Le porte-parole du Front Populaire, Hamma Hammami, est intervenu dans la soirée du 4 février 2016, sur le plateau d'Elyes Gharbi sur Al Wtania 1, afin de répondre aux accusations formulées par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, à l'encontre de la gauche « extrémiste ». Hamma Hammami a précisé que de tels propos sont irresponsables et font penser au discours Bourguibien et de l'époque de Ben Ali où les manifestations étaient toujours imputées à une « minorité » et jamais prises au sérieux. Il a ajouté que les urnes, bannière brandie par BCE, ne font pas la démocratie et que c'est bien grâce à elles que des dictateurs ont aussi été élus à l'instar d'Hitler.
« Béji Caïd Essebsi a aussi profité des manifestions du temps de la Troïka pour adresser son message aux Tunisiens et proposer une alternative » a déclaré le leader du FP soulignant que même si le Front est minoritaire, il est en droit de mettre le gouvernement en face de ses échecs et de proposer son programme.
Hamma Hammami a tenu à préciser que son parti prône le militantisme pacifique et que les personnes qui ont accusé le FP de payer les manifestants pour qu'ils sèment le chaos seront poursuivies en justice. Il a rappelé que ces attaques perpétrées contre le Front rappellent l'ambiance qui a précédé les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi.
Le leader du FP est aussi revenu sur l'alliance de Nidaa Tounes et d'Ennahdha, indiquant qu'elle n'est point une surprise et qu'il s'agit d'une coalition d'intérêts « imposée » par des parties étrangères. « Le Tunisien n'a pas à se faire édicter sa conduite par l'étranger. Il a fait une révolution pour la dignité et pour être maitre de son destin » a-t-il affirmé.