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Tunisie : «Cafés touristiques» ou l'art de faire du chantage au client
Publié dans Investir En Tunisie le 13 - 09 - 2010

En appelant les cafés d'un certain standing des « cafés touristiques »- établissements qui fleurissent un peu partout, et surtout dans le grand Tunis- on émet une parodie à la réalité, car, justement, il n'y a pas aux yeux de la loi tunisienne d'établissements qui s'appelleraient « cafés touristiques » mais juste des débits de boissons de 1ère catégorie quelques soit le niveau du luxe dans ces cafés.
Cette appellation est émise par la loi en opposition aux cafés de deuxième et de troisième catégorie respectivement les bars et les restaurants bars. Mais quelques cafetiers aujourd'hui, et plus que jamais, insistent pour dénommer leurs établissements « cafés touristiques » en référence au luxe intégré dans ces établissement et le font, de surcroît, en toute conscience de la loi qui ne leur accorde point cette appellation ; mais alors pourquoi le font ils? Il y en a même certains qui mettent des plaques d'identification à l'entrée pour signifier ostensiblement l'appartenance de leurs cafés à cette catégorie qui n'existe point, par ailleurs.
En outre, pour les établissements d'un certain standing, la loi permet l'octroi par les services du ministère du commerce et de l'artisanat, d'une ordonnance spéciale afin de pouvoir augmenter les prix des boissons chaudes, homologués jusqu'aujourd'hui et fixés par la direction générale de la concurrence et des enquêtes économiques au sein du ministère du commerce, contrairement aux boissons froides qui ont des prix libres laissant aux règles de l'offre et de la demande le soin de réguler le marché pour ce genre de boissons.
Mais la possibilité d'augmentation des prix des boissons chaudes suite à une autorisation des services du ministère du commerce n'est pas infinie et ne peut excéder, quoi qu'il en soit 20% des prix homologués. Et même dans ce cas, cette dérogation, ne peut être appliquée qu'aux établissements ayant apporté des changements majeurs, tangibles et prouvés, quant à la présentation et l'équipement de leurs établissements. Le tarif pratiqués dans ce cas a un intitulé de tarif spécial mais l'appellation de l'établissement demeure toujours et quoi qu'il arrive « débit de boisson ou cafés de première catégorie ».
Faisant, à plusieurs reprises, un tour des cafés du coté du centre ville de la capitale et quelques autres cafés dans ses quartiers huppés, j'enregistre des records dans le contournement et atteintes aux lois et aux droits des citoyens. Ces pseudos « cafés touristiques » ont de drôle de procédés. Déjà que les prix sont astronomiques et font tourner la tête. Imaginez, le jus de fruits pressé ou mixé à 6 dinars, la bouteille d'eau de 1L à 2 dinars, café noir express à 3 dinars et parfois plus alors qu'il est homologué à ... 350 millimes et si l'établissement bénéficie d'un tarif spécial, le café express ne peut dépasser dans ce cas, les 420 millimes.
On pourrait être assez indulgent et compréhensif jusqu'à une certaine limite, quant à ce cafetier bénéficiant d'un tarif spécial à 420 millimes et qui augmente légèrement son prix en alléguant que 420 mm ne peuvent pas couvrir ses charges. A hauteur de 700 millimes, par exemple, ou même d'un dinar au grand maximum, c'est tolérable, mais de là à facturer l'express à 3 dinars et le jus de fruits au double, cela dépasse l'entendement et est apparenté plus à de l'abus de position qu'à du commerce.
Une sortie en famille, composée de 5 à 6 personnes peut atteindre dans ce cas, et si vous avez le malheur de choisir un « café touristique », des sommets ; prévoir 50 à 60 dinars pour quelques cafés, jus de fruits, quelques morceaux de gâteaux et une bouteille d'eau à 1.5L ; cela risque de faire perdre son latin à n'importe quel chef de famille. Apres tout, ce n'est qu'une sortie au café !!!
Et la marée ne s'arrête pas là quand on ose s'approcher de « ces hauts lieux » ; nonobstant de facturer leur boissons à des prix « brûlants », ils exigent de vous, sans aucune gêne apparente (ni cachée)… de manger en accompagnement à votre café, des gâteaux. Déjà que le Morceau de gâteau est cher à 3.5 dinar et que vous ne tardez pas à le signaler au cafetier. Il vous regarde de haut pour vous signifier que « penser qu'un produit est cher » ce n'est pas poli, c'est un signe de goujaterie. Eh oui, Messieurs et dames, il ne faut jamais dire qu'un produit est cher sinon vous êtes goujat. Que vous le pensiez, ça c'est votre affaire personnelle, mais ne le dites pas. Mangez, payez, bouche cousue et puis c'est tout.
Rien à faire, récidiviste vous signifiez aussi au cafetier que vous n'avez pas envie de manger ni gâteau, ni rien du tout. On vous répond sèchement que vous devez prendre un gâteau et vous acquitter de son prix. Que vous le mangiez ou pas, c'est toujours votre affaire personnelle mais encore une fois, payez, bouche cousue et puis c'est tout. Sinon vous êtes priés de quitter les lieux…
Le moment du paiement de l'addition est un grand moment. La facture, outre le fait qu'elle soit salée, (le taux de sel dans cette facture atteint des records, à un point que vous risquez un malaise), c'est le moment aussi de l'erreur. On vous annonçant le montant de votre facture, le garçon de café commet toujours des erreurs vers la hausse, surtout si les attablés est un couple. Si vous partez dans ces « cafés touristiques » avec une petite amie, fiancée ou épouse c'est vraiment le moment propice pour commettre l'erreur. L'homme, généralement commanditaire de cette sortie, n'osera pas rechigner ou demander le détail de son addition, accompagné qu'il est par une femme. Heureusement, aujourd'hui, quelques patrons de cafés donnent des factures à leurs clients afin de résorber ses «malentendus ».
Et puis, si vous avez le malheur d'avoir une envie pressante, alors préparez vous au parcours du combattant…car les toilettes sont fermées à clefs.
Il faudrait donc demander l'autorisation et la clef pour partir se soulager. On vous dévisage, on vous ausculte puis on vous dit que la clef est chez « Salah ». « Salah » vous dit que la clef est chez « Ali ». Ali vous dit que la clef est chez « Amor » et ainsi de suite. Vous finissez par trouver la clef chez « Moufida ». Victoire du combattant, vous n'arrivez pas à croire que, enfin, vous « l'avez eue ». Il faut signaler aussi que ces cafés appartiennent dans beaucoup de cas à des médecins, avocats et autres métiers nobles qui ne sont aucunement dans le besoin et qui viennent justement concurrencer les petits cafetiers qui n'ont de gagne pain que leurs établissements et qui sont assujettis scrupuleusement aux dispositions des lois et aux respects des prix.
La chambre syndicale nationale des cafés de première catégorie, organe représentatif du corps du métier au sein de l'UTICA, a toujours combattu ses abus et a, à maintes reprises, exprimé sa désapprobation de ce que font ces « non professionnels » qui nuisent à l'image du métier et qui ne s'intègrent pas dans les pratiques légales et historiques du métier.
L'arrivée du mois saint arrange beaucoup ces cafés à cause de la pléthore des clients au dépens des citoyens qui ne savent plus ou donner de la tête quand ils sont victimes des ces agissements. L'administration fait de son mieux pour contenir le flot d'abus et colmater les brèches mais malheureusement, cela s'avère jusqu'à aujourd'hui insuffisant.


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