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Des libertés rejetées au profit d'un honneur présumé
Publié dans Business News le 12 - 08 - 2018

La polémique autour du rapport de la Colibe est à son comble, notamment, à l'approche de la date fatidique du 13 août. De quoi remettre au grand jour la question des droits de la femme, et plus généralement, celle des libertés individuelles et de l'égalité. Rejetée pour des raisons idéologiques ou pour des calculs politiques, la Colibe se trouve, dès lors, sujette à une vaste vague de diffamation et de dénigrement.

La femme tunisienne a toujours réussi à se distinguer à l'échelle du monde arabe et musulman, suscitant l'admiration du monde occidental. Pour cause, son émancipation, son modernisme et son combat acharné pour obtenir tous ses droits dans une société qui a toujours favorisé la gente masculine.
Il va sans dire, que la promulgation du Code du Statut Personnel (CSP), le 13 août 1956 par décret beylical avant son entrée en vigueur le 1er janvier 1957, a fortement contribué à la consécration des droits de la femme, en étant, à l'époque, une véritable révolution législative. Cette série de lois progressistes tunisiennes visant l'instauration de l'égalité entre l'homme et la femme dans nombre de domaines, fût l'un des actes les plus connus du Premier ministre et futur président Habib Bourguiba près de cinq mois après l'indépendance de son pays.
Il donne à la femme une place inédite dans la société tunisienne et dans le monde arabe en général, abolissant notamment la polygamie, créant une procédure judiciaire pour le divorce et n'autorisant le mariage que sous consentement mutuel des deux époux.

Ces avancées, bien que fort louables, restent désormais insuffisantes, 60 ans après. Ainsi, le président de la république Béji Caïd Essebsi, a pris l'initiative de créer la Commission des libertés individuelles et de l'égalité, la Colibe, chargée d'élaborer un rapport en phase avec la nouvelle constitution et complétant l'arsenal législatif et juridique tunisien.
Cependant, et depuis la publication du rapport de la commission présidée par l'avocate et députée, Bochra Belhaj Hmida, une vive polémique fût déclenchée. Les détracteurs et autres réactionnaires n'ont retenu que certains points d'un rapport s'étalant sur 232 pages, pointant principalement, l'égalité successorale et la dépénalisation de l'homosexualité.
Considérant, qu'il s'agit de lignes rouges à ne pas franchir, d'un point de vue purement religieux, les détracteurs de la Colibe lui ont déclaré une guerre sans répit. Lancée initialement sur les réseaux sociaux, insultes, mensonges, dénigrements et diffamation, en étaient les principaux mots d'ordre. Cette campagne orchestrée, a été déplacée par la suite dans l'enceinte des mosquées, où les prêches étaient orientés, mettant en garde contre ce rapport, « qui détruira la famille tunisienne, éliminera son identité arabo-musulmane et l'alignera aux pays de l'occident mécréant ! », tout cela se passe sous le silence radio du ministère des Affaires religieuses, normalement, garant de la neutralité des mosquées.

Les choses n'en demeurent pas là, puisqu'une coordination nationale pour la défense du Coran, de la Constitution et du développement équitable est créée. Conduite par des figures emblématiques du parti islamiste et autres extrémistes religieux, cette coordination a organisé une marche nationale, durant la journée d'hier, rien que pour dire « Non au rapport de la discorde » !
Près de 6000 personnes déparquent à la place du Bardo, transportées par des bus venant à travers tout le territoire tunisien, ont manifesté contre un recueil de propositions et de recommandations prônant les libertés individuelles et l'égalité. Pire, plusieurs femmes ont pris part à cette manifestation, renonçant à leurs droits acquis via l'Etat civil et préférant être complémentaires, et se suffire de l'honneur que leur a accordé l'islam. A écouter certaines jeunes filles âgées d'à peine 18 ans qualifier la Tunisie de « Etat islamique », on croirait vivre dans un autre pays. Un pays envié par des millions de femmes arabes qui négocient encore leur droit à conduire, seules, une voiture.

Cependant, force est de constater que la commission de Bochra Belhaj Hmida, mais aussi de ses 8 autres membres, a dû faire face, seule, à cette violente vague d'opposition. Mis à part quelques communiqués laconiques publiés par certains partis politiques, la commission se bat en solitaire contre ses multiples détracteurs, sans même l'appui de la présidence de la République qui l'a pourtant initiée. La Colibe ne bénéficie que d'un grand soutien de la société civile, des indépendants et d'une majorité aspirant à une Tunisie meilleure, libre et fidèle à sa réputation.
D'ailleurs, un rendez-vous a été fixé pour le lundi 13 août à 18h face au théâtre municipal pour exprimer sa solidarité avec la Colibe, et appuyer ses recommandations qui demeurent le seuil minimal garantissant les libertés individuelles, l'égalité et la dignité humaine.


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