GAMMARTH, 28 oct 2009 (TAP) - Les pays de la région Nord-Africaine sont appelés à attirer un plus grand nombre de compagnies pétrolières, notamment à travers l'octroi de facilités fiscales et à moderniser leurs techniques de production tant en amont qu'en aval, de manière à les adapter aux besoins du marché européen, retenu en tant qu'acteur clé en la matière. Cet appel a été lancé par les participants à la 4ème réunion annuelle du « Sommet Nord Africain du pétrole et du gaz», organisée, mercredi, à Gammarth (banlieue Nord de Tunis), par la compagnie britannique de production pétrolière « The energy exchange ». Ce meeting a pour objectif de favoriser l'échange d'expertises entre les professionnels du secteur de l'énergie et de mieux faire connaître les opportunités d'investissement qu'offrent la région du Nord de l'Afrique dans ce domaine. Ouvrant cette réunion, M. Abdelaziz Rassaa, secrétaire d'Etat chargé de l'Energie renouvelable et des Industries alimentaires, a souligné que la Tunisie a enregistré au cours des dernières années des résultats probants dans le domaine énergétique. Ainsi, les investissements d'exploration et de développement des hydrocarbures ont été quintuplés au cours de la période (2005-2008) passant de 500 millions de dinars à 2700 millions de dinars. En dépit de la crise, les investissements engagés en 2009 en la matière, demeurent à un niveau significatif de l'ordre de 1900 millions de dinars. Autre indicateur cité par le secrétaire d'état, le forage en 2008 de 38 puits d'exploration et de développement contre 14 puits en 2005, ce qui a permis, a-t-il poursuivi de réaliser une vingtaine de nouvelles découvertes au cours de la période (2005-2008). S'agissant du gaz naturel qui assure actuellement près de la moitié des ressources nationales, M. Rassaa a fait savoir que les projets en cours ou prévus dans le court terme à l'instar du champ Hasdrubal ou du projet « Gaz du sud » vont permettre à la Tunisie de dégager un excédent gazier, devant atteindre quelque 2 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) en 2012. Il a ajouté que cette infrastructure énergétique sera renforcée par plusieurs projets décidés par le nouveau programme présidentiel (2009-2014) et qui visent notamment la réalisation de 1400 kilomètres supplémentaires de gazoducs pour le transport du gaz naturel tel que prévus par le plan directeur mis en place récemment. Ce renforcement du réseau de transport permettra le raccordement de 75 nouvelles communes au réseau national et de porter le nombre de ménages raccordés au réseau du gaz naturel à plus de 800 000 en 2014 contre 530 000 en 2009. Il s'agit également de renforcer la capacité nationale de production électrique pour atteindre 5000 mégawatts (MW) en 2014 contre près de 3500 MW actuellement, et ce, à travers la réalisation de nouvelles centrales à cycle combiné, à côté du grand projet tuniso-italien «Elmed », qui comporte une liaison en câble sous marin d'une capacité de transit de 1000 mégawatts et une centrale électrique de 1200 mégawatts. Abordant la deuxième composante de la politique énergétique nationale, en l'occurrence la promotion de la maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables, M. Rassaa a rappelé les amendements introduits en février 2009 dans la loi sur la maîtrise de l'énergie, relevant que l'objectif escompté est d'économiser environ 2,6 Mtep à l'horizon 2014 contre 1,2 Mtep économisés en 2009. Au chapitre des énergies renouvelables, le secrétaire d'Etat a passé en revue les objectifs du nouveau programme présidentiel (2009-2014) fixés dans ce domaine, dont la multiplication par cinq de la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie en 2014. Il s'agit également d'atteindre une capacité de production de 550 Mw à partir des énergies renouvelables contre 115 Mw actuellement, de mettre en place 350 000 mètres carrés de capteurs solaires supplémentaires au terme de 2014, portant ainsi la surface cumulée des capteurs solaires à 750 000 mètres carrés. Le secrétaire d'état a saisi cette occasion pour souligner que la politique nationale de promotion des énergies renouvelables s'est consolidée par l'établissement d'un Plan solaire tunisien (PST) pour la période (2010-2016) d'un coût estimé à près de 4 milliards de dinars. Ce plan, a-t-il poursuivi, prévoit la réalisation d'une quarantaine de projets regroupant l'ensemble des domaines de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables.