L'été est la saison de détente et de loisirs pour un grand nombre d'étudiants. Pour d'autres, c'est tout à fait le contraire. Ils attendent impatiemment la fin des études pour trouver un job provisoire. Ils sont embauchés dans des banques, des entreprises, des hôtels, des centres d'appel et même dans des chantiers de construction. Pour certains, trouver un travail pendant l'été devient difficile. La bataille commence très tôt, même avant la fin des études. Ils cherchent dans les journaux. Ils consultent les sites Internet. Certains profitent même des interventions et des proches pour avoir un job. Les raisons de travailler en saison estivale diffèrent d'un étudiant à l'autre. Pour certains, ils refusent de rester sans activité. Ils préfèrent travailler, bouger et acquérir des expériences professionnelles. Cette catégorie d'étudiants accepte même des stages de formation sans indemnité. L'essentiel pour eux est de profiter des opportunités offertes par certaines sociétés pendant les périodes de congé de leurs fonctionnaires. « Je pense qu'il est essentiel pour les étudiants de trouver des jobs et des stages de formation pendant les vacances pour obtenir une expérience professionnelle et enrichir leurs CV. Depuis deux ans, je travaille pendant l'été dans une société de communication. Je gagne peu. Mais ça me convient, puisque je fais des études en marketing», indique Issam, 21 ans. Mais pour la grande majorité des étudiants travailleurs saisonniers, la principale cause est la difficulté financière. L'été est la bonne occasion pour gagner un peu d'argent qui sera très utile pour la rentrée et au cours de l'année universitaire. Ces étudiants sont prêts à accepter des jobs dans tous les domaines disponibles. Samia, 31 ans, étudiante en troisième cycle droit. Pendant l'été, elle accueille dans son domicile des groupes d'élèves qui viennent prendre des cours particuliers en français et en anglais. « J'ai atteint l'âge pour assumer mes responsabilités. Mon père a, pendant de longues années, remboursé les dépenses de mes études. Aujourd'hui, je dois travailler pour couvrir une partie de mes dépenses, notamment le logement et les frais d'inscription. L'été est la bonne période de l'année pour gagner des sous. Je donne, donc, des cours particuliers aux enfants des voisins», confie Samia. En cette période estivale, le tourisme attire de nombreux étudiants qui cherchent un job provisoire. Ils travaillent comme guides, serveurs, animateurs et autres. Khalil, 22 ans, est un étudiant en français. Il habite Hammamet. Depuis quatre ans et au cours de l'été, il travaille comme serveur dans un hôtel de la région. «Je gagne bien. En plus de mon salaire, les clients m'offrent quelques pourboires. A la fin de la saison estivale, je me trouve avec une somme importante qui me permet d'acheter de nouveaux habits, de couvrir les dépenses d'inscription, les premiers mois d'hébergement et l'abonnement du métro. De même, je travaille à mi-temps, le reste de la journée est consacré aux balades avec les amis», explique Mohamed. D'autres passent un été pénible. Ils travaillent dans les chantiers de bâtiment. Ils passent des heures sous le soleil. Ils n'ont pas la possibililté de voir la mer. «J'habite dans une ville, à l'intérieur du pays. Mes parents n'ont pas la possibilté de payer mes études effectuées dans un pôle universitaire de Tunis. Mes études littéraires ne m'offrent pas la possibilité de trouver un travail saisonnier en nouvelles technologies. Je suis obligé de travailler dans les chantiers. L'été, c'est la saison de la fatigue!», souligne R., un étudiant en histoire à la Faculté de La Manouba.