Sauf revirement de dernière minute, le championnat 2015-2016 se jouera comme la saison précédente en une seule poule de seize clubs Le porte-parole de la FTF, Nabil Daboussi, l'a confirmé: il n' y aura pas de changement de formule lors du prochain exercice. La majorité écrasante des clubs a opté pour un championnat classique où chaque club sera opposé aux quinze autres, sans devoir passer par le play-off (pour le titre) ou par le play-out (pour éviter la relégation). C'est sans doute la perspective d'une coupe drastique dans l'effectif de la Ligue 1 (cinq relégués) qui a effrayé les clubs qui risquent d'être mêlés à un moment ou à un autre à cette lutte pour la survie. Mais il y a également cette incongruité consistant à voir un certain nombre de clubs au chômage forcé presque dès la mi-saison. Ni qualifiés au play-off ni pour le play-out, ils rangent leurs crampons dès le mois de mars, soit à la fin de la première phase (dite régulière) de la saison. En Ligue 2, avec le système des deux poules toujours en vigueur, cette absurdité sévit encore. Malgré les appels des clubs et des techniciens à en finir avec ce non-sens. Mais il ne faut pas en conclure que tout est dans le meilleur des mondes possibles. Une poule unique, oui, mais le nombre de pensionnaires nourrit le scepticisme. Seize clubs, n'est-ce pas trop par rapport aux moyens actuels de notre football ?Budgets des clubs de plus en plus difficiles à boucler, infrastructure obsolète et pelouses teigneuses, un produit qui peine à accrocher par comparaison avec ce que transmettent les chaînes satellitaires: l'ineptie ne tient pas compte de tous ces handicaps accentués par la phase postrévolution. Depuis les croisades d'Abdelmajid Chetali il y a voilà deux ou trois décennies appelant à un championnat à douze ou dix clubs, des voix n'ont pas cessé de s'élever pour inviter à réduire le format de la L1 à 14 ou même 12 clubs. Mais cela fait une éternité que l'on privilégie les calculs électoralistes, aucun Bureau fédéral ne prenant le taureau par les cornes pour déplaire à quelques clubs en décrétant un format plus réduit et «ramassé» de la compétition. Mais que ne ferait-on pas sur l'autel de l'ambition ? Qui se soucie encore de l'aspect technique et entend la voix des entraîneurs, unanimes à dire que le niveau a énormément régressé depuis cet élargissement à seize unités ? Une concession: jouer sans les internationaux Démagogie et populisme: c'en est sans doute assez. Les dégâts furent énormes. La plupart du temps, le championnat de Tunisie propose n'importe quoi aussi bien au rayon spectacle que de l'éthique. Il balance entre la médiocrité qui prédomine et quelques rares moments de plaisir. A présent, on se résout à faire jouer la compétition quand cela se révèle nécessaire sans les internationaux. Cela passe pour une pratique courante en Algérie. Chez nous, il faut sans doute une profonde évolution des mentalités pour faire admettre aux clubs de jouer des matches officiels tout en étant privés de leurs internationaux. Le principe a été certes adopté lors de la dernière assemblée générale ordinaire et extraordinaire de la FTF. Mais il n'est pas certain que cette concession ne soit pas suivie en cours de saison des habituelles manœuvres de coulisses et des sempiternelles polémiques sur le nombre de convoqués en sélection appartenant à tel ou tel club. Au lieu que cela donne un motif de fierté comme c'était le cas jadis, cet «équilibre de la terreur» risque d'ouvrir un nouveau front entre les membres du «big four», principaux pourvoyeurs des équipes nationales et qui ne manquent aucune occasion de se tirer dessus. Bonjour les dégâts !