La Tunisie s'est engagée pleinement dans la transformation de son cadre vers une gestion budgétaire par objectifs. Une approche budgétaire orientée vers la performance, désignée sous l'expression « gestion du budget par objectifs » (GBO) devient aujourd'hui primordial. Financé par l'Union européenne, ce programme de jumelage GBO, a été lancé vendredi 18 novembre 2011 par le ministère des Finances. Il vise à appuyer l'administration tunisienne dans le processus d'amélioration de la gestion des finances publiques. Malgré la bonne tenue du système des finances publiques et la fiabilité de l'organisation, la Tunisie à choisi de s'inscrire dans la GBO pour une nouvelle restructuration du budget. La gestion du contrat de jumelage se fait par le ministère de la Planification et de la Coopération internationale et le groupement d'intérêt français, ADETEF qui se chargera de l'assistance au développement des échanges en technologies économiques et financières. Le programme du jumelage est regroupé en trois composantes, à savoir ; l'adaptation des finances à la gestion en mode GBO, la mise en place d'un système d'audit de programmes et la proposition d'une approche de pilotage. Pour chaque composante, les experts européens viennent en appui aux tunisiens pour la réalisation des travaux souhaités. Mme Amel Medini, secrétaire générale auprès du ministère des Finances a indiqué que la GBO conduit à la bonne gouvernance, la transparence, la discipline et la préservation des équilibres économiques et financiers : « Le passage d'une logique de moyens à une logique de résultats permettra l'emploi clair des moyens ». Il s'agit également d'avoir une visibilité et un pilotage des programmes basé sur la performance : « La Tunisie est caractérisée par une gestion macro-économique prudente et une politique économique visant à accroitre le rythme de croissance par un effort soutenu de modernisation des institutions économiques sociales et financières par une plus grande simulation de l'investissement privé afin de diminuer le taux de chômage ». M. Arbi Zouaoui, du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, a fait savoir que cette nouvelle réforme procure une meilleure gouvernance fondée sur une responsabilisation des acteurs, une transparence des comptes publics et un ancrage solide du processus budgétaire dans un cadre démocratique. La Tunisie doit faire face à plusieurs défis à savoir soutenir le développement en respect des équilibres financiers, redéployer les ressources en fonction du choix et des objectifs tracés et accroitre le rendement des dépenses publiques. La nouvelle stratégie adoptée par la Tunisie exige de nouvelles responsabilités pour les managers publics. A la tête de chaque programme, un responsable est désigné. Il est doté d'une plus grande liberté dans la gestion de ses moyens pour atteindre les objectifs sur lesquels il s'est engagé. Il s'appuie sur des relais opérationnels et déconcentrés, des gestionnaires locaux qui disposent des mêmes souplesses de gestion. Les responsables locaux disposent ainsi d'une nouvelle marge de manœuvre pour allouer leurs crédits en fonction des objectifs qui leur ont été assignés. Khadija Taboubi