« C'est une guerre et non une bataille ponctuelle. Nous allons la mener jusqu'au bout car le sujet est très important pour l'économie tunisienne et pour la sécurité du territoire », a indiqué Youssef Chahed au New York Times dans une interview accordée au journal américain au cours de ce mois et publiée dans un papier spécial lutte contre la corruption en Tunisie, dimanche 25 juin 2017. « Le chef du gouvernement tunisien a entrepris une répression radicale contre le crime organisé, qui a abouti à l'arrestation d'une douzaine de chefs mafieux et des barons de la contrebande ces dernières semaines, dans le but d'éliminer ce qui est devenu une menace quasi-existentielle pour la jeune démocratie tunisienne » lit-on dans le New York Times.
« La campagne, menée par Youssef Chahed, se révèle populaire auprès des Tunisiens, frustrés par une corruption de plus en plus importante, une économie stagnante et un fossé toujours plus large entre les riches et les pauvres. La manœuvre a surpris presque tout le monde pour sa vigueur, mais elle n'est pas sans risques, car les chefs de la mafia sont devenus si puissants que les analystes financiers et politiques disent qu'ils présentent une menace aussi dangereuse que le terrorisme » ajoute le journal américain. « Nous sommes persuadés qu'il existe un lien entre la contrebande, le financement du terrorisme, les activités transfrontalières et la fuite des capitaux » a souligné Youssef Chahed, promettant plus d'arrestations à venir. « Nous ne ciblons pas les personnes, mais l'ensemble du système », a-t-il affirmé. « Notre objectif est de disséquer les systèmes de trafic, de briser les réseaux de contrebande et de révéler le financement et les sites de ce phénomène » a précisé le chef du gouvernement au journaliste du NWT.