérieur Rafik Haj Kacem lui avait présenté ses excuses à plusieurs reprises lors des visites qu'il lui avaient rendues à la prison. Zouheir Makhlouf a fait une profusion de révélations dont notamment l'existence de trois ministres, ayant exercé après la révolution, qui vont être déférés prochainement devant la justice sans oublier les aveux d'Abdelkrim Laâbidi quant au trafic de valises diplomatiques pleines d'argent transitant par les aéroports au profit de certains partis politiques.
Il s'agit là d'un échantillon de données explosives fournies par M. Makhlouf qui a été un des rares à avoir vraiment « osé », car les allusions qu'il a faites sont tellement nombreuses et si précises qu'elles ne seront pas, probablement, sans lendemain.