Le cœur de Bizerte rajeunit grâce aux jeunes et au cinéma. Des jeunes Bizertins prennent l'initiative et marquent la vie culturelle de la ville. On a pu le constater lors des dernières Rencontres cinématographiques de Bizerte, où d'importants volets de l'organisation, ainsi que l'animation des débats ont été assurés par de jeunes membres de l'Association Bizerte Cinéma (ABC), hôte de l'événement depuis quatre ans. Ce dernier nous a permis de rencontrer Dhia Felhi, qui s'est lancé dans le projet de rouvrir Le Majestic, l'une des dernières salles de cinéma à Bizerte encore sur pied. Les autres ont disparu ou ont été transformées en commerces. Une situation qui a été à l'origine de la création de l'ABC et des rencontres. La même motivation anime Dhia Felhi. Il est vrai que dans cette ville côtière tout au nord du pays, le constat est amer. Il y a beaucoup à faire, en aménagement des bâtiments et qualité de la vie. Bizerte, qui devrait être vivante, vibrante, touristique et culturelle, surtout en cette période de l'année, souffre d'un paysage urbanistique et culturel délabré. Mais voilà que de l'espoir jaillit avec des actions qui changeront peu à peu cette réalité. L'une d'elles va bientôt permettre aux Bizertins d'aller au cinéma. « L'ouverture est prévue pour le 15 août avec un concert de Yasser Jeradi et un documentaire de trente minutes sur le thème de la vie culturelle à Bizerte, produit par la salle et réalisé par Iheb Amri », nous annonce Dhia Felhi. Diplômé en informatique, un prêt bancaire et des fonds propres lui ont permis de lancer la réouverture du Majestic, qui sera une salle polyvalente, nous raconte-t-il. « Nous avons réaménagé et agrandi la scène afin d'accueillir des spectacles, des pièces de théâtre et des expositions. Il y a un grand besoin en espaces à Bizerte. Public et associations en souffrent », ajoute-t-il. Pour ce projet, notre interlocuteur s'est entouré d'une équipe jeune, dont un poète et un membre de l'ABC. Afin d'atteindre le public de la ville, ils ont lancé une campagne de communication, relayée entre autres par une radio locale. « Les prix des billets seront abordables pour les Bizertins », assure-t-il. Quant à la programmation, elle sera variée. « A titre d'encouragement, le CinéMadart à Tunis, géré par Kais Zaïed et Amel Saadallah, va nous fournir des films à projeter pour nos débuts », raconte Dhia Felhi. Ils le sont également avec les Rencontres cinématographiques de Bizerte. Le Majestic a, en effet, accueilli cette année, dans le cadre de la manifestation, une table ronde autour du thème « Le cinéma et la vie associative ». Une pré-ouverture qui marque son implication, en compagnie d'autres acteurs de la vie associative, à changer Bizerte pour le mieux. Bon vent!