La chanteuse allemande d'origine nigériane a mis le feu aux poudres, lundi dernier, au Festival international de Hammamet. Lundi dernier, le public de Hammamet, venu nombreux, a pu apprécier l'incontestable talent et la joyeuse présence d'une artiste authentique, généreuse et solidaire. Ayo fait partie de ces artistes solidaires, amis de la Tunisie, qui ont honoré leurs contrats et prouvé leur soutien aux Tunisiens dans leur combat contre le terrorisme. Le concert de la jeune chanteuse allemande d'origine nigériane et tzigane était comme une bouffée d'oxygène, procurant chez les spectateurs une grande émotion, une explosion de vie, de gaieté et d'optimisme. Un concert où il était bon de se laisser happer vers un univers musical riche, aux rythmes toniques et à la vivacité légère. La jeune chanteuse allemande a été révélée par sa chanson «Down On My knees», une magnifique complainte, qu'elle a interprétée d'ailleurs ce soir-là, parue sur son album «Joyful» en 2006. Durant ce concert, Ayo nous a fait découvrir les titres de son quatrième et tout dernier album, sorti il y a un an : «Ticket to the world». C'est, donc, une invitation au voyage à travers le monde que la belle métisse nous a offert, guitare à la main; elle a tout d'abord pris quelques minutes pour parler s'adressant au public, tantôt en anglais, tantôt en français et quelque peu en arabe, sur fond d'une mélodie douce et discrète «Je suis africaine, et je suis heureuse d'être ici...Mon père est nigérian, ma mère est gypsy, je suis une enfant du monde et je pense que tout le monde doit se sentir ainsi, les frontières ne devraient pas exister, ni le visa... Aucune forme de frontière ou d'obstacle ne devrait nous séparer telles la langue, la foi, la race, ou la classe sociale. La musique est une langue universelle qui nous réunit, et j'espère que vous êtes ici pour écouter, pour chanter, pour partager et pour prouver qu'on est tous solidaires», confie-t-elle. Accompagnée d'un duo irréprochable, Youssoupha à la guitare électrique et André au clavier, elle a bercé les mélomanes par une variété de ses chansons interprétées avec grâce et élégance et dont les styles oscillent entre le folk et le pop-rock telles que : «I'm walking», «I wonder», «Ticket to the world», «Who», «Sister», «Wouldn't it be better ?»... Sans oublier une sympathique chanson qu'elle a improvisée sur scène rendant hommage à Hammamet et créant ainsi une ambiance chaleureuse chargée d'émotions. Sa voix puissante et captivante, soutenue par les notes enivrantes des instruments, donne naissance à des œuvres riches et séduisantes. Naviguant entre soul, folk, blues, rap, ses compositions sont un enchaînement mélodieux de cris de révolte, de ballades nostalgiques et romantiques qui ont su trouver l'adhésion chaleureuse du public. «La musique et la prière transcendent les barrières de la langue et de la religion et s'expriment par une seule voix, celle de la foi», c'est donc cela le message que la chanteuse essaye de faire passer à travers sa musique et ses chansons. Messagère de la paix et de la fraternité, Ayo émeut par la pureté diaphane du chant, le raffinement des nuances et la beauté du style. Elle a conclu son concert avec une chanson tirée également de son dernier album intitulé «Fire». Elle en a fait un medley beau et original en y introduisant des reprises de deux morceaux de Bob Marley : «No woman no cry» et «Waiting in Vain». Un beau spectacle, le public a été ravi !