«Je prévois un effondrement économique dans deux/trois ans», affirme Piero San Giorgio. C'est imminent. Préparez-vous Il est chaleureux, toujours le mot pour rire et fort modeste. Pourtant, Piero San Giorgio est un grand écrivain, de surcroît économiste. Il est l'auteur d'un best seller qui a défrayé la chronique partout dans le monde. Il s'agit du livre «Survivre à l'effondrement économique»... où il offre aux lecteurs différents moyens de survie à un effondrement économique qui demeure pour lui imminent. Ce guide de survie à la grande crise économique, qui «va voir le jour incessamment», a été traduit en plusieurs langues : anglais, français, italien. «Survivre à l'effondrement économique» se vend comme des petits pains. 60.000 exemplaires sont écoulés en France. En Suisse, son pays natal, Piero San Giorgio est d'origine italienne, l'armée a conseillé de le lire pour l'école des officiers. Mais l'auteur va plus loin et cible le Maghreb. Ainsi son livre a été traduit en arabe par une jeune maison d'éditions KA' éditions qui a le vent en poupe et qui perce dans le marché des livres. Présent presque dans toutes les librairies, le titre du livre en arabe est «Souboul El Bakaâ... Amama El Inhiyar El Iktisadi». Qui est donc Piero San Giorgio? Peu connu en Tunisie, cet auteur confirmé a travaillé auparavant dans l'industrie des logiciels spécialisés dans le marketing et le développement des marchés émergents. Afrique, Moyen-Orient, Maghreb et Europe de l'Est, et ce, pendant 20 ans. Il fut aussi cadre supérieur dans des multinationales. Entre 2003 et 2005, changement de cap. Il a pris conscience «des tendances lourdes de ce monde», voire des crises économiques qui se préparent à cette période, il a sorti tout son argent de la Bourse. Et a investi dans une ferme, dans la terre-mère nourricière. «La crise de 2008 avait confirmé ce que je savais déjà», nous affirme l'auteur... 2011, «Survivre à l'effondrement économique» voit le jour «mettant en garde tout un chacun ainsi que des pays contre la possibilité d'une grande crise économique qui peut avoir des conséquences néfastes sur la survie de l'homme et de plusieurs nations. Où va-t-on, comment se préparer à cet effondrement imminent? Quelles stratégies peut-on mettre en place «pour s'en sortir» et limiter les dégâts ? Tel est un aperçu sur son livre... D'ailleurs, ça commence, nous dit Piero San Giorgio. Regardez la Libye et maintenant la Grèce qui s'appauvrit ainsi que Porto Rico... L'économie, c'est la première chose qui nous touche de près... Elle détermine nos salaires et toute l'approche globale de l'activité humaine. Ainsi, les ressources sont en train de chuter par rapport au développement démographique. Le bateau va couler, nous dit l'auteur, il faut en fabriquer un autre, mais sur d'autres bases. Et l'instinct serait d'éliminer l'autre pour survivre, d'où les guerres civiles. «On bouffe de plus en plus tous les jours et il existe de moins en moins d'énergie, explique Piero San Giorgio. Il ajoute : «Comme en Egypte, ils n'avaient plus assez de pétrole pour payer la nourriture. Résultat: crise économique doublée d'une crise sociale». Ajouter à cela, affirme l'auteur, les guerres pour mettre la main sur les ressources et empêcher d'autres mainmises. Tout comme en Libye. Si les ressources étaient abondantes et bon marché, il n'y aurait pas de guerre. Le tout, affirme Piero San Giorgio, est d'adopter le concept de l'autonomie, on ne pourra plus compter sur l'Etat, il faudrait être de plus en plus indépendant, créer des infrastructures modernes. Plus rien ne sera comme avant, d'ailleurs, en Amérique, par exemple, les diplômés ne trouvent plus de travail, rêves avortés. Pour survivre, ils ont créé des fermes bio, l'autonomie est à la base de la survie à cet effondrement... L'eau, la nourriture, l'énergie, l'hygiène, la santé, la connaissance, le self-defense et notamment le lieu social... «La Tunisie s'appauvrira par exemple sans qu'il y ait guerre civile». C'est un peuple convivial qui respecte les liens interpersonnels. Ce concept d'autonomie peut se faire dans la ville, mais il est plus facile à réaliser dans une zone rurale. Potagers, eau de pluie, énergie solaire... Une réconciliation avec la terre... «On doit surtout avoir confiance en ses capacités individuelles et familiales», nous dit l'auteur... En Tunisie avec le terrorisme ascendant, cela constitue un danger pour l'économie... «Mais la Tunisie a ses avantages, elle possède une culture ouverte et commerciale qui lui permet de trouver des solutions au lieu de se renfermer», explique Piero San Giorgio, tout en insistant sur le caractère pacifique de la solution car, selon lui, la majorité du peuple est contre le terrorisme... «Maintenant, je vous dis, préparez-vous en Tunisie. Vous serez touchés comme le reste du monde». Pour finir, l'auteur nous dit: «Ce qui m'intéresse, c'est que nous puissions manger, mes enfants et moi dans cinq ans. Je n'ai pas envie que mes enfants se battent contre les autres pour survivre».