Le producteur et patron de la chaîne Attessia, Moez Ben Gharbia, est revenu sur la tentative de son assassinat de mardi dernier. Dans une vidéo postée sur Facebook hier soir, dimanche 4 octobre 2015, Ben Gharbia a affirmé connaitre celui qui est dernière cette tentative ajoutant qu'il s'agit du même commanditaire des assassinats de Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi, Tarak El Mekki et Faouzi Ben Mrad. Tout d'abord, Moez Ben Gharbia a précisé qu'il se trouve actuellement en Suisse, sous la protection de la police suisse. Pendant toute la vidéo, il paraissait inquiet et s'attendait presque à voir des personnes débarquer dans sa chambre.
Répondant aux accusations formulées à son encontre, le producteur a souligné qu'il ne courait nullement derrière un quelconque buzz. Qu'il a eu un millier d'occasion de le faire mais qu'il ne l'a pas fait. Il a affirmé, par ailleurs, avoir été approché lors de la période des élections par une personne qui lui a proposé des millions de dollars afin qu'il "rejoingne le camp de l'un des candidats". Chose qu'il dit avoir refusée. Il a également évoqué les tentatives d'intimidation de la douane qui, selon ses dires, ont délaissé les dossiers de tous les contrebandiers du pays pour le poursuivre lui dans une simple affaire d'importation de marionnettes (guignols). Il a également évoqué un complot orchestré par Salim Ben Hamidène qui a essayé de lui coller un procès sur le dos lorsqu'il animait son émission 9 heures du soir.
Revenant sur la tentative d'assassinat de mardi dernier, il a expliqué qu'il avait à côté de lui, dans un café de Tunis, un homme qui avait un téléphone collé à l'oreille pendant 15 minutes mais sans dire un mot ce qui lui a mis la puce à l'oreille sachant qu'il soupçonnait étant une tentative d'assassinat à son encontre depuis un certain moment. Ces soupçons qui datent de la levée de sa protection rapprochée par la présidence de la République. Il a précisé qu'il avait envoyé plusieurs courriers au ministre de l'Intérieur réclamant une protection rapprochée pour lui et pour les locaux de sa chaîne Attessia, mais en vain. D'ailleurs, dans le même contexte, il s'est interrogé sur le nombre de personnes protégées par la présidence de la République ainsi que sur les raisons de la levée de cette protection. Ce jour-là, il affirme avoir contacté l'agent chargé de la protection du journal Business News, proche de l'endroit où il se trouvait, et qui est intervenue immédiatement. Les investigations menées confirment, selon lui, la tentative d'assassinat mais, toujours selon lui, le procureur aurait libéré les trois Libyens pour que l'enquête ne soit pas divulguée ! C'est pour cette raison qu'il réclame une copie des investigations menées dans la même journée. Moez Ben Gharbia affirme avoir eu les numéros des trois Libyens qui ont tenté de le tuer ainsi que les numéros des appels émis et reçus. Parmi ces contacts figurent des Tunisiens et des étrangers. Ben Gharbia dit dans sa vidéo qu'il communiquera, sans doute aujourd'hui, tous les noms et les numéros des personnes impliquées dans cette affaire.
Autre point évoqué par Moez Ben Gharbia, depuis son arrivée à l'hôtel en Suisse, vendredi dernier, il a été contacté par des personnes de nationnalités arabes, dont il a gardé une trace de leurs numéros de passeports ainsi que des parties qui les ont envoyés outre des enregistrements de tout ce qui s'est passé entre eux. D'ailleurs, il a indiqué que la police Suisse est au courant de l'affaire. Il a appelé, dans ce contexte, certains pays arabes à rappeler les quatre sbires qu'ils ont envoyés et qu'il a photographié. Autrement, il divulguera leurs nationalités ainsi que les informations en sa possession. Il a, également, appelé les agents des services secrets étrangers à quitter immédiatement l'hôtel.
Moez Ben Gharbia a fait d'autres révélations : il soutient que ceux qui ont tué Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi sont eux même qui ont tenté de le tuer mardi dernier et les mêmes commanditaires ont envoyé leurs sbires à l'hôtel où il loge actuellement. Il a précisé à l'adresse du chef du gouvernement et du président de la République qu'il détient toutes les informations sur ceux qu'ils ont tenté de le tuer et qui ont réussi à assassiner Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Il a affirmé, aussi, connaitre les commanditaires du meurtre de Tarak El Mekki et ceux qui ont mis du viagra dans son verre pour le tuer. Ainsi que les circonstances de la mort de Faouzi Ben Mrad. Il a soutenu, aussi, connaitre ce qui s'est passé au Bardo et à l'hôtel Impérial Sousse, et les parties impliquées tunisiennes et étrangères. Il a demandé au père du martyr de Gbalat, Sokrat Cherni, de raconter ce que son fils à découvert, avant qu'ont fasse des pressions sur ce dernier.
«Je ne suis pas fou, je suis un journaliste et j'ai les preuves de tout ce que j'avance», a martelé Moez Ben Gharbia, en appelant les commanditaires Tunisiens de sa tentative de meurtre de quitter le pays ou que les nationalistes du pays ouvre une enquête sur ce qui s'est passé mardi. Et d'ajouter que tous ceux qui vont connaitre la vérité seront assassinés ouvertement ou discrètement comme Faouzi Ben Mrad avec une crise cardiaque. «Ecoutez les dernières paroles de Mohamed Brahmi à l'ANC et celles de Faouzi Ben Mrad dans sa conférence de presse vous saurez pourquoi ils ont été tué», a-t-il déclaré. «Je répondrai à toutes vos questions. Le pays est en danger mais pas le danger de la banqueroute mais celle des mafias politiques et financières», a-t-il insisté. Il a également appelé Béji Caïd Essebsi à cesser de mentir, en expliquant «je n'accuse pas des partis mais des personnes en particulier qui ont participé à tous ces assassinats». Et d'ajouter «Ceux qui régissent le pays, gouvernement et opposition, vont détruire le pays».
Enfin, Moez Ben Gharbia a annoncé un deuxième enregistrement si n'est pas assassiné avant, tout en menaçant toute les personnes qui vont le traiter de fou, notamment les milices de Facebook. Il a précisé qu'il a l'intention de revenir au pays et d'affronter tous leurs procès.