L'indépendance de la sphère publique par rapport à la norme religieuse", est réclamée par les participants au séminaire sur la transition démocratique en Tunisie, tenu dimanche et lundi a permis de montrer la nécessité "d'une prééminence des valeurs universelles", a expliqué M. Kamel Jendoubi, président du réseau euro-méditérranéen des droits de l'homme (REMDH). Il s'agit d'un ensemble de valeurs parmi lesquelles, "le respect de la liberté absolue de conscience", précisent la FIDH et le REMDH dans un communiqué. Mokhtar Trifi, président de la LTDH a appelé à une séparation entre la religion et l'Etat et à tenir les mosquées "qui sont un espace citoyen" loin de toute campagne électorale. "Il est nécessaire de mieux expliciter la notion de la laïcité", a souligné Mme Khedija Cherif, Secrétaire générale de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH). Sur un autre plan, une rupture totale entre les régions côtières et celles de l'intérieur est constatée par l'ensemble des intervenants. Il s'agit d'une rupture "grave et historique", affirme Mme Sana Ben Achour, présidente de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD). Une opinion partagée par M.Abdejalil Bedoui, membre du Conseil National pour les Libertés (CNLT), pour qui "cette rupture existe toujours même après la révolution du 14 janvier", d'où la nécessité, a-t-il soutenu, "d'inscrire les droits économiques et sociaux dans la future constitution". Le débat engagé, pendant deux jours, dans le cadre du séminaire sur la transition démocratique en Tunisie, est l'une des premières initiatives organisées par les composantes de la société civile tunisienne, en collaboration avec les réseaux actifs dans le domaine des droits de l'Homme établis à l'étranger. Il s'agit de la FIDH, du REMDH et leurs organisations membres en Tunisie (LTDH, CNLT, ATFD et le collectif Maghreb Egalité).