• Tendance La Bourse de Tunis traverse, toujours, un fleuve tranquille, comme le témoigne la légère hausse de son indice phare TUNINDEX de 0,28% à 5 192,01 points. Le volume des transactions s'est établi à 21,153 MDT. Il faut dire que les investisseurs ont tendance à prendre du recul et d'observer sans trop réagir. Cette pause semble être un scénario logique, puisque peu de sociétés ont dévoilé leurs états financiers intermédiaires. Le CGF s'attend à une plus grande dynamique pour les deux prochaines semaines, dans la mesure où cette période connaîtra un flux de publications financières, avec l'approche de la date limite de divulgation. A son avis, c'est également le moment opportun pour les sociétés émettrices d'adopter une approche volontariste en matière de divulgation d'informations, afin d'augmenter la visibilité et inciter les investisseurs à prendre des positions sur leurs titres. Le volume d'échanges tout au long des dernières semaines exclut l'hypothèse selon laquelle les investisseurs ont déjà pris en compte les résultats semestriels, ce qui pourrait donner naissance à des fluctuations importantes d'ici la fin du mois. Côté secteurs, les performances sont disparates. Certains compartiments ne sont pas parvenus à trouver un rally de croissance susceptible d'accentuer l'engouement autour d'eux. On peut citer la Distribution, les Services aux Consommateurs, les Biens de Consommation, et l'Automobile et Equipementiers. Cela reste fortement lié au contexte macroéconomique, où ces sociétés sont fortement sensibles à la conjoncture sur la rive nord de la méditerranée. La reprise économique est‐elle durable ? Une réponse douteuse à cette question laisserait toujours le contexte économique mondial sous le risque d'annonces défavorables. La Banque Centrale de Tunisie a déjà souligné, fin juillet, que le déficit commercial national s'est élargi, avec de fortes fluctuations sur les cours des devises. L'annonce, vendredi, des statistiques de croissance de la Zone euro nous laisse optimiste. Le PIB de la France et de l'Allemagne, principaux partenaires de l'économie tunisienne, a cru, respectivement de 0,6% et de 2,2%. Cela ne signifie pas que la crise fait partie de l'histoire. L'économie américaine, montre toujours des signes inquiétants d'essoufflement. Par ailleurs, le CGF pense que ces indices sectoriels souffrent aussi de la stagnation de certaines valeurs, les oubliées de la hausse de la BVMT. Des sociétés comme TUNISAIR, SCB, STEQ, SIPHAT ou ADWYA semblent être occultées par les investisseurs, qui préfèrent toujours les valeurs cycliques et financières. Le CGF pense que certaines d'entre elles devraient prendre leur revanche d'ici la fin de l'année, essentiellement les pharmaceutiques qui ont subi une baisse surprenante en 2010. Du côté des valeurs, le trio de tête de la semaine est composé d'ESSOUKNA qui a gagné 4,76% à 7,490 DT, SOTETEL qui a augmenté de 3,46% à 17,950 DT et ICF qui a terminé la semaine à 51,700 DT, en hausse de 3,40%. La SIAME occupe la dernière place du tableau, en reculant de 4,68% à 5,700 DT. • Actualités de la semaine SOMOCER, publication des états financiers intermédiaires Les états financiers de la SOMOCER arrêtés au 30‐06‐2010 font état d'un résultat net de 1,416 MDT vs 2,088 MDT un an auparavant. Le résultat d'exploitation s'est inscrit en baisse de 21,5% à 3,186 MDT. • Valeurs à suivre - Les résultats affichés par la Compagnie Internationale de Leasing CILau bout des six premiers mois d'activité ont été, légèrement, supérieurs aux prévisions de CGF. Le résultat net de la période a augmenté de 42,1% à 5,784 MDT. Cette surperformance est due, en partie, à une plus value sur cession d'immobilisation de l'ordre de 0,734 MDT. Hors ces produits, l'activité récurrente a progressé de 24,1%, en ligne avec le secteur. Par ailleurs, la production du leaseur a poursuivi son rythme haussier, avec des mises en force en progression de 34,5% à 97,849 MDT. Le carnet de commandes de la CIL s'est consolidé au cours du premier semestre, et a atteint 128,554 MDT, soit 29,3% de plus par rapport à la même période en 2009. Cette croissance notable, traduisant une bonne dynamique commerciale, n'a pas pour autant affecté le ratio des créances classées qui a pu gagner 170 points de base en rythme annuel, à 6,8%. De même, le coefficient d'exploitation demeure maîtrisé à 30,4%, en amélioration de 1,5% par rapport à fin