Tout s'est joué en milieu de terrain où les Marsois ont dominé La première journée a apporté bien des surprises si l'on constate que de grosses pointures du championnat sont tombées de haut, à l'instar de l'Espérance de Tunis dont la chute a été vertigineuse à La Marsa. Franchement, on ne s'attendait pas à une si mauvaise prestation de la part de la formation d'Ammar Souayah qui a livré le week-end dernier en Coupe de la CAF un très bon match, malgré la défaite dans les toutes dernières minutes. Et à voir le visage présenté par les joueurs espérantistes avant-hier, on se demande si Souayah n'aurait pas mieux fait d'aligner ceux qui ont joué le match de Sousse ? Mais en regardant de près, on se rend compte que l'entraîneur « sang et or » a sa part de responsabilité dans cet échec cuisant. L'approche tactique d'Ammar Souayah a démontré ses limites dès les premières minutes du jeu. Il a opté pour un 4-2-4, avec quatre défenseurs, deux pivots et quatre attaquants. Comme les quatre avants, Balboa, Ben Youssef, Khénissi et Jouini n'ont pas apporté leur soutien en phase défensive, les deux milieux défensifs, Ragued et Chaâlali, se sont retrouvés isolés et la liaison entre la défense et l'attaque n'a pas eu lieu. En conséquence, les Espérantistes ont perdu la bataille du milieu. Et comme cela n'a pas suffi, Haythem Jouini s'est permis le luxe de rater un penalty, alors que l'ASM menait au score, mais amoindri après l'expulsion de Laâbidi à la fin de la première mi-temps. Jouini aurait pu remettre son équipe sur les rails. Changements tardifs L'entraîneur « sang et or » s'est rendu compte du dysfonctionnement au niveau de l'entrejeu et a demandé à Saâd Bguir de s'échauffer dès la mi-temps. Ammar Souayah a compris aussi que Jouini était hors sujet, notamment après le penalty raté. Jouini a cédé sa place à Mhirsi qui n'a pas été meilleur. Toutefois, c'est la rentrée de Rejaïbi à la 64' qui apporta une plus-value à l'animation offensive. Saâd Bguir rééquilibra les débats à l'entrejeu, mais son entrée a été tardive (70'). Certes, les Espérantistes ont réduit le score vers la fin du match, mais n'ont pu égaliser, car les Marsois avaient déjà inscrit trois buts. A l'issue de la rencontre, Ammar Souayah a reconnu les limites de son équipe : « Nous n'avons pas un mental suffisamment fort pour gérer convenablement les péripéties du match. Pourtant, l'occasion s'est présentée pour nous de rectifier le tir, mais nous avons raté le penalty. Dès lors, nous avons brouillé nous-mêmes nos propres cartes et le but de Khénissi est venu trop tard», a déclaré l'entraîneur « sang et or ». Capital confiance Du côté marsois, la stabilité a apporté ses fruits et Mondher Kebaïer a entamé de la plus belle des manières sa deuxième saison à la tête de l'ASM. Pourtant, la malchance lui a bien joué de mauvais tours. Il a opéré deux changements forcés en défense en l'espace seulement d'une demi-heure de jeu, suite aux blessures des deux axiaux, Ben Amor et Kosdoghli. Du coup, Hnid a entamé le match comme latéral gauche et l'a fini comme axial. L'arrière gauche Hichem Jebali a été contraint aussi d'intégrer l'axe suite à l'expulsion de Laâbidi à la fin de la première mi-temps et qui a été incorporé à la place de Ben Amor. Laâbidi a joué au final une vingtaine de minutes. L'entraîneur marsois attribue la réussite de son équipe au travail accompli durant l'intersaison : «Nous avons bien entamé le match en pressant l'adversaire dans ses derniers retranchements. Nous savons que l'Espérance passe par une période très difficile et nous avons su profiter de cette situation en prenant l'avantage au score dès les vingt premières minutes. Malgré les changements forcés et la suspension de Laâbidi, nous avons su gérer le reste des débats grâce au bon capital confiance que nous avons constitué à l'issue du travail bien accompli durant l'intersaison. Maintenant que nous avons bien démarré la saison par une belle victoire, il est essentiel de savoir garder les pieds sur terre », a noté Mondher Kebaïer. L'avenir de celui-ci ne s'est pas trop activé sur le marché des transferts, mais a recruté deux attaquants de couloir qui ont apporté le plus en matière de relance, Michailou et Jaziri. Ces derniers ne se sont pas contentés de livrer des passes décisives. Mieux, ils ont inscrit deux buts. Toute la différence est là, comparée à Balboa et Ben Youssef qui s'est fait expulser gratuitement !