Le revenu disponible des ménages est utilisé essentiellement pour consommer. Les formes de la consommation sont diverses. De nombreux facteurs influent sur son montant et sur sa composition. De plus, avec le temps, la structure de la consommation s'est modifiée. Les ménages n'utilisent pas la totalité de leur revenu disponible pour la consommation. Une partie est réservée à l'épargne. La consommation est l'utilisation et la destruction des biens et des services afin de satisfaire des besoins. La destruction peut être immédiate pour les biens non durables comme l'alimentation ou progressive pour les biens durables comme les meubles. Alors que l'épargne des ménages est la part du revenu disponible non affectée à la consommation. Et d'une façon générale l'accumulation de l'épargne constitue le patrimoine du ménage qui est un stock, alors que l'épargne est un flux. La consommation intérieure est-elle un levier pour relancer la croissance ? C'était le thème du deuxième atelier du Forum de l'ATUGE 2009. Ce thème a suscité la présence de plusieurs personnalités pour animer le débat à l'instar de Mr Hassen Bertal (Directeur Général d'Attijari Bank), Mr Adel Ayed (DGA Monoprix Tunisie), Mr Jalel Bouricha (DG Yadis Hotels), Mr Lassad Mzah (DGA groupe SFBT), Mr Ahmed Tarchi (DEE BCT) et Mr Hassen ZARGOUNI (DG Sigma Conseil). Relancer la consommation en Tunisie par l'accès au crédit à la consommation ce n'était pas de l'avis de Monsieur Hassen Bertal DG Attijari Bank. Le risque de dérapage est possible puisque le ménage est faiblement rémunéré par rapport aux pays occidentaux. Dans les PVD (pays en voie de développement ou émergents comme le cas de la Tunisie et le Maroc), le consommateur doit être raisonnable pour que le service de la dette n'affecte pas sa capacité de consommer (Sinon la consommation devient un frein pour le développement). « Le tunisien est endetté à hauteur de 110 euros alors le marocain est endetté à hauteur de 200 euros. La moyenne d'endettement en Europe par ménage est 2400 euros. Ceci démontre la disparité des revenus entre le revenu d'un européen et le revenu d'un tunisien ou marocain », précise Monsieur Bertal. De la même manière, il a avancé quelques chiffres tel que le taux d'épargne qui est de 26%, la part des crédits de consommation dans le total des crédits enregistrés est de l'ordre de 16% et enfin l'endettement des ménages ne représente que 13% du PIB. Ces chiffres avancés ont rassuré Mr Bertal que la situation en Tunisie n'est pas trop alarmante, selon son statut de dirigeant d'une banque, ce qui laisse une marge aux banquiers d'inciter les manages à s'endetter mais mesurablement. De sa part, Monsieur Hassen Zargouni a précisé que le tunisien a enregistré une réticence envers la consommation intérieure puisque le ratio de consommation de l'énergie s'est glissé de 13% par rapport à 2008. Cette baisse a été relevée auprès des cinq opérateurs de distribution établis en Tunisie. Ce ratio démontre, selon M Zargouni, un indice très signifiant pour mesurer l'évolution de la consommation intérieure des ménages et l'utilisation de l'énergie par le Corporate (le professionnel). Pour Monsieur Jalel Bouricha, le patron de Yadis Hôtels, c'est par la consommation qu'on peut relancer notre économie. En ce qui concerne le secteur de tourisme intérieur, il a ajouté que les chiffres sont encore faibles puisque la consommation des tunisiens dans ce secteur ne dépasse pas les 5%. Un objectif a été arrêté par les professionnels et les pouvoirs publics pour atteindre les 15% durant la période à venir. Ce taux est de 35% en Espagne. Plusieurs efforts ont été mis en place dans ce pays pour atteindre ce chiffre à savoir la sensibilisation de réserver à l'avance, la communication, l'accueil etc. Pour inciter le tunisien à consommer le produit touristique local, il faut travailler plus sur la communication tout en l'incitant et le sensibilisant à « prévoir et réserver à l'avance ». De leurs parts Mr Adel Ayed et Mr Lassad Mzah ont précisé qu'avec la création et les nouveautés dans le produit et le service, on peut relancer la consommation. Le commerce de distribution n'est pas trop organisé en Tunisie. En fait, les épiciers (ATTAR) représentent 85% de la distribution en détail en Tunisie. Les entreprises ayant investi dans ce domaine se portent bien à l'instar de Carrefour, Géant, Monoprix…. D'un autre coté, Monsieur le ministre du commerce a répondu à cette question à la séance plénière du forum en précisant qu'avec l'épargne et l'investissement on peut relancer notre croissance. Cette approche gouvernementale montre que c'est l'épargne qui stimule la croissance par le biais de l'investissement et la création de la richesse. Cette richesse créée est stimulatrice de la création de nouveaux postes d'emploi et l'amélioration des revenus.