Plus de 2000 participants inscrits à un forum focalisé sur une journée est un acquis à part pour le 19ème Forum de l'Association des tunisiens des grandes écoles (ATUGE) qui s'est tenu à Tunis, le 30 juin 2010. En présence de M. Hatem Ben Salem (Ministre de l'éducation) et d'une panoplie de managers tunisiens avec la présence de Tunisiana en tant que parrain, le forum n'a pas divergé par rapport aux attentes. Ce grand rendez-vous a permis l'échange et la mise en relation entre les diplômés de l'université et les entreprises au moyen de stands de recrutement (village-entreprises) ouvertes sur le marché de l'emploi. 20 ans d'existence est à la fois un acquis mais surtout une lourde responsabilité pour ces compétences tunisiennes ayant la chance d'avoir des études au sein des grandes écoles d'ingénieurs et de commerce en France pour démarrer par la suite des carrières de calibre dans les plus importants acteurs économiques du pays. Cette 19ème édition s'est articulée autour d'un thème important : « Education, employabilité : comment nous préparer aux enjeux de demain ? ». Un sujet qui reflète « le rôle citoyen de l'atuge dans l'enrichissement d'un débat national», selon M. Walid Kalboussi (Commissaire du forum). M. Sami Zaoui (Président, Atuge Tunisie) a indiqué, lors de son intervention, que le choix du thème a commencé depuis novembre 2009 au sein du comité organisatrice qui a voulu un thème compatible avec le slogan « 20 ans d'Atuge ». La ministre de l'éducation a été pragmatique en indiquant que le système éducatif tunisien soufre de multiples problèmes malgré les efforts du ministère et l'ensemble de la famille de l'éducation en Tunisie. Le fait, par exemple, de mettre à la disposition du système 90 mille ordinateurs qui sont sous utilisés est une illustration de ces faiblesses. Les élèves tunisiens vont bénéficier, à partir de 2010-2011, de l'intégration du tableau interactif en 1ère année du lycée dans trois matières essentielles: Informatique, Sciences de la vie et de la terre et Physique-Chimie, a rappelé le ministre. S'agissant de la formation des formateurs, le ministère a mis en place un programme de formation continue et à distance en langue et informatique. Des centaines de laboratoires ont été installés. De plus un programme de formation certifiante a été établi, récemment, avec Microsoft (sur 140 mille éducateurs, 50 mille inscrits et 25 mille déjà formés). Après avoir gagné le pari de la généralisation de l'enseignement (99,4 pc des enfants de 6 ans sont scolarisés), la Tunisie s'est donnée comme priorité l'amélioration de la qualité de l'éducation, objectif inscrit dans le programme présidentiel (2009-2014), a souligné le ministre. De son côté, M. Ndiame Diop, représentant résident de la Banque mondiale en Tunisie, a fais remarquer que l'accélération du rythme de création et de dissémination du savoir et des TIC a créé une "société gourmande" en nouveaux produits dont le cycle de vie s'est, considérablement, raccourci. De ce fait, les pays émergents, dont la Tunisie, sont appelés à relever le défi de la restructuration permanente de leur économie pour rester compétitif. Un effort de restructuration auquel doit s'adapter, continuellement, l'entreprise et le système éducatif. Il faut, non seulement, améliorer la qualité de la formation pour apporter la valeur ajoutée nécessaire à l'économie, mais aussi assurer une formation continue et préparer les jeunes compétences à la mobilité, afin de leur garantir l'employabilité sur le marché tunisien et extérieur. Une telle formation requiert un financement international, question qui suscite réflexion à la Banque mondiale et qui mériterait d'être débattue à l'échelle internationale, a indiqué M. Diop.