« Booster le partenariat entre la Tunisie et l'Union européenne à l'ère postrévolutionnaire et donner une nouvelle impulsion au dialogue », tels ont été les principales recommandations du rapport d'évaluation, présenté mercredi 13 avril 2011 à l'Hôtel Acropole Tunis. Au cours de la séance, le bilan de 12 ans de coopération tuniso-européenne a été dressé. Entre 1996 et 2008, la commission européenne a accordé 1.2 milliards d'euros à la Tunisie. Ce montant a servi à renforcer plusieurs secteurs notamment l'éducation, la formation professionnelle, et la société civile. Selon le rapport, présenté par Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur et Chef de la délégation de l'UE en Tunisie, le financement a permis à la Tunisie de réaliser un succès notable dans plusieurs domaines. Grâce à de grandes réformes économiques, la Tunisie a pu réaliser une forte croissance au niveau des finances publiques, du cadre macro-économique, du commerce extérieur et de l'intégration euro-méditerranéenne. Dans le secteur de l'éducation et de la formation professionnelle, le nombre des établissements scolaires et universitaires a sensiblement augmenté parallèlement au taux de scolarisation. Malgré ces succès, des limites ont été soulignées dans des secteurs pour lesquels l'UE aurait souhaité s'engager. La commission européenne avait en effet, prévu d'intervenir dans plusieurs domaines, celui de la justice, de l'Etat et de droit, des médias, de la liberté d'expression et d'association, ainsi que des modalités d'ouverture de la société civile. L'influence du pouvoir exécutif sur les médias et la justice a toujours été une question sensible dans les relations entre l'Union européenne et la Tunisie. En matière d'appui au secteur privé, la limitation des investissements et de la compétitivité du marché intérieur a des séquences négatives sur le dynamisme du marché de l'emploi. Le rapport préconise de donner une nouvelle impulsion au dialogue, avec un renforcement et une relance du partenariat. Les recommandations s'articulent sur trois axes principaux. Le ''statut avancé'' permettra aux deux parties de fixer de nouveaux objectifs stratégiques de coopération. Il s'agit essentiellement d'aider le gouvernement tunisien à s'engager dans le processus de démocratisation et d'accroissement de la compétitivité du pays, outre l'élargissement de la coopération à de nouveaux secteurs, à l'instar de la justice civile et administrative. La deuxième recommandation porte sur la poursuite et l'élargissement de l'appui de l'UE aux grandes réformes, à travers la garantie d'un nouvel appui aux politiques sectorielles prioritaires du gouvernement tunisien qui, souligne le rapport, devrait s'ouvrir davantage à la concertation préalable avec les intervenants nationaux (publics et privés) et les autres bailleurs de fonds du pays. Cet appui pourrait viser la compétitivité du marché intérieur, l'agriculture et le développement rural, outre des appuis spécifiques à l'emploi des jeunes, appuis pouvant comprendre une amélioration de la qualité de l'enseignement secondaire et supérieur. Adrianus Koetsenruijter, s'est dit optimiste quant à la période postrévolutionnaire, mais qu'il il est difficile de négocier avec un gouvernement provisoire un accord politique qui concerne, notamment l'octroi du statut avancé. 101 jours nous séparent des élections de la Constituante. Le monde en général et l'Union européenne en particulier sont impatients de voir l''après 24 juillet 2011, date déterminante de l'histoire de la Tunisie nouvelle. Abderraouf Fatnassi