L'euphorie du match aller a failli coûter cher aux Etoilés Stade Petrojet du Caire Arbitrage du Gambien Bakary Gassama Avertissements : ESS : B.Aziza, B.Amor, Msakni Expulsions : ESS : Tej 74'(somme d'avertissements), R. Jeddi 44' Ezzamalek : Ali Jabr (4') Buts Ezzamalek : Kahraba (11' et 54's.p), Ahmed Fethi 70' ESS : Balbouli, Neguez, Abderrazak, B.Aziza, Jemal, B. Amor, Trabelsi (Kom 65'), Lahmar (Bédoui 90'), Msakni (Tej 60'), Brigui, Bounedjeh Ezzamalek : Chenaoui, Douider, Hamed (Fethi65'), H. Imem, Morsi, Kahraba, Jabr, Hefni (Mekki 56'), Hamoudi (Koffi 19'), Souleïmen, Jomaâ Avouons d'emblée qu'entre le match aller et la seconde manche, les protégés de Benzarti ont été les auteurs de deux prestations diamétralement paradoxales. A sousse, les Etoilés ont fourni incontestablement leur meilleure performance footballistique sous l'ère Benzarti, alliant au passage résultat et manière. Paradoxalement, les coéquipiers de Balbouli — encore une fois décisif — ont rendu leur plus mauvaise copie depuis deux ans, donnant lieu carrément à un non-match qui aurait pu leur être fatal. Et pourtant ce sont les mêmes acteurs à deux éléments près (Kom et Ben Amor) qui étaient présents à Sousse et à Suez. De fait, deux indices révélateurs de cette débâcle sont à mettre en exergue : les coéquipiers de Bounedjeh — qui s'est démené en solitaire pour tirer ses coéquipiers vers le haut — n'ont pas obtenu un seul corner ! De plus, on n'a pas assisté à de véritables occasions nettes, hormis deux tentatives individuelles du canonnier algérien — totalement isolé — aux 49'et 53'. Frustrant quand même ! Prudence exagérée Dans une ambiance tendue pour ne pas dire électrique, où les Egyptiens ont usé de tous les moyens pour déconcentrer des Etoilés gérant très mal leur euphorie du match aller, le coach de l'Etoile Faouzi Benzarti — ayant conscience de la détermination et de la qualité du champion égyptien en titre — a mis en place un dispositif inhabituellement défensif et prudent 4-5-1, avec de surcroît un positionnement visiblement bas du bloc de l'équipe. Une approche se muant en phase offensive en un 4-3-3 sans grande réussite, avec le soutien de Brigui à droite et de Msakni sur le flanc gauche de l'attaque et où Bounedjeh se démenait généreusement mais solitairement sur le front de l'attaque afin de marquer un but libérateur. D'ailleurs, pour conforter cette approche exagérément prudente, il était clair que des consignes fermes ont été données à Neguez — paradoxalement dont le couloir droit a été le point fort de l'équipe lors du match aller avec ses montées systématiques — pour ne pas dépasser la ligne médiane — hormis quelques essais sporadiques. Justement, en évoquant ce compartiment du milieu du terrain, avouons qu'il a été l'un des points faibles majeurs de la formation sahélienne samedi dernier, où Lahmar a été tout simplement transparent et manquant d'inspiration, sans oublier son positionnement très en retrait par rapport à la zone de réparation adverse. Ben Amor manquant clairement d'inspiration, et à court d'argument physiquement (il revient d'une blessure), chose qui l'a contraint à commettre beaucoup de fautes contrairement à ses habitudes. Le carton jaune qu'il a récolté en est la parfaite illustration. Trabelsi, quant à lui, n'avait pas réellement une ligne directrice sur le terrain malgré ses efforts louables en matière de couverture notamment sur un Abderrazak totalement désorienté. Conséquence logique, ce compartiment a presque perdu tous les duels, permettant ainsi à Kahraba, Hefni et Morsi de prendre le dessus et de poser leur jeu limpide et rapide. Abderrazak hors du coup Le point culminant de la soirée cauchemardesque de samedi dernier est sans aucun doute la prestation (sans négativisme exagéré) catastrophique du flanc gauche de la défense, plus précisément celle de Ghazi Abderrazak dont le couloir gauche a été le passage de prédilection pour les joueurs d'Ezzamalek. Sans accabler le latéral gauche étoilé mais sans pour autant user de délicatesse béate à l'adresse du joueur ; ses erreurs monumentales et de surcroît récurrentes ont failli coûter cher à son équipe lors de cette rencontre mais aussi lors de plusieurs sorties de l'Etoile, avec son sens du placement approximatif sur le terrain, ses erreurs d'appréciation de la trajectoire de la balle et de l'anticipation. Il a même offert le troisième but aux Egyptiens par un écart de concentration et de marquage de son adversaire direct. D'ailleurs, Trabelsi a été, paraît-il, chargé de jouer très proche de Abderrazak afin de colmater les brèches laissées par ce dernier. Même Msakni a été contraint de lui prêter main-forte à la perte de la balle. Et pourtant, dans le contexte du match de samedi dernier, il était plus opportun d'aligner Tej laissé sur le banc malgré son excellente prestation lors de la première manche à Sousse, qui aurait pu être grandement utile par sa grinta, sa rigueur et sa lecture intelligente du jeu de son adversaire direct. L'autre alternative qui aurait pu conférer plus de solidité à ce compartiment gauche de la défense, toujours en rapport avec un contexte n'obligeant pas l'équipe sahélienne à faire le jeu, était d'incorporer Jemal en tant que latéral gauche — Bédoui aurait pu le remplacer dans l'axe de la défense — dont la rigueur et le mental de gagneur pouvaient lui permettre de gagner ses duels avec ses adversaires du jour. Ce qui est certain, c'est que le staff technique de l'Etoile doit vraiment se pencher sur ce compartiment de la défense, à quelques jours de la finale de cette coupe de la CAF et même en prévision du championnat national. Au final, les protégés de Benzarti ont fait preuve de légèreté mentale qui aurait pu leur être fatidique avec cette euphorie prolongée résultant de la performance du match aller, à laquelle s'ajoutent des signes de saturation physique dont le timing n'est vraiment pas opportun en prévision de la finale.