Dans son discours, le chef du gouvernement désigné, Youssef Chahed a indiqué qu'il s'agit du 7ème gouvernement depuis la Révolution et qu'en dépit de cela, la Tunisie n'est pas parvenue à dépasser la crise économique. « Le peuple a perdu la confiance dans l'Etat » « Nous avons réussi notre transition démocratique, mais la crise économique a persisté. La production du phosphate a régressé de 60%, la productivité a également chuté dans le secteur des hydrocarbures, de l'énergie et du tourisme. La masse salariale a doublé, et le problème c'est qu'elle est accompagnée d'une régression de la production et de la productivité. L'endettement est de 56 millions de dinars avec un taux de 62%. Et puis, c'est nous qui nous sommes adressés au FMI pour nous venir en aide, et pas l'inverse », a-t-il indiqué.
Et d'ajouter « Si les choses ne vont pas mieux en 2017, la Tunisie devra adopter une politique d'austérité. Tout le monde est responsable de cette situation. Et c'est ce sentiment d'impunité qui a aggravé la situation. Nous devons sortir de cette situation par nous-même. Nous avons plus que jamais besoin d'union nationale ».
« A la tête des priorités, la guerre contre le terrorisme et nous allons mettre en œuvre les mécanismes législatifs permettant la protection des forces sécuritaires, et la responsabilité de cette lutte concerne également tous les citoyens qui doivent assurer l'encadrement de leurs enfants et leur protection de ce fléau. Et puis je m'engage à révéler la vérité des assassinats politiques, de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. »
« La deuxième priorité c'est la lutte contre la corruption, et nous nous engageons à mettre en place le cadre juridique adéquat qui facilitera l'action des institutions en place pour lutter contre la corruption. Et je promets que tous les membres du gouvernement vont déclarer leurs biens au bout de deux semaines ».
Quant au développement, Youssef Chahed souligne qu'il faut revenir au travail et encourager les investissements. « Nous allons faire face aux grèves anarchiques. Concernant le bassin minier, il va falloir que la production du phosphate reprenne pour envisager la mise en place du développement dans la région. Revenant sur la problématique de la propreté, notre diagnostic est complément erroné. Il n'y a eu aucune création d'unités de recyclages des déchets durant les cinq dernières années, les déchets constituent un problème qui doit être résolut par une autre approche. D'où la fusion l'environnement avec les affaires locales ».
Et à M. Chahed de conclure « Je ne suis pas là rien que pour obtenir le vote de confiance, mais c'est pour que vous acceptiez notre nouvelle vision. Nous devons tous être là pour la Tunisie et ma main restera toujours tendue vers vous ».