MEMOIRE: Henda LADEB    CONDOLEANCES    Yassine Mami appelle à accélérer la publication des décrets d'application du FCR modifié    Daily brief régional du 17 mai 2024: Des peines de huit mois de prison pour 60 migrants irréguliers subsahariens    Naceur Amdouni : le prix du mouton ne cesse d'augmenter compte tenu des coûts d'élevage    La Tunisie au cœur des initiatives météorologiques africaines    Migration irrégulière : La Tunisie en quête de partenariats africains    Vient de paraître — Des sardines de Mahdia à la passion: des mathématiques La vie fascinante de Béchir Mahjoub    Bourse - Déploiement des pratiques ESG : Ennakl Automobiles parmi les quinze sociétés sélectionnées    «Romena Tour à Testour»: De belles activités sur la route de la grenade    Le CA affronte le CSKorba à Korba: Siffler la fin de la récréation    ST: Rêver plus grand    Ligue des champions — L'EST affronte Al Ahly en finale (Demain à Radès — 20h00) Mohamed Amine Ben Hmida : "Pour l'emporter, nous devons être concentrés et sobres !"    Abdallah Labidi : l'absence du président du Sommet arabe est déjà une prise de position    Daily brief national du 17 mai 2024: Kais Saïed discute du sujet du financement étranger des associations    Achèvement des travaux de surélévation du barrage Bouhertma    Propagation de la maladie du mildiou : Le ministère de l'agriculture émet des recommandations    Nabeul: Des élèves organisent "un marché de solidarité" au profit d'une association caritative [Vidéo]    Exposition «punctum» de Faycel Mejri à la Galerie d'art Alexandre-Roubtzoff: L'art de capturer l'éphémère    Ce samedi, l'accès aux sites, monuments et musées sera gratuit    Récolte d'abricots à Kairouan: Une saison faste, mais..    Raoua Tlili brille aux championnats du monde paralympiques    Le Mondial féminin 2027 attribué au Brésil    Pourquoi: Diversifier les activités…    Pris sur le vif: La valse des étiquettes    COINNOV : Ouverture de la deuxième session de candidature pour le Fonds dédié aux PME industrielles    Visite technique des véhicules: Les dix commandements    Industrie du cinéma : une affaire de tous les professionnels    Mokhtar Latiri: L'ingénieur et le photographe    La croissance n'est pas au rendez-vous    Météo de ce vendredi    16 banques locales accordent à l'Etat un prêt syndiqué de 570 millions de dinars    USA : La Chambre des représentants américaine contraint Biden à soutenir militairement Israël    USA- Démission retentissante d'une employée juive de l'administration Biden en protestation contre le soutien à Israël    Royaume-Uni – USA : Le maire de Londres traite Trump de raciste et de sexiste    Hatem Mziou : la réponse du président était positive    Basket – Pro A : résultats complets de la J2 play-out (vidéo)    Palestine : la Tunisie s'oppose aux frontières de 1967 et à la solution à deux Etats    Bank ABC sponsor de la paire Padel Hommes    Accès gratuit aux musées et sites historiques à l'occasion de la Journée internationale des musées    Coupe de Tunisie : Les arbitres des huitièmes de finale    76e anniversaire de la Nakba : La Tunisie célèbre la résistance du peuple palestinien    En bref    Nakba 1948, Nakba 2024 : Amnesty International dénonce la répétition de l'histoire    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    Le roi Charles III dévoile son premier portrait officiel    Festival de Carthage: Les préparatifs avancent à grands pas    Mark Zuckerberg : Carthage doit être détruite !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Instance Vérité et Dignité : Illégale ou immorale ?
Publié dans Business News le 16 - 10 - 2016

Présidente de l'Instance Vérité et Dignité, organe légal de la justice transitionnelle, Sihem Ben Sedrine ne cesse de s'attirer les foudres de ses collaborateurs. On l'accuse de faire mainmise sur une instance qu'elle gère comme un bien personnel et de laisser régner une ambiance despotique sur cet organe de la justice transitionnelle dans lequel il ne fait plus bon de travailler.
Alors que les accusations des membres de l'IVD envers sa présidente se multiplient et se ressemblent, l'instance se retrouve dépourvue de 6 de ses 15 membres initiaux, suite à différents limogeages et démissions. De quoi compromettre sérieusement la légalité de son fonctionnement, à l'heure où le quorum légal pour les réunions et prises de décision n'est désormais plus atteint.

« Sihem Ben Sedrine détient un Etat à elle toute seule, dans lequel elle décide de faire ce qui lui chante », a déclaré Lilia Bouguira, membre limogée de l'Instance Vérité et Dignité. Dans une déclaration donnée à Business News hier, samedi 15 octobre 2016, la membre éjectée de l'IVD, aux côtés de Mustapha Baâzaoui, a qualifié la décision de son éviction d' « illégitime ».
Lilia Bouguira explique qu'après ces deux limogeages, l'IVD ne détient désormais plus le quorum légal. En effet, suite à cette révocation, l'instance se retrouve avec seulement 9 membres, des 15 initiaux. Si cela ne gêne théoriquement pas son fonctionnement, la prise de décision en son sein s'en retrouve largement compromise.

