La Tunisie devrait connaître une année touristique très difficile en raison de la crise économique mondiale. Mais il faut s'armer et redoubler d'efforts pour surmonter cette conjoncture morose. Comme nous l'a précisé Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne d'agences de voyages, FTAV, la situation pourra s'améliorer mais tout dépendra de la situation politique et sécuritaire du pays : « A l'étranger, notre image de marque se dégrade dangereusement, il ne faut pas que l'on atteigne le point de non retour et que nous soyons black listés. Les touristes ont l'embarras du choix. Ils iront en vacances quelque soient les conditions car ils ont le choix entre plusieurs destinations. Si la crise s'estompe, il y a de l'espoir de sauver la saison. Si l'on continue de parler de nous négativement dans les médias étrangers, il y a de gros risques qui pèseront sur le secteur, les entreprises touristiques et les emplois. Même la crise au Mali a des répercussions sur notre tourisme saharien. D'ailleurs, le secteur des agences de voyages de la région de Tozeur, Douz et ses environs est sinistré et il va falloir trouver des solutions de toute urgence. Aujourd'hui nous nous orientons vers une haute saison last minute par excellence, ce qui ne nous réjouis pas particulièrement. Il ne s'agit pas pour nous de brader la destination même si nous sommes en crise. La FTH et la FTAV travaillent aujourd'hui en étroite collaboration pour défendre les intérêts de leur secteur d'activité respectif et soutenir la relance de la destination. Nous travaillons également à la création d'une confédération du tourisme pour regrouper sous une seule ombrelle pas seulement les hôteliers et les agents de voyages mais aussi tous les métiers qui vivent du tourisme. Cependant, à l'heure actuelle, nous faisons face à des difficultés grandissantes qui nous dépassent malheureusement. Les principales décisions prises par l'administration se sont faites sans nous consulter ou bien on nous consulte après coup telles que surtout les mesures de soutien en faveur des agences de voyages suite aux problèmes post révolution. Nous sommes également impuissants face à la crise politique. Nous essayons cependant de garder le contact avec nos partenaires étrangers de manière permanente en leur expliquant l'évolution des choses. Fini l'époque où l'on se contentait des touristes de l'Europe de l'ouest ». Mohamed Ali Toumi annonce la conquête d'autres pays d'Europe qui selon lui, constituent des marchés émergents au pouvoir d'achat qui s'améliore : « Nous sommes en train d'essayer de conquérir les pays de l'Europe de l'Est et la Russie que nous considérons comme un potentiel ‘'grand marché'' ».