« La réforme des médias après la Révolution est primordiale en Tunisie. Le SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens) doit être plus fort et plus exigeant en termes de discipline. Il ne doit pas accepter de pardonner les fautes déontologiques et devrait assainir la profession des intrus. Il doit, en outre, offrir de la formation et des recyclages aux journalistes, étant donné le faible rôle du CAPJC (Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs). Le code de la presse doit être plus ouvert. Il doit garantir la liberté de la presse et protéger les journalistes sur les lieux de travail. Actuellement, le code de la presse n'est qu'une loi, qui rappelle les droits et les devoirs. C'est un faux rôle puisque ça fait partie de celui du SNJT », a indiqué Anouar Moalla, professeur universitaire. C'est lors d'un séminaire organisé, mardi 22 juin 11 au siège du parti Afek Tounes sur le thème de « femme, médias et politique », que le sujet a été évoqué. Anouar Moalla a indiqué dans le même sens que la Tunisie a besoin aujourd'hui de tous ses hommes et femmes. Ces dernières sont encore marginalisées après la Révolution. Les médias doivent assumer leurs responsabilités et faire sortir la femme de cet emplacement injuste. « Avant le 14 janvier, la femme était un outil entre les mains de l'ancien régime, servant à des fins de propagande. Après la Révolution, la représentativité de la femme sur la scène politique est encore timide, en dépit de l'adoption du principe de 50% dans la Constituante. La représentativité de la femme au sein des partis politique ne peut être effective qu'avec un rôle sérieux des médias », a-t-il ajouté. De sa part, Olfa Belhassine, journaliste au sein de « La Presse de Tunisie » a indiqué que le secteur médiatique en Tunisie est sinistré : « La relation entre les médias et le pouvoir en Tunisie est compliquée. Avant le 14 janvier, le journaliste a été, soit complice du système Ben Ali, donc corrompu à la caisse noire du régime, où tenu au silence, où encore emprisonné et privé de sa liberté. Après cette date, il est un peu libre mais la peur persiste encore. C'est ce qui fait que le journaliste ne peut pas exercer son métier convenablement ». Pour sortir le journalisme de cette situation, il faut que la loi exige la liberté d'expression, protège le journaliste et surtout le rendre indépendant.