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Huit ans après la révolution, une économie nationale vulnérable
Publié dans Business News le 31 - 10 - 2018

En dépit d'un environnement difficile, caractérisé par des tensions sociopolitiques et l'augmentation des prix du baril de pétrole, l'économie tunisienne est en phase d'entamer une relance.

Aux prix constants de 2010, le PIB s'est accru de 0,6%, en variation trimestrielle (V.T) et de 2,8% en glissement annuel (G.A). Une tendance confirmée par le Fond monétaire international (FMI) qui, dans un communiqué rendu public récemment, souligne que le taux de croissance est passé à 2,8 %, au cours du 2ème trimestre de 2018, contre 2,5 %, au cours du trimestre précédent.
Une croissance générée principalement par une hausse de la valeur ajoutée du secteur agricole ainsi que celui du tourisme. Cela n'étant pas le seul indicateur traduisant un regain de dynamisme de l'économie, du pays dans la mesure où l'on constate par ailleurs un ralentissement de l'inflation qui s'est stabilisée autour de 7,5% et une amélioration du déficit du compte courant, au cours du premier semestre de l'année, pour se situer à 1% du PIB.

Il est évident que l'accélération de la croissance, au cours des trois derniers trimestres, indique que la reprise économique est relativement solide. Cette relance de la croissance est due au secteur agricole (+ 9%) et à celui des services (+ 3,6%), surtout grâce aux résultats encourageants dans les domaines du tourisme, des transports et de la finance.
Faut-il crier victoire pour autant ? Loin de là car l'investissement demeure encore faible et ne semble pas infléchir la courbe du chômage qui reste élevé, touchant particulièrement les jeunes et les femmes. A cela s'ajoute l'érosion du pouvoir d'achat des Tunisiens. Pourtant, la loi de finances de 2018 était censée garantir d'une part le maintien du pouvoir d'achat des citoyens et d'autre part réduire le taux de chômage avec un objectif de déficit budgétaire en dessous de la barre des 5%.

D'ailleurs sur ce dernier point, le FMI indiquait dans son rapport relatif à la 3e revue-programme avec la Tunisie, que le déficit budgétaire est plus faible que prévu, « reflétant le paquet fiscal de l'année en cours, et l'amélioration du recouvrement ».
En tout cas, les autorités ont satisfait les critères de performance quantitatifs et mis en œuvre deux des trois repères structurels prévus pour le quatrième examen, du FMI. C'est dire que la Tunisie honore ses engagements de mettre en place les réformes nécessaires à son redressement économique.

Sur le front du chômage, c'est le statut quo. Le taux demeure inchangé touchant environ 15% de la population active. Cependant, cette situation constitue une préoccupation majeure. Selon le rapport du FMI, le taux de chômage des jeunes diplômés se situe aux alentours de 30%. Pour l'ensemble des jeunes, il est proche de 35% et légèrement inférieur à 25% pour les femmes. Il est essentiel de régler ce problème pour la bonne santé de l'économie et de la société. Cela doit constituer la priorité absolue.
Pour créer de l'emploi, il est impératif de générer de la croissance, notamment en incitant à l'investissement et à la création de richesse. C'est d'ailleurs ce vers quoi tend le projet de loi de finances 2019. En effet, comme le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, l'a promis, le cap sera mis, dans le projet de loi de finance 2019 sur la consolidation des mesures incitatives à l'investissement, avec l'objectif de baisser les impôts sur les sociétés, mais aussi sur le soutien au développement régional, l'emploi, la santé, la caisse de compensation et la lutte contre la contrebande, l'économie parallèle et l'évasion fiscale.

Youssef Chahed avait pris l'engagement, en 2016, de s'attaquer aux grands chantiers de l'économie tunisienne, notamment, la réduction du déficit budgétaire, la maîtrise de la dette extérieure et mise de l'économie tunisienne sur une meilleure orbite de croissance, quitte à prendre des mesures impopulaires. Ce qui a été effectué, en dépit des mouvements de protestations sociales au cours des trois dernières années.
Le gouvernement a atteint certains de ses objectifs, dont la réduction du déficit budgétaire. Celui-ci va se situer, cette année, à 4,9% du PIB contre 7,4% en 2016. Quant à la croissance économique, elle devrait être meilleure qu'en 2017 : 2,6% contre 1,9% en 2017. En revanche, d'autres objectifs ne seraient pas été atteints, cette année, à l'instar du déficit commercial qui, pour les seuls 8 premiers mois de l'année dépasse déjà les 12 milliards de dinars, déficit qui renvoie pour une grande part à la détérioration du taux de change du dinar tunisien par rapport aux principales monnaies ; dollar, euro et yen.

Un taux de change qui a également alourdit la dette du pays, à tel enseigne qu'elle est de moins en moins soutenable faisant réagir Ridha Chalghoum, ministre des Finances qui estime que «la Tunisie ne peut pas vivre avec un taux d'endettement de plus de 70%. Aujourd'hui, nous sommes incapables de faire face à n'importe quelle secousse économique. Le point d'inflexion le plus important dans le budget de 2019 est que la Tunisie va gagner un point d'endettement». Une mission qui n'est pas impossible, si le gouvernement table sur un taux de croissance de 3,1% en 2019.

Une estimation de taux de croissance que conteste Taoufik Baccar, ancien gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) et président du Centre international Hédi Nouira de prospective et d'études sur le développement émet certaines réserves.
« Certains indices laissent estimer qu'il seraient difficiles d'atteindre l'objectif de croissance fixé. Se baser sur l'hypothèse de 75 dollars le baril de pétrole, dans l'élaboration du projet de la loi de finances 2019, est un risque à prendre en considération, car, les prix ont tendance à augmenter, eu égard au contexte géopolitique. Ce qui de toute évidence reviendrait plus cher dans le budget de l'Etat ».

Huit ans après le déclenchement de la révolution, l'économie tunisienne présente encore de nombreuses vulnérabilités qui pèsent sur sa croissance. Le déficit budgétaire chronique et la forte dépréciation du dinar ne font qu'alimenter davantage la dette publique. Des problèmes auxquels, Youssef Chahed et son équipe sont tenus d'apporter des solutions notamment, en poursuivant la mise en œuvre des réformes nécessaires, afin de relancer la croissance à 5% comme espéré en 2020.

En tout cas, l'année prochaine serait cruciale, pour parachever cette mise en œuvre. Car, la relance économique nécessite un retour de l'investissement à même de générer de la croissance et des emplois, mais elle demeurera insuffisante si aucune réforme n'est entreprise.


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