INFOTUNISIE – A la lumière des métamorphoses observées au niveau du paysage énergétique mondial, et compte tenu des incertitudes exprimées par les experts internationaux quant à l'avenir de la facture d'hydrocarbures, les efforts se multiplient de part le monde afin de bien maitriser la production, ajuster au bon escient les politiques adoptées en la matière, mais également recourir à la maitrise de l'énergie et aux énergies renouvelables, qui offrent des solutions de rechange. Une situation qui se traduit entre autre par une flambée des cours d'hydrocarbures, où le baril du brut dépasse, de justesse, la barre des 80 dollars américains (81,60), selon le cours officiel du baril du pétrole (www.prixdubaril.com). Et ce, parallèlement la pénurie continue des réserves et des ressources. Vu la délicatesse de cette question, qui pourrait être lourde de conséquences sur Dame Nature et sur les équilibres socioéconomiques, la Tunisie a opté pour une politique vigilante et prospective, dont le développement des ressources nationales en hydrocarbures, l'encouragement des activités d'exploration et de production, le renforcement de la pénétration du gaz naturel ainsi que la consolidation de l'effort national de maîtrise de l'énergie et de promotion des énergies renouvelables, demeurent les principales articulations. Les « headlines » de cette politique, ainsi que ses grands axes ont été présentés, lundi 11 octobre 2010 à la banlieue nord de Tunis (Gammarth) à l'occasion du démarrage des travaux de la 12e Conférence sur l'exploration et la production d'hydrocarbures, organisée par l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP), et qui se poursuit jusqu'au 16 octobre 2010. Présidée par M. Abdelaziz Rassaa, secrétaire d'Etat chargé de l'énergie renouvelable et des industries alimentaires, cette manifestation a pour mérite de mettre sous la loupe les perspectives de développement du secteur énergétique en Tunisie. La rencontre ambitionne également de mobiliser tous les moyens et efforts tout en invitant les parties concernées à mettre en œuvre la politique nationale en la matière, jugée par le secrétaire d'Etat «inéluctable» quant à la promotion des investissements étrangers et l'encouragement du partenariat en tant que moteur de développement du secteur de l'énergie en Tunisie. «Forte de la stabilité de son climat sociopolitique et de la compétitivité de ses ressources humaines dans ce domaine, la Tunisie, a précisé M. Rassaa, a d'importantes opportunités à saisir en partenariat en matière d'exploration des couches profondes (ordovicien et cambrien) et du gaz non conventionnel. Force est de signaler, à ce propos, que la politique d'ouverture tunisienne a permis d'appuyer les acquis réalisés dans le domaine énergétique, notamment le quadruplement des investissements d'exploration et de développement des hydrocarbures, passant de 370 millions de dollars (514 millions de dinars) à près de 1,6 milliard de dollars prévus pour 2010, soit l'équivalent de 2,2 milliards de dinars. Le secrétaire d'Etat a fait savoir, à l'occasion, que le bilan fait état du forage d'une moyenne de 30 puits d'exploration et de développement par an pour la période 2005-2010, comparativement au 19 forages au cours du quinquennat précédent. Un effort de prospection, qui a donné, d'ores et déjà, ses fruits à travers la réalisation de 35 nouvelles découvertes au cours de cette période. Le maintien de ce rythme de forage, a-t-il ajouté, devrait permettre le développement des ressources en hydrocarbures pour atteindre 9 Millions de tonnes équivalent pétrole Mtep en 2010 et 11 Mtep en 2014, contre 6,4 Mtep en 2005, devant répondre, ainsi, à l'augmentation de la demande en hydrocarbures à l'échelle nationale. Volet maitrise de l'énergie et promotion des énergies renouvelables, la Tunisie a entamé depuis 2008, un 2e programme de maîtrise de l'énergie, qui sera en mesure d'économiser un total d'environ 2,5 Mtep dont 1,1 Mtep en 2011. Financé en partie par le Fonds national de maîtrise de l'énergie, ce programme concerne les entreprises industrielles et les secteurs énergivores (tourisme, agriculture, bâtiment..) et ambitionne de porter la part des énergies renouvelables dans la consommation nationale de l'énergie, à 13% en 2011.