Arrêté hier mardi 23 mai 2017 peu avant 16h dans un café au Lac de Tunis, l'homme d'affaire et lobbyiste, Chafik Jarreya, est sorti menottes aux poignets. Il serait impliqué dans les évènements qui secouent le Sud tunisien depuis des mois et dans d'autres affaires qui relèvent de la sécurité nationale. Dans les heures qui ont suivi, plusieurs d'autres hommes d'affaires ainsi que des douaniers ont été interpellés. Une vague d'arrestations qui a enflammé les réseaux sociaux engendrant également la réaction des différents acteurs de la scène politique. Le député Irada, Imed Daïmi, fervent défenseur des sit-inneurs de Tataouine a réafi, sur sa page Facebook, de manière, pour le moins étrange. En deux phrases le député explique que l'homme d'affaire, Kamel Ltaief est celui qui a commandité l'arrestation de Chafik Jarraya. « A quand l'arrestation de Kamel Ltaief ? » a-t-il ensuite demandé.
L'ancien député CPR, Béchir Nefzi et compagnon de l'ancien président de la République Moncef Marzouki, s'est plaint sur son profil Facebook de l'engouement médiatique qui a fait suite à l'arrestation de Chafik Jarreya et a accusé les organes de médias de faire diversion par rapport aux manifestations qui se déroulent actuellement dans « toutes » les régions du pays, « Après leurs tentatives de jeter du discrédit sur ces manifestations ».
Hager Ben Cheikh Ahmed, députée Afek Tounes, a quant 'à elle expliqué qu'appuyer le gouvernement dans la guerre contre la corruption est une « obligation ».
Le débuté Al Horra, Sahbi Ben Fredj, a également salué cette action qui traduit selon ses dires, le début de la guerre contre la corruption et explique qu'un état fort et juste est la base du développement et de la prospérité. « Je te remercie, Youssef Chahed, pour cette décision courageuse » a-t-il aussi écrit.
Samir Dilou, député d'Ennahdha, a déclaré sur Shems FM que la campagne « Mani Pulite » (Mains propres) est une action qui devrait être menée par la justice. « L'homme politique n'est pas capable de mener cette action, il faut une couverture judiciaire ».
Dans sa réaction, le secrétaire général du Mouvement du projet pour la Tunisie, Mohsen Marzouk, a parlé d'un « cessez-le feu politique » pour faire que l'Etat puisse se stabiliser afin d'affronter l'état de chaos et la corruption qui sévissent actuellement dans le pays.
De ceux qui appuient inconditionnellement le chef du gouvernement dans son action, aux sceptiques, en passant par ceux qui l'accusent de détourner l'attention, les réactions de la scène politique sont nombreuses. Ce qui parait néanmoins clair aujourd'hui, c'est que Youssef Chahed est passé de l'observation à l'action forte.