« L'ex-Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, a la nostalgie du « bourguibisme », or ce dernier, avec tous ses avantages et tous ses inconvénients, a été enterré », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem. A travers une comparaison d'âge entre BCE et Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahdha, Rafik Abdessalem estime, dan une déclaration à Jawhara FM, jeudi 05 juillet, que l'ancien Premier ministre, de par son âge « politique », n'est plus en mesure de donner le mieux au le pays. Par contre, Rached Ghannouchi lui, à 71 ans, est toujours capable d'assumer un rôle de leader à la tête d'un parti politique. M. Abdessalem pense même que lors du prochain congrès d'Ennahdha, les membres de ce parti renouvelleront leur confiance à Rached Ghannouchi à la tête du mouvement. Le ministre a fait la lumière sur un autre aspect lié au cheikh d'Ennahdha. Il s'agit de l'octroi à M. Ghannouchi d'un passeport diplomatique. Cette décision a suscité une vraie polémique et a fait couler beaucoup d'encre. M. Abdessalem note que l'octroi d'un passeport diplomatique est le droit de tous les chefs de partis représentés à l'Assemblée nationale constituante, ANC : « Ceux qui n'ont en toujours pas peuvent se présenter au ministère des Affaires étrangères. Il ne s'agit pas d'un privilège exclusif à Rached Ghannouchi ». Pour ce qui est de la Troïka, le ministre pense que cette dernière demeure un choix stratégique important, tant que le travail collectif et la coordination politique sont de mise entre les membres du gouvernement. Concernant l'ouverture des frontières terrestres tunisiennes aux Maghrébins sans passeport, M. Abdessalem pense que des générations entières avaient rêvé d'un Maghreb fort et uni : « Contrairement à ce que pense certaines parties, il n'y a pas de quoi avoir honte de voir la Tunisie ouverte à son entourage maghrébin afin d'encourager les échanges économiques et sociaux entre la Tunisie et ces voisins maghrébins ». M. Abdessalem a nié en même temps qu'une telle décision ait été prise officiellement. Il estime que le projet est à l'étude et qu'à moins qu'il n'en soit autrement au sommet du Maghreb, il laisse l'initiative aux leaders du Maghreb pour en décider. Quant aux nominations au sein du ministère des Affaires étrangères, M. Abdessalem souligne que les fonctions diplomatiques seront occupées par des personnes hautement qualifiées, professionnelles et répondant aux conditions requises.