A l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'encontre des femmes, célébrée lundi 25 novembre, les voix étaient unanimes pour condamner avec la plus grande vigueur les violences exercées sur les filles et sur les femmes. Les sévices subis ne sont rien d'autre qu'une flagrante atteinte aux droits de la personne et leurs conséquences sont terribles et foncièrement néfastes sur la santé mentale, physique et sexuelle des victimes. L'ONU reconnaît que le phénomène est universel et publie des chiffres alarmants sur les femmes violentées dans le monde. Cette proportion atteint le seuil inquiétant de 70% et la violence prend des formes diverses, portant préjudice à l'égalité hommes/femmes. En Tunisie, une enquête menée en 2010 par l'ONFP a fait état que 47,9% des Tunisiennes avaient subi au moins une forme de violence dans leur existence. Seuls 5% des cas de violence sexuelle sont avoués, indique l'enquête. Ces chiffres, précise-t-on, sont sous- évalués compte tenu de la retenue des femmes victimes qui souvent refusent de rendre public l'affront subi. L'enquête révèle également que 80% des agressions sexuelles en Tunisie sont perpétrées en milieu familial, par un proche de la victime. Dimanche dernier, un programme a été lancé par des ONG et associations tunisiennes destiné à alerter la population sur la question grâce à une campagne de 16 jours contre la violence fondée sur le genre et baptisée « Yekfi » (Ça suffit). Selon des participantes, le gouvernement reste indifférent à la détresse des femmes victimes de violences. La ministre des Affaires de la femme a reconnu, quant à elle, un « manque flagrant de structures d'accueil et de prise en charge, l'absence d'une politique claire pour protéger la femme » Notons que l'an dernier l'ONFP a lancé, à Ben Arous, le premier centre tunisien d'assistance psychologique aux femmes victimes de violence. Alors que pour sa part, l'ATFD a créé, l'été dernier, un centre de victimologie à Kairouan.