Le 3 août 2010, une date qui restera gravée à jamais dans les annales du Festival international de Hammamet. Dans un amphithéâtre plein à craquer, la saxophoniste néerlandaise Candy Dulfer en compagnie de sa troupe et le chanteur-auteur-compositeur belge Milow ont offert une soirée riche de musicalité où le funk et le smooth Jazz ont servi de prélude à l'univers pop-folk de Jonathan Vandenbroeck alias Milow. Flash-back sur un double show High-Flow/High-Glow! Enfin Milow et Candy Dulfer parmi nous! Rappelons que cette soirée qui devait réunir, le 18 avril dernier, la jazzwoman néerlandaise et le jeune auteur-compositeur-interprète belge, sur la scène de Carthage pour le compte de la 6e édition de Jazz à Carthage, a été annulée à cause d'un cas de force majeure : le nuage de cendres du volcan islandais qui a paralysé le ciel européen cette année. Mais ce n'était que partie remise, tant que la 46e édition du Festival international de Hammamet a offert au public tunisien la possibilité de voir ces deux génies de la world musique performer sur une scène tunisienne. Ainsi, devant un amphithéâtre archicomble, talents en aiguilles et saxophone autour de son cou, la talentueuse jazzwoman a habillé la première partie de la soirée en compagnie de son groupe Funky Stuff composé d'un claviste, un bassiste, un guitariste, un batteur, un trompettiste, un vocaliste de R'n'B, la très remarquable présence de Chance Howard, le célèbre vocaliste et claviste américain. Pour les non- connaisseurs, Candy est la fille du saxophoniste ténor Hans Fulfer avec qui elle a d'ailleurs enregistré l'album «Dulfer & Dulfer» en 2001. Candy commence sa carrière à l'âge de 12 ans quand elle joue dans un groupe avec Rosa King , une expatriée américaine vivant aux Pays-Bas. Rapidement, Candy crée son propre groupe, Funky Stuff, qui est invité à jouer pour la reine du Pop, Madona lors d'une partie de sa tournée européenne. Mais voilà, elle est révélée au grand public par le célèbre chanteur américain Prince qui l'engage dans son groupe de musiciens et l'introduit au grand public dans son clip «Partyman» et collabore par la suite avec plusieurs artistes tels que Dave Stewar, guitariste des Eurythmics et producteur, le mythique groupe de Rock Pink Floyd en 1990. Avec 11 albums au compteur et une remarquable maestria, Candy a mis en relief son riche répertoire musical en amorçant son spectacle par son célèbre morceau My Funk. Morceau après morceau, la musicienne néerlandaise étale tout son talent, enflamme le public avec des percées dans la foule et une montée sur les gradins. Des tracks comme Be cool (extrait de son nouvel album), Day Light, Don't go, St. Denis , (Out standing)?, Life of the party, Pick up the pieces, Lily was here et surtout la version saxophone et jazzy du célèbre tube Empire State of mind du duo Jay-Z et Alicia Keys. Une véritable découverte musicale où le rap, le jazz, le funk, la musique soul et la « dance music» se mélangent pour offrir un succulent cocktail qui n'a laissé personne indifférent. Milow : toute une destinée Vers 23h00, l'ambiance était, bizarrement, aux retrouvailles, alors que Milow, nouvelle coqueluche pop-folk de 29 ans, originaire de Belgique, débarquait pour la première fois en Tunisie. L'interprète de Ayo Technology, de 50 Cent et Justin Timberlake, revisitée à la sauce acoustique, a été accueilli par un public chaleureux et généreux qui lui a témoigné son amour, tant par des cris que par des applaudissements, et ce, dès qu'il a fait son apparition sur scène. «Bonsoir, je m'appelle Milow. C'est ma première visite en Tunisie. Merci beaucoup. Et je m'excuse pour l'annulation de mon concert en avril dernier», a-t-il lancé après avoir interprété The Kingdom. À voir le public fredonner les refrains de ses chansons, on comprend que son usage de la technologie (qui lui a permis de faire découvrir sa version acoustique de Ayo Technology via YouTube) ne l'a pas seulement révélé au public, comme l'atteste son témoignage: «Je suis un natif des années 80, donc internet a été ma première scène». Puis, il a chanté Stephanie, une dédicace à une amie, assassinée par deux membres de sa famille, à l'été 2004. C'était un moment touchant; la chanson a alors pris tout son sens. Après avoir interprété Until the Morning Comes, Jonathan Vandenbroeck, de son vrai nom, a poursuivi avec Canada , une chanson, qu'il a dit avoir écrite «à la fin de 2006» dans sa chambre alors qu'il était encore un simple amateur de la chanson. Un morceau qui nous raconte un Milow qui, rêveur, à l' époque, voulait émigrer au Canada afin d'y faire carrière et, éventuellement, devenir une grande star, conquérir les Etats-Unis et devenir plus populaire que les Radiohead (ses idoles). «Je suis un grand fan de Bruce Springsteen, Radiohead et Bob Dylan. Mon rêve est de faire une carrière artistique qui dure dans le temps. Disons, réussir le métissage entre le côté artistique et les chansons à thèmes et pourquoi pas des chansons comme Ayo technologie, qu' on le veuille ou pas, restera pour toujours mon porte- bonheur… Pour le moment, je ne suis qu'un débutant et il n'y a que le travail qui compte». Puis, avec One of It, le public a été ensorcelé par la douceur de la chanson et de la beauté de ses propos. D'autre part, on a beaucoup apprécié son duo avec la voix cristalline de Nina Babet dans la chanson Out of my hands. Ensuite, il a présenté sa nouvelle chanson au tempo accéléré She Might She might jalonnée par le morceau The Priest où dans une ambiance déchaînée, Milow et son groupe nous ont embarqué dans un univers oscillant entre la musique Folk à la Bob Dylan et Pop à la Damien Rice. Arrivant à ses deux tubes You Don't Know et Ayo Technology , le public s'est enthousiasmé et a uni sa voix à la sienne dans un moment de pur bonheur. Enfin, avec sa guitare sèche et en compagnie de deux autres guitaristes, Milow a clôturé son concert avec deux morceaux d'anthologie Launching Ships et Dreamers & Renegades offrant aux spectateurs présents une ambiance intimiste et inoubliable…