Selon l'article 59 de la loi organique 2013-53 du 24 décembre 2013, relative à l'instauration de la justice transitionnelle et à son organisation, les réunions de l'instance « ne sont valables qu'en présence des deux tiers des membres ». Comment continuera donc l'IVD à se réunir avec seulement 9 membres encore en activité ?
Il est important de souligner, dans ce sens, que si certains fustigent des décisions jugées « illégales », puisque prises en l'absence du quorum, la loi réglementant la justice transitionnelle prête à équivoque. En effet, cette loi, faite entièrement sur mesure, ne mentionne pas si le quorum requis implique la réunion des 2/3 des 15 membres initiaux ou alors des simples membres réunis. Cette loi laisse, ainsi, la porte ouverte à de multiples interprétations et donner à la présidente de l'IVD les pleins pouvoirs quant à la révocation et aux décisions « abusives » prises au sein de l'instance.

Revenant sur son limogeage, Lilia Bouguira a, également, fait savoir que les motifs invoqués pour son éjection n'étaient pas valables : « J'ai été révoquée pour deux motifs, d'abord pour absences répétées et injustifiées et pour avoir soi-disant violé l'obligation de réserve. A priori, cette décision est illégale, au moins pour deux motifs. D'abord, l'absence du quorum légal, qui selon l'article 59 de la loi relative à la justice transitionnelle, est de 2/3, dont 5 femmes et avec ma révocation ce quorum n'est plus respecté. Ensuite les deux motifs cités ne sont pas prouvés dans les faits. Nous n'avons divulgué aucun secret et mes absences ont été tout à fait justifiées » a-t-elle ajouté.

Au-delà de l'aspect légal, les accusations à répétition posent une réelle problématique morale concernant cette instance qui est censée représenter la justice transitionnelle, en étant son unique organe, et qui ne cesse pourtant de cumuler les infractions. Réunions illégitimes, révocations abusives, abus de pouvoirs et de biens publics, soupçons de corruption, dépassements des délais légaux dans certains dossiers… Autant d'accusations qui mettent à mal la réputation d'une instance déjà fragile et qui compromettent sérieusement sa réputation et son intégrité.

S'exprimant sur radio Shems Fm, hier, samedi 15 octobre, l'ancien président de l'union des juges administratifs, Ahmed Souab, a appelé la Cour des comptes à se saisir du dossier de l'IVD l'accusant de « nombreuses infractions à la loi ». Il a souligné que de sérieux soupçons de corruption pèsent sur l'instance appelant à ce qu'une enquête soit ouverte dans ce sens.

Par ailleurs, une conférence de presse a été organisée hier par l'ancien vice-président, Zouheir Makhlouf, afin de « faire la lumière sur les dépassements à répétition commis par l'actuelle présidente de l'IVD ». En guerre ouverte depuis plus d'un an avec Sihem Ben Sedrine, Zouheir Makhlouf a révélé hier qu' « un certain nombre de preuves, des documents et des copies des textes de la démission de quatre membres de l'Instance qui ont accusé Sihem Ben Sedrine de tyrannie et exprimé l'impossibilité de continuer à travailler dans l'atmosphère qui règne au sein de l'IVD ». Il a aussi affirmé que l'Instance travaille depuis deux ans et cinq mois et qu'aucun dossier, des 62.000 qu'elle détient, n'a encore été traité.
Par ailleurs, il a souligné un abus des moyens financiers mis à la disposition d'une instance qui « dépense un million de dinars pour l'achat de pâtisseries et deux millions de dinars pour l'achat de voitures ». L'ancien vice-président accuse aussi la commission d'arbitrage et de réconciliation au sein de l'IVD, de « blanchir les corrompus à travers, notamment, le dossier du gendre de l'ancien président, Slim Chiboub ».

De son côté, Sihem Ben Sedrine balaye d'un revers de la main ces accusations s'affirmant au-dessus de tout soupçon et promet de présenter sa démission si tout ceci venait à être prouvé. « C'est un gage ! » a-t-elle déclaré. Et pourtant, elle continue de narguer les autorités en place en tançant même le tribunal administratif dont elle refuse d'appliquer les décisions.

Force est de reconnaitre, cependant, qu'après le départ de 6 des 15 membres de l'Instance, son travail se retrouve illégitime. De quoi entraver, par la même, tout le processus de justice transitionnelle qu'elle est censée représenter et sous le couvert duquel elle dit agir. Alors qu'elle se donne pour mission de restaurer l'Etat de droit, l'IVD ne cesse de défrayer la chronique à cause des multiples clivages entre ses membres. Des démissions et des limogeages qui posent de nombreuses questions quant à l'ambiance qui prévaut au sein de cet organe de la justice, qui se targue pourtant, d'être au-dessus de tout soupçon.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.