Les résultats d'une étude sur la performance du système des subventions en Tunisie ont été présentés ce jeudi 14 mars par le directeur général de l'INS, Institut national de la statistique, Jalaleddine Berrajab. Il en ressort que le caractère universel des subventions alimentaires nuit à l'efficience de cet outil en tant que mécanisme de lutte contre la pauvreté. En effet, selon les données de l'enquête nationale sur le budget et la consommation, les ménages tunisiens ont reçu 888 millions de dinars en subventions alimentaires dont uniquement 107 millions de dinars ont profité aux ménages pauvres. Ainsi, seulement 9,2% des subventions vont aux ménages les plus pauvres, 60,5% aux ménages de la classe moyenne, 7,5%à la population riche et 22,8% sont transférés hors ménages (cafés, restauration, touristes, commerce illégal transfrontalier), soit 262 millions de dinars. La simulation montre, par ailleurs, que la suppression éventuelle des subventions se traduirait par une augmentation de la pauvreté et de la pauvreté extrême. Il en ressort en fait qu'à court terme, les ménages vulnérables ne peuvent pas ajuster immédiatement leur consommation à la suite d'une hausse des prix de produits alimentaires de base. Toujours selon les résultats de l'analyse, la subvention annuelle moyenne perçue par individu diffère entre les classes de population et ceci au détriment des plus pauvres. En effet, alors qu'un pauvre bénéficie de 64 dinars, le non pauvre bénéficie quant à lui de 87 dinars. Autrement dit, un pauvre perçoit en moyenne près de 23 dinars de moins de subventions annuelles en produits alimentaires de base qu'un non pauvre.