Face à la fulgurante intervention militaire de la Russie en Syrie et bientôt en Irak, ils sont des centaines de daechistes à fuir ces deux pays pour aller trouver refuge en Libye. Un surplus d'inquiétudes et de menaces pour la Tunisie Il n'y a pas photo : depuis que «l'ours russe» a grogné en Syrie, Daech ne compte plus les revers. L'ampleur des dégâts qu'il est en train de subir est, en effet, telle que, outre les pertes humaines constamment en hausse, des dépôts d'armes et de munitions ont sauté, des lignes d'approvisionnement ont été coupées et des zones stratégiques en liaison avec les fronts du combat ont été perdues. Bref, Aboubakr Al-Baghdadi et ses hommes sont désormais presque totalement désarçonnés et aux abois face à la fulgurante intervention militaire de la Russie. Et quand on sait que la Chine, autre poids lourd mondial, a décidé, à son tour, de mettre la main à la pâte dans le bourbier syrien et que l'armée «locale», ainsi galvanisée par autant de renforts inespérés, est repartie à l'offensive, Daech s'en retrouve, du coup, étranglé et basculé dans un champ de manœuvre si rétréci. Bien évidemment, nul ne sait pour le moment comment et quand Daech réagira pour s'en sortir. Mais, il y a une certitude, à savoir que ce groupe sanguinaire cherchant à éviter le pire a déjà choisi le chemin de l'exil. Et cela en sommant une bonne partie de ses troupes de se rabattre sur la...Libye pour y trouver refuge. Aux dernières nouvelles dispatchées par des services de renseignements occidentaux, ils sont, en effet, des centaines de daechistes à mettre le cap sur ce pays, après avoir réussi, via la Turquie, à fuir la Syrie. L'option de l'évasion reste également valable pour l'Irak que la coalition russo-chinoise a promis d'investir pour le même objectif, ce qui, le cas échéant, obligera d'autre centaines de takfiristes à rallier la Libye. Des menaces de plus en plus sérieuses Dès lors, on peut dire que si la Syrie sourit, la Tunisie, elle, n'a qu'à pleurer, en raison des menaces de plus en plus sérieuses qui pèseront sur elle, le flux continu des daechsites sur la Libye où ils occupent déjà des pans considérables du territoire, particulièrement le long des côtes et à deux pas de nos frontières, avec, de surcroît, d'autres atouts non négligeables dont notamment : - l'occupation d'un grand nombre de dépôts de stockage de l'arsenal militaire hérité de Kadhafi. - la possession d'importantes quantités d'armes sophistiquées (fusées, avions, chars...) - la mobilisation de milliers de combattants (cinq mille, selon un dernier recensement) qui continuent d'affluer de partout, y compris d'Asie et d'Afrique noire. - la puissance financière du groupe bâtie sur divers trafics (pétrole, gaz, drogue, armes, tabac...), outre la fortune fabuleuse qu'ils ont amassée, en faisant main basse sur les banques libyennes. A toutes ces menaces réelles, il faut ajouter un autre facteur non moins inquiétant, à savoir «l'obsession» de Daech de marcher, un jour, sur la Tunisie, en prélude à la création du «grand émirat de l'Afrique du Nord «dont rêve toujours un certain Aboubakr Al-Baghdadi. L'arrestation récente dans nos murs de centaines de daechistes, ainsi que la saisie de voitures piégées, d'armes et de munitions en sont une parfaite illustration. D'où la nécessité pour nos forces de sécurité et de l'armée de redoubler de vigilance et de maintenir la pression sur les postes frontaliers tant aériens que maritimes, et plus particulièrement le long de nos frontières terrestres avec la Libye et l'Algérie.