TUNIS, 30 juin 2010 (TAP) - Un tiers des métiers qui seront exercés en 2025 ne sont pas connus à ce jour… une personne qui entame sa carrière aujourd'hui devra changer sept fois de métier, soit une fois tous les cinq ans et 50 pc des connaissances en électronique seront caduques dans quelques années. Un constat qui souligne l'impératif d'améliorer l'employabilité en adaptant la formation aux besoins d'une économie en constante évolution et en préparant les élèves à être perpétuellement en mouvement. D'où le choix du thème du Forum de l'ATUGE: "Education et employabilité, comment nous préparer aux enjeux de demain ?", a fait remarquer M. Sami Zaoui, président de l'ATUGE Tunisie (Association des Tunisiens des grandes écoles), à l'ouverture, mercredi, à Tunis, de la 19e édition du Forum de l'association qui fête cette année son 20e anniversaire. Face à l'incertitude quant aux profils des métiers de demain, la Tunisie a décidé de préparer les élèves à ce futur imprécis en mettant l'accent sur les fondamentaux: lecture, écriture et calcul et en intégrant les technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les programmes d'enseignement, a souligné M. Hatem Ben Salem, ministre de l'Education, dans son allocution d'ouverture. Il s'agit, notamment, de mette à profit les 90 mille ordinateurs qui sont déjà à la disposition des élèves. Aussi, sera-t-il procédé, à partir de 2010-2011, à l'intégration du tableau interactif en 1ère année du lycée dans trois matières essentielles: Informatique, Sciences de la vie et de la terre et Physique-Chimie, a rappelé le ministre. S'agissant de la formation des formateurs, le ministère a mis en place un programme de formation continue et à distance en langue et informatique. Des centaines de laboratoires ont été installés. De plus un programme de formation certifiante a été établi, récemment, avec Microsoft (sur 140 mille éducateurs, 50 mille inscrits et 25 mille déjà formés). Au plan structurel, la Tunisie a opté pour la décentralisation en accordant l'autonomie aux directions régionales de l'éducation transformées, à cet effet, en commissariats et auxquels a été accordée l'autonomie au plan pédagogique, administratif et financier. Après avoir gagné le pari de la généralisation de l'enseignement (99,4 pc des enfants de 6 ans sont scolarisés), la Tunisie s'est donné comme priorité l'amélioration de la qualité de l'éducation, objectif inscrit dans le programme présidentiel (2009-2014), a souligné le ministre. Pour sa part, Mme Faïza Kéfi, présidente de la Cour des comptes, a mis en exergue les défis posés par la mondialisation à la planification de l'éducation dont, notamment, la standardisation des normes en matière d'éducation et l'intégration des TIC. Désormais, a-t-elle souligné, les efforts doivent être focalisés sur le développement du partenariat international à travers l'établissement de la codiplomation qui favorise l'égalité des chances et l'équité dans l'accès aux connaissances. La planification de l'éducation est orientée de plus en plus vers l'efficacité, la qualité et la flexibilité. De son côté, M. Ndiame Diop, représentant résident de la Banque mondiale en Tunisie, a fait remarquer que l'accélération du rythme de création et de dissémination du savoir et des TIC a créé une "société gourmande" en nouveaux produits dont le cycle de vie s'est, considérablement, raccourci. De ce fait, les pays émergents, dont la Tunisie, sont appelés à relever le défi de la restructuration permanente de leur économie pour rester compétitif. Un effort de restructuration auquel doit s'adapter, continuellement, et l'entreprise et le système éducatif. Il faut, non seulement, améliorer la qualité de la formation pour apporter la valeur ajoutée nécessaire à l'économie, mais aussi assurer une formation continue et préparer les jeunes compétences à la mobilité, afin de leur garantir l'employabilité sur le marché tunisien et extérieur. Une telle formation requiert un financement international, question qui suscite réflexion à la Banque mondiale et qui mériterait d'être débattue à l'échelle internationale, a indiqué M. Diop. Au cours des travaux de ce forum, un hommage particulier a été rendu à feu Mokhtar Laatiri pour son précieux soutien à l'ATUGE et aux "atugiens". Cet important rendez-vous annuel se tient successivement à Paris (30 mai 2010), Tunis (30 juin 2010) et Londres (27 novembre 2010), trois capitales où l'ATUGE est présente à travers ses différentes antennes. L'ATUGE qui fête son 20e anniversaire, vise à mettre en réseau les Tunisiens des grandes écoles (9 mille sont recensés en France), établir un pont entre la Tunisie et la France, consolider les liens avec ses homologues maghrébines et soutenir les Tunisiens inscrits dans les grandes écoles françaises.