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Figurer artistiquement, est-ce nouveau en Tunisie?
Présence des arts
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 08 - 2010

On constate déjà depuis quelques années le retour intensif, sur la scène artistique picturale, nationale, de la figuration en tant que choix stylistique formel et esthétique. Pourquoi ce retour et comment s'est-il manifesté ? Après des années de confrontation avec la peinture moderniste inspirée des apports picturaux contemporains liés à la peinture «abstraite», «formaliste», «sémiologique» occidentale du XXe siècle après une tentative visant à faire du signe graphique (calligraphie arabe, arabesque et signes artisanaux : (tapis, klims, poterie populaire), comme un mode de «nationalisation» de l'approche abstraite moderniste, voilà que la peinture figurative dans toutes ses dimensions et approches revient sur la scène artistique. Ce retour en force, malgré l'annonce de la mort définitive de cette manière de saisir artistiquement le monde, est-elle le produit et la résultante d'une réaction à cette peinture qui a perdu toute référence ou lien avec le réel, ou bien une rupture avec les idéologies artistiques basées sur une lecture passéiste du patrimoine, réduisant ce dernier au seul patrimoine formaliste de la culture arabo-musulmane. Le patrimoine pictural arabo-musulman n'est-il pas plus riche que ce à quoi le réduisent ces lectures qui n'y voient que formalisme et abstraction ? ces «abstractions» ne contenaient-elles pas en elles-mêmes des «figures»? Les textes littéraires, les traités scientifiques, les décorations architecturales n'étaient-elles pas animées par les plus belles des réalisations figuratives ? Que penser alors des illustrations d'Al Wassiti du XIIIe siècle de l'école de Syrie, d'Al Massoul de l'Andalousie…
Le fait d'évacuer de l'histoire de l'art arabo-musulman la figure et la figuration artistique est-il juste et légitime ? Est-il en outre justifié ?
Notre histoire, et plus particulièrement notre histoire de l'art, depuis les périodes les plus reculées, (le capsien, le néolithique à tradition capsienne ou à sensibilité saharienne) ont laissé des vestiges énormes de ces figurations grandioses, dont les traces se retrouvent sur les œufs d'autruche, sur les objets et outils du capsien et sur les peintures rupestres du Jebel Oueslat et des roches de Souan et d'autres sites de notre pays.
La figuration artistique n'est donc pas un phénomène étranger à l'histoire culturelle et artistique de notre pays.
Les études et les recherches menées dans les institutions universitaires et de recherche du patrimoine se sont certes intéressées à cette problématique de la figuration artistique, mais elles ont été parcellaires incomplètes, se contentant de quelques monographies occasionnelles : non systématiques.
Peut-on envisager de lancer une enquête historique sur l'art, associant toutes les démarches scientifiques, afin de mettre en valeur ce patrimoine sans exclusive aucune et sans mise à l'écart de quelque tendance artistique que ce soit ?
La Tunisie a développé des rapports très instables avec la figuration. ces rapports changeants ont mis en valeur des périodes figuratives intenses et des périodes moins riches, plus enclines au schématisme géométrique, à la stylisation et même à l'abstraction.
L'histoire de notre pays regorge d'exemples qui illustrent en réalité un va-et-vient entre les périodes de prospérité figurative et celles qui sont plus austères et moins riches.
Comment rendre compte de ces fluctuations ?
En fait, ces fluctuations sont le produit de ruptures profondes dans les rapports changeants que l'homme a entretenus avec la nature, la société, le mode de vie et les différentes visions dominantes que l'homme ou que les hommes ont développés sur eux-mêmes et entre eux, et cela implique évidemment leur croyance, leur religion et, d'une manière générale, leur culture.
Le dossier de l'histoire de l'art dans ses va-et-vient entre schématisme et figuration, en Tunisie, est très actuel.
Comment peut-on en rendre compte ?
Pourquoi est-ce que la figuration picturale en Tunisie connaît-elle de nouveau le succès ?
Mettons-nous d'accord sur le terme de référence qui est au centre de notre démarche, à savoir la notion de figuration.
Qui mieux que le vocabulaire de l'esthétique pour nous définir le phénomène de la figuration.
En effet, le vocabulaire de l'esthétique d'Etienne Souriau publié sous la direction de Anne Souriau. (1.990 pages), nous livre à la page 743 ce qui suit d'une manière succincte.
Dans les arts plastiques, on appelle art figuratif celui qui représente l'aspect sensible des êtres et des choses. Il se définit donc par la réunion des caractéristiques suivantes:
L'art figuratif est un art représentatif. Il ne représente pas seulement une disposition de formes, masses, couleurs, à considérer en elle-même (premier degré), mais en plus, il représente autre chose (second degré). Il faut interpréter (reconnaître par exemple une tête dans telle tache ovale, la mer dans les tons bleus). Bref, l'œuvre (figurative) pose à travers elle-même, autre chose qu'elle-même.
Cette approche panofskienne de l'œuvre d'art laisse évidemment transparaître un troisième degré qui est celui du message d'idées ou la signification conceptuelle qu'elle contient. Peut-on nous approprier cette approche d'Etienne Souriau revisitant Panofsky pour apesanter sur la figuration artistique en Tunisie dans toute sa richesse historique et esthétique. Peut-on rendre compte de notre patrimoine artistique dans toutes ses fluctuations et approches ?
Toutes ces questions méritent un débat.


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