C'est le statuquo à Tunisie Télécom. Les positions restent inchangées. Le personnel ne compte pas suspendre les sit-in jusqu'à la satisfaction de sa demande. Après le ministère de l'Industrie et de la Technologie, les employés de la société se sont dirigés vers le secrétariat d'Etat des Technologies de la Communication. Ils occupent les lieux depuis mercredi, 20 avril 2011. Des centaines de personnes ont pris part à ce mouvement. « Investir en Tunisie » s'est déplacé pour s'informer de près. La revendication était claire et nette. Les 63 cadres de Tunisie Telecom devraient être licenciés. Selon les grévistes, « 15 personnes parmi ces managers n'ont pas le droit de travailler à cause de leur âge qui dépasse 60 ans. La loi tunisienne stipule que toute personne ayant signé un contrat de retraite ne peut plus revenir à son travail d'origine quelques soient les raisons. Plus encore, les salaires accordés à ces 63 cadres sont jugés exorbitants, voire abusifs. Ils représentent 1/3 de l'ensemble des salaires de la société, soit 39 milliards, indique l'un des grévistes. Du côté de l'administration, on précise dans un communiqué, que les salaires alloués à ces cadres ont fait l'objet d'une étude de benchmark réalisée par un cabinet international spécialisé en ressources humaines. Les résultats de cette étude ont révélé que les niveaux des salaires retenus sont en ligne avec ceux pratiqués par la concurrence et par le marché tunisien pour les cas d'espèce. Ainsi, la moyenne des salaires des contractuels est autour de 3500 DT net/mois. Ils représentent moins de 3% de la masse salariale de l'entreprise, soit très loin des 39 millions de dinars et des 30% dont parlent certaines sources. Il est à rappeler que le 9 février 2011, la direction générale de TT a signé avec le syndicat un PV de réunion entre les différentes parties prenantes. Ce PV stipule la suspension des 63 contrats mentionnés. Plus d'un mois est déjà passé et aucune décision concrète n'a été prise : « Nous sommes là pour faire entendre notre voix. La Révolution nous a permis de défendre les intérêts de notre pays et garantir la bonne direction de Tunisie Telecom », a indiqué un membre du personnel. Tous les points de vente et les agences de TT sont fermées depuis plus de 5 jours et les 8 500 employés de la société ne souhaitent pas reprendre leurs activités avant l'éloignement de ces personnes. Le licenciement a été déjà approuvé dans le PV du 9 février par la direction générale de Tunisie Telecom, mais l'application n'a pas suivi. Selon le secrétariat d'Etat des Technologies de la Communication, l'application de ce contrat a rencontré plusieurs difficultés, notamment au niveau des modalités de la mise en œuvre. De plus, le groupe émirati EIT qui détient 35% du capital de la société s'est opposé au licenciement de ces personnes en raison de leurs compétences et leurs qualités. TT doit assurer un succès continu. L'environnement concurrentiel qu'elle vit aujourd'hui exige la présence de ces personnes afin de répondre aux exigences et aux attentes de leur clientèle, indique le groupe émirati. Pour Tunisie Telecom, les cadres contractuels ont été sélectionnés parmi les compétences tunisiennes ou étrangères pour répondre à des objectifs de renforcement de fonctions clés spécifiques, principalement : marketing, commercial, systèmes d'information et finances. Ces compétences ont été intégrées dans le respect strict des règles de gouvernance de la Société. Bien encore, le recrutement de l'ensemble de ces cadres s'est fait selon un processus d'évaluation au sein du comité d'intégration de l'entreprise et de validation définitive par le Conseil d'administration. Investir en Tunisie