Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a dénoncé, hier, les abus systématiques commis à la fois par les islamistes du mouvement Boko Haram et les militaires nigérians et demandé au nouveau président du Nigeria de traduire les coupables en justice. «Les civils dans le nord-est du Nigeria ont vécu des actes terribles de cruauté et de violence commis par Boko Haram. Cela inclut des meurtres gratuits, des exécutions sommaires, des participations forcées à des opérations militaires, y compris l'emploi d'enfants pour faire exploser des bombes, le travail forcé, les mariages forcés et les violences sexuelles, y compris le viol», a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein. Mais il y a également eu des rapports alarmants de violations flagrantes commises par les militaires nigérians, a ajouté le diplomate, qui a demandé au président Muhammadu Buhari «de prendre des mesures urgentes pour traduire en justice les auteurs de ces violations des droits humains, qu'ils soient ou non des fonctionnaires de l'Etat». Plusieurs ONG, dont Amnesty et Human Rights Watch, ont déjà apporté la preuve d'exactions sommaires, de détentions arbitraires et de tortures en détention d'islamistes présumés au Nigeria. M. Zeid a fait état de témoignages selon lesquels Boko Haram amputait les mains d'enfants suspectés de vols, de rassemblements de villageois sous prétexte d'écouter un sermon, et qui étaient ensuite abattus par balle, et de la mise à mort par lapidation d'un homme «accusé de fornication». Du côté gouvernemental, des rapports évoquent des gens emprisonnés pendant près de 5 jours, sans eau ni nourriture, car ils étaient suspectés d'appartenir à Boko Haram.