Le torchon brûle toujours entre le ministère de l'Education et les syndicalistes de l'enseignement de base. En dépit de la colère des instituteurs et de l'échec de la rencontre de négociations tenue lundi dernier, le ministère reste persuadé que l'année scolaire en cours sera sauvée par le dialogue et rien que le dialogue Entre le ministère de l'Education et les instituteurs qui obéissent aux ordres du Syndicat général de l'enseignement de base et continuent à refuser de tenir les examens de fin d'année, c'est la guerre totale et le bras de fer n'est pas près de connaître la fin que tout le monde attend comme ce fut le cas, en mars dernier, avec les professeurs de l'enseignement secondaire. Mardi 9 juin, les instituteurs se sont rassemblés devant le ministère de l'Education pour réaffirmer fermement qu'ils tiendront bon et qu'ils ne fléchiront pas même si les journées de grève seront prélevées sur leurs salaires. Forts du soutien du bureau exécutif élargi de l'Ugtt qui a adopté pratiquement toutes leurs revendications, ils campent toujours sur leurs positions : «Il n'y aura pas d'examens de fin d'année tant que le ministère n'aura pas répondu à nos demandes». Tahar Dhaker, secrétaire général adjoint du syndicat général de l'enseignement de base, confie à La Presse : «La rencontre du lundi 8 juin avec le ministère de l'Education a été un échec total. On avait le sentiment qu'il ne voulait pas négocier. C'était un dialogue de sourds puisque à chaque fois qu'on avançait une demande sur la base du contenu de la motion issue de la commission administrative de notre secteur, le ministère opposait un niet catégorique. Finalement, nous avons compris que c'était une non-rencontre». Les enseignants du secondaire et les fonctionnaires ne marcheront pas Comment réagiront les instituteurs à l'annonce par le ministre que son département pourrait recourir aux parents, aux instituteurs retraités, aux fonctionnaires et, le cas échéant, aux enseignants du secondaire pour superviser les examens ? «Au cas où le ministère retiendrait cette solution, les examens perdraient toute leur crédibilité. Je me demande qui va corriger les épreuves et qui va assister aux conseils de classe pour décider du passage des élèves en classe supérieure. Et puis, il semble qu'on a oublié que le passage en classe supérieure n'est légal que lorsqu'il est effectué lors des conseils de classe. Quant aux enseignants du secondaire et aux fonctionnaires de l'Education, ils ont fait savoir qu'ils refusent d'adhérer à l'initiative du ministère de l'Education», répond le syndicaliste. Nous sommes condamnés à dialoguer Du côté du ministère de l'Education, on pose la problématique sous un autre angle. Hier, Néji Jalloul, ministre de l'Education, a longuement martelé devant les députés au palais du Bardo le discours de la responsabilité, du patriotisme et de la nécessité pour les instituteurs de prendre conscience de la délicatesse de l'étape et de démontrer qu'ils «ne causeront jamais de tort à leurs enfants». Un discours qui s'adresse aux instituteurs qui sont avant tout des parents, qui rappelle que le ministre est lui aussi un éducateur et qui renvoie, en fin de compte, la balle dans le camp de l'Ugtt qui «ne cautionnera jamais des choix contraires aux intérêts de nos enfants même si c'est la colère et l'incompréhension qui l'emportent pour le moment. Le dialogue reste toujours l'unique mécanisme qui nous permet de surmonter nos divisions». Toutefois, le ministre se trouve dans l'obligation de résultats face à ceux qui placent en lui leur confiance, principalement les parents, qui ne veulent, en aucun cas, que l'année scolaire 2014-2015 soit déclarée une année blanche. «Nous sommes condamnés à trouver, ensemble, la solution qui sauvera nos enfants. C'est la raison pour laquelle nous ne lâcherons jamais le choix du dialogue», conclut-il.