Le représentant de l'Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT) au Conseil National de la Fiscalité, Slim Ouanès, était l'invité de la matinale de Wassim Ben Larbi sur Express FM ce vendredi 23 septembre 2016 pour revenir sur le projet de modification du barème de l'impôt sur le revenu contenu dans le projet de Loi de finances 2017. Sur les rumeurs indiquant que c'est la classe moyenne qui paiera, au prix fort, l'augmentation du taux d'imposition, Slim Ouanès a répondu que le barème qui circule n'est pas officiel et qu'il doit donc être pris avec des pincettes. Il a ajouté que « Le budget de l'Etat est financé à hauteur de 70% par les recettes fiscales et l'Etat tunisien ne dispose que de très peu de ressources naturelles.C'est donc le contribuable qui est le plus souvent taxé ».
Slim Ouanès a indiqué que la Loi de finances 2016 contenait des lacunes concernant, entre autres, la question de l'imposition des personnes physiques et celle des sociétés. Cette lacune qui a créé des situations iniques et des distorsions devait donc être corrigée pour corriger le « gap »créé entre ces 2 catégories, selon le représentant de l'OECT. A ce sujet, il a déclaré « Il doit y avoir une cohérence entre la fiscalité des personnes physiques qui est de 35 % et celle des sociétés qui est de 25%. Nous demandons à niveler ces 2 taux, c'est une des propositions que nous avons formulé ».
A propos des circuits économiques échappant au contrôle de l'Etat, Slim Ouanès a déclaré « Nous devons aller chercher l'argent là où il est. Les circuits parallèles qui échappent à l'imposition et au contrôle de l'Etat doivent être mis à jour et taxés. Il faut affronter ces personnes mais il est évident que cette solution est une solution sur le court terme».
Mongi Rahoui, député du Front populaire, dans une déclaration téléphonique accordée à Express FM ce même jour, a tenu à interagir avec Slim Ouanès et a déclaré « La nouvelle imposition des contribuables de la classe moyenne s'oppose au nouveau pacte social annoncé. Il ne faut pas, par cette réforme fiscale, appauvrir encore plus la classe moyenne. Je propose de créer d'autres paliers pour les catégories socioprofessionnelles à très haut revenu et les taxer ».
Revenant sur ce qui a été avancé par Mongi Rahoui, Slim Ouanès a déclaré « Il ne faut pas non plus sanctionner ceux qui réussissent par un impôt trop grand. Le principe d'imposition est basé sur l'équité et la justice fiscale ». A propos des PME tunisiennes en souffrance, il a évoqué la nécessité de les sauvegarder et de favoriser la création des nouvelles entreprises, annonçant par ailleurs la tenue d'un conseil ministériel restreint chargé de débattre du projet de Loi de finances 2017.