La réforme du système sanitaire urge. En effet, l'infrastructure des hôpitaux de circonscription dans les régions a besoin d'un sérieux coup de neuf. Il arrive à ces établissements hospitaliers, qui assurent aux habitants les soins de première ligne, de manquer du strict minimum : divan d'examen, défibrillateur, accessoires de réanimation et d'urgence, ambulances... Certains n'ont pas de services d'urgence tandis que d'autres hôpitaux manquent de personnel médical et paramédical et souffrent d'encombrement. A cause de ces insuffisances, des malades dans une situation critique et des femmes présentant des complications à l'accouchement ont dû être transportés d'urgence vers l'hôpital régional le plus proche se trouvant à des centaines de kilomètres. Le ministre de la santé a bien annoncé, le mois d'avril dernier, les priorités du ministère de la santé en matière de réforme du système de la santé qui consistent notamment à renforcer les structures de première ligne, en améliorant l'infrastructure de base et en dotant les 48 centres de soins de santé de base des équipements dont ils ont besoin pour offrir un service de qualité aux personnes qui consultent. Un inventaire de tous les centres de base devra être dressé afin de déterminer quels sont les dispensaires qui nécessitent une intervention d'urgence. Mais du fait des importantes ressources financières qui doivent être mobilisées pour réaliser les objectifs qui ont été définis, la réforme du système de santé ne pourra pas se faire du jour au lendemain. Entretemps, beaucoup de dispensaires, dans les circonscriptions, tentent tant bien que mal de dispenser des soins de qualité avec les moyens du bord. Le dispensaire de Hbira (Mahdia) en fait partie. L'infrastructure de ce dispensaire, qui compte cinq médecins généralistes et cinq sages-femmes et qui assure l'accès aux soins de base aux habitants des bourgades qui se trouvent dans la périphérie, est en très mauvais état. Afin de dispenser un service de qualité aux habitants de la zone, le directeur du centre ainsi que les membres de l'équipe paramédicale ont décidé de prendre les choses en main en finançant par leurs propres moyens l'aménagement d'un service des urgences afin de dispenser des soins aux accidentés de la route et aux personnes qui nécessitent une intervention urgente. Mais malgré cette initiative, l'établissement continue à souffrir de nombreux manquements. En effet, outre le fait qu'elle dispose d'une seule ambulance, ce qui est peu lorsqu'on sait que le dispensaire couvre des bourgades qui comptent environ 24.000 habitants, l'établissement ne dispose pas de moyens pour achever les projets d'extension du service de stomatologie, du laboratoire et du dépôt des médicaments. «Nous avons une seule ambulance, a relevé le directeur du dispensaire, Romdhane Timouni. Cela n'est pas suffisant pour assurer le transport des cas qui se trouvent dans un état critique vers les hôpitaux régionaux. Grâce aux efforts du personnel de l'établissement, nous avons réussi à améliorer la qualité des prestations en dotant notamment l'établissement d'un service des urgences qui assure un service 24h/24. Mais cela ne suffit pas. Il faut procéder à l'extension de certains services pour pouvoir dispenser des prestations de qualité aux malades».