juin 2009. La qualité de l'actif de la CIL a, probablement, permis au management d'opter pour une politique de provisionnement moins rigoureuse. Le ratio de couverture des actifs classés s'est établi à 80,3% vs 92,1% une année auparavant. Sur la cote de la BVMT, le titre se négocie 13,98x ses bénéfices 2010 et 3,05x ses capitaux propres, contre un P/E 10 de 17,41x et un PB de 3,12x pour le secteur. CIL est donc l'une des valeurs les mieux valorisées du secteur. Malgré ces niveaux de valorisation, le CGF maintient son opinion « Conserver », au vu du rythme de croissance plus faible que ses pairs et d'une agressivité commerciale moins prononcée. - A mi‐parcours 2010, le spécialiste des filtres GIF a toujours de la peine à décoller et afficher un rythme de croissance satisfaisant. Après un premier trimestre honnête, un chiffre d'affaires en progression de 3,0% à 2,085 MDT, l'activité, durant ces trois derniers mois, s'est rétractée de 27,2% à 2,534 MDT. A noter la chute de la production, au cours de ce deuxième trimestre de 27,2% à 280 207 unités. Depuis le début de l'année, les ventes ont reculé de 16,1% à 4,620 MDT. L'activité export s'est effondrée de 58,0% à 0,657 MD, alors que les ventes locales sont restées stables à 3,963 MDT. Cependant, le management a annoncé qu'il est en train de réviser sa politique commerciale locale. Le CGF attend une agressivité plus accentuée et, ainsi, l'abandon définitif de l'immobilisme et du conservatisme qui ont caractérisé la stratégie de l'ancien management. A ce titre, le management a annoncé la mise en place d'une nouvelle direction commerciale export, qui devrait réviser certains axes commerciaux appliqués jusqu'à maintenant. A noter une augmentation de l'enveloppe d'investissement de 84,0% à 1,255 MDT. Le groupe MZABI semble vouloir rompre avec le passé, en abandonnant la politique prudente et conservatrice de l'ancien management et en adoptant une stratégie plus audacieuse et agressive : le nouvel actionnaire envisage d'attaquer les marchés export, à travers la réalisation de partenariats avec des groupes étrangers. De son côté, le CGF pense que la valorisation actuelle tient compte de ces effet de synergie, et que la réaction du marché par rapport à une éventuelle annonce de partenariat, serait spéculative. La GIF est dotée d'une solidité bilancielle unique avec un endettement quasiment nul et une génération de cash‐flow satisfaisante, permettant, à notre sens, aux nouveaux dirigeants d'avoir une marge de manœuvre assez importante pour la mise en œuvre de leur stratégie de développement. CGF reste à la «Vente». - Le spécialiste des réseaux de télécommunication SOTETEL a publié un CA T2 de 8,771 MDT, en croissance de 4,6%. En données cumulées, les ventes durant ce premier semestre 2010 S2 ont crû de 8,5% à 16,945 MDT, boosté par les activités de transmission (+14,6% à 7,424 MDT) et les réseaux locaux d'abonnés (+8,2% à 3,800 MDT). Sur l'ensemble du semestre, la marge brute de la société a enregistré une hausse de 45,2% à 8,488 MDT, soit un taux de marge de 50,0% vs 37,4% un an auparavant. Après des années caractérisées par un ralentissement de son activité et une évolution négative de ses principaux indicateurs de gestion, la SOTETEL a retrouvé enfin, le chemin de la croissance. La résistance de son carnet de commandes traduite par une hausse soutenue des ventes et la bonne tenue des charges d'exploitation ont contribué à l'amélioration du résultat opérationnel qui s'est établi à 1,242 MDT vs un résultat opérationnel déficitaire S1 2009 de 0,260 MDT. En conséquence, l'EBITDA a plus que quintuplé, pour atteindre 2,076 MDT vs 0,395 MDT au 30‐06‐2009. Le spécialiste des réseaux de télécommunication a enregistré une hausse de 83,0% au niveau du résultat des activités ordinaires à 0,842 MDT. Côté perspectives, le management table sur un CA 2010 de 37 MDT avec un carnet de commandes solide, et envisage une enveloppe d'investissement de 2,2 MDT. Sur la cote de la BVMT, le titre se négocie 55,89x ses bénéfices 2010 contre un P/E10 de 20,80 de son groupe de référence. Le CGF salue l'évolution positive de la SOTETEL, mais il estime que les niveaux de valorisation actuels intègrent cette amélioration des résultats. Le CGF apprécie également la visibilité des revenus de SOTETEL. Ainsi, CGF reste à «Conserver ». Pour télécharger l'analyse complète de la semaine boursière, veuillez cliquer ici…