La mode ces jours-ci dans les partis politiques en Tunisie c'est la lutte fratricide. Après Nidaa, c'est autour des membres du CPR de s'étriper, à travers deux congrès tenus ce samedi 13 février 2016 en parallèle ! Alors que Moncef Marzouki et ses acolytes, dont Imed Daïmi, fêtaient, lors d'un conseil national exceptionnel, la dissolution du CPR et son intégration au sein d'Al Irada, les récalcitrants, et à leur têtes le co-fondateur et dirigeant du CPR, Abdelwaheb Maâtar, ont décidé de ne pas se laisser faire. Ils ont organisé à Sousse avec des militants et des cadres du CPR, une réunion dont l'objectif est «de mettre en place un plan d'action pour sauver le CPR et barrer la route aux putschistes membres dirigeants de Irada, qui ont décidé de fusionner le CPR de force dans leur nouvelle mouvance et pouvoir subtiliser ses biens, ce qui représente un vol caractérisé et un acte immoral», lit-on dans un post Facebook de M. Maâtar.
Alors que le CPR est toujours en place, plusieurs de ses leaders, sont actuellement des dirigeants dans une autre entité politique, en l'occurrence Al Irada. Ils ont décidé sans passer par un congrès électif de fusionner le parti dans une nouvelle entité sans l'accord des militants. Une poigné de membres dirigeants et une vingtaine de leurs acolytes décident pour l'ensemble du CPR.
On rappelle que ce n'est pas la première fois que Abdelwaheb Maâtar sort de ses gonds. Il s'est déjà insurgé contre ses anciens compagnons de route, assassin du CPR, en prédisant l'échec d'Irada à cause de ces dirigeants. Il avait averti sans ambiguïté : «Nous disons à ceux qui étaient à la tête du CPR et partis à la tête d'Irada : allez-y, vous êtes libres, mais après avoir rendu les comptes comptables et politiques. Vous êtes libres, mais si vous laissez le CPR à ses militants. Vous êtes libres après avoir levé vos mains sur le CPR et rendu ses documents et ses biens sans bruit. Le terrain du militantisme est grand et ne corrélez pas votre avenir et celui de votre parti à l'assassinat du CPR !».