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Démissions du bloc parlementaire et du parti : Que reste-t-il de Nidaa ?
Publié dans Business News le 11 - 01 - 2016

La scène politique tunisienne a vécu durant ces derniers mois au rythme d'une guerre fratricide au sein du parti au pouvoir Nidaa Tounes. Le premier parti de Tunisie s'est effrité au vu et au su de ses électeurs, dont l'incrédulité a vite fait de céder à la colère. Tant d'espoirs et d'attentes qui ont été balayés en un tour de main, à coups de menaces, d'invectives, de démissions. Rien ne va plus dans le camp dit des « progressistes » que se voulait être Nidaa. A ce stade du feuilleton, qui n'a que trop duré, plusieurs députés ont quitté le bloc du parti à l'assemblée, d'autre ont carrément jeté l'éponge et ont démissionné de Nidaa. Que reste-t-il réellement de cette formation qui représentait, il n'y a pas si longtemps, la première force politique de Tunisie ?


Ce week-end entre Sousse et Tunis, deux événements d'importance, ont consacré la scission au sein de Nidaa Tounes. D'un coté, le congrès consensuel de Nidaa, adoubé par la présence de son fondateur et président de la République, Béji Caid Essebsi, de l'autre le meeting populaire, de son ancienne figure et secrétaire général, Mohsen Marzouk. Le dernier se voulant une démonstration de force, pour montrer qu'on bénéficie toujours d'un assez fort soutien.
Au cœur de cette lutte menée par la faction Hafedh Caid Essebsi, et celle de Marzouk, les députés du parti. Poussés à prendre position, ou restant en retrait, chacun a vite fait de choisir son camp. Ceux qui ont été le plus médiatisés sont, bien évidemment, les dissidents, appelés le Groupe des 31.
Un Groupe des 31 qui a menacé à plusieurs reprises de se retirer du bloc parlementaire, ou du parti, avant de se rétracter, également à maintes fois. Ce qu'ils clamaient depuis le début, c'est que les bureaux politiques et exécutifs de Nidaa sont les seuls cadres légitimes de la direction du parti. Ce qu'ils condamnaient c'est la mainmise sur le parti du fils du président de la République et de son clan, qualifiés d' « exclusionnistes » et de s'être écartés des valeurs et principes portés par Nidaa.

En tout, 21 démissions de députés du bloc parlementaire Nidaa Tounes se sont succédées et 8 du parti. Pas plus que la semaine dernière, le Groupe des 31 s'est réuni afin de préparer la liste des démissionnaires. Toutefois, certains de ses membres ont exprimé leur intention d'attendre les résultats du congrès consensuel de Sousse avant de trancher.
Khawla Ben Aicha a été l'une des premières démissionnaires du bloc, évoquant les différends au sein du parti, notamment l'alliance avec le parti islamiste Ennahdha, pomme de la discorde, entre autres. La députée a critiqué le fait que le parti n'a pu imposer, ni sa ligne politique, ni son programme électoral, affirmant qu'il se trouve tiraillé entre ceux qui veulent l'islamiser et ceux qui veulent y intégrer des figures mafieuses. La plupart des députés démissionnaires du bloc parlementaire partagent cette position.

Au lendemain du congrès consensuel de Nidaa Tounes, huit députés annoncent leur démission, mais cette fois-ci du parti. Dans une déclaration accordée à Business News, Bochra Belhaj Hmida revient sur les raisons de cette démission, s'indignant contre ce qu'elle qualifie d' « une déviation totale de la ligne du parti » et pointant une démarche « putchiste » au sein du parti. Sa collègue Houda Slim a pour sa part déclaré que depuis un moment, son groupe était isolé et inactif : « Nous ne sommes pas satisfaits de cette situation. Personnellement, j'ai pris du recul pour prendre une décision bien pensée. J'ai découvert les divisions après la dynamique qui avait suivi les élections ». Elle a expliqué que les députés qui ont démissionné du bloc doivent créer un bloc à part et la démission de Nidaa Tounes devra suivre.

Ces démissions interviennent en réaction à la politique d'exclusion envers les membres du conseil national de Nidaa, de son bureau exécutif et de ses structures locales et régionales, privés de participer au congrès de Sousse, comme l'affirment Walid Jalled et Rabha Belhassine. On déplore de ce fait les structures émanant dudit congrès et on critique, en particulier, le règlement intérieur du parti, qui « privilégie le principe de la nomination et impose la politique du fait accompli ».

On dénombre donc 21 démissions du bloc parlementaire, composé à l'origine de 86 députés. Un bloc qui se trouve relégué à la deuxième position au sein de l'assemblée, derrière celle d'Ennahdha. Des démissions qui font du parti islamiste, la formation majoritaire avec 69 élus. Des changements vont par conséquent s'opérer sur le paysage parlementaire. Cela affectera, en l'occurrence, les structures du parlement, plus particulièrement les commissions parlementaires.
Ce nouveau groupe de députés pourra , par ailleurs, constituer la troisième force du parlement. En effet, l'article 34 du règlement intérieur prévoit qu'à partir de sept membres, un bloc parlementaire a la possibilité d'être formé. On notera qu'un même parti ou coalition ne peut former qu'un seul bloc parlementaire et chaque député a le droit de choisir le bloc auquel il voudrait appartenir.

Pour faire barrage à un tel scénario, Mohamed Fadhel Omrane, président du bloc parlementaire Nidaa, a fortement dénoncé, ce qu'il appelle « le tourisme parlementaire », chose inacceptable, selon lui, moralement et légalement. « Pour ceux qui ne se reconnaissent plus au sein d'un bloc et veulent démissionner, ils doivent le faire de l'Assemblée et non pas du bloc, parce que ceci influence l'équilibre des forces au sein de l'ARP, décidé par le peuple !», avait-il tonné. Pour ce faire, M. Ben Omrane a adressé une note au président du parlement, afin d'élaborer une position légale, et ce pour que les pour que les députés sachent que leur démission se fera de l'ARP et non pas du bloc.

Entre-temps, les petites fourmilles d'Ennahdha travaillent en silence, préparent leur prochain congrès, sans que voix dissidente ne s'élève. Ce n'est pas faute de différends au sein du mouvement islamiste, mais leur discipline a fait qu'on n'étale pas son linge sale en public. En public, son chef Rached Ghannouchi est un invité d'honneur du congrès de Sousse et donne un discours devant un parterre de ces mêmes gens qui l'abhorré il y a peu. Du tourisme politique et des retournements de vestes et de valeurs, la Tunisie n'en est pas sortie.


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