Le Stade a appris à se construire et à se revendiquer dans la difficulté. Dans tout ce qu'il laisse entrevoir, dans ce qu'il entreprend sur le terrain, le Stade n'assure pas encore le jeu le plus dynamique qui soit offert mais, quelque part, il a des arguments qui pourraient tenir et qui ne cessent de se valoriser. De toutes les façons, et face aux différents avilissements, l'optimisme reste la foi d'une équipe dont l'épanouissement ne pourrait avoir de sens qu'à travers les actes , loin des paroles et des promesses souvent non tenues. Il faut dire que les possibilités et les limites de l'équipe stadiste sont en elle. Comme toujours, elles tiennent dans l'adaptation aux nouvelles exigences et dans l'aptitude à exploiter ses dispositions collectives et individuelles à bon escient. Ici et là, il y a comme un pouvoir assez particulier de séduction. Voilà, en effet, un groupe qui continuera toujours à renvoyer l'image de pouvoir et de vouloir se transcender, ajouter une dimension à sa valeur en dépit de tout ce qu'il peut rater, ou même gâcher. Dans son expression collective et dans le message qu'il s'efforce d'envoyer, il donne aujourd'hui l'impression de pouvoir évoluer, même s'il continue à souffrir de certains maux traditionnels. Il y en a justement de ces faux pas qui servent pour rebondir. Ces derniers temps, le Stade a appris à se construire, ou encore à se revendiquer, dans la difficulté. Parfois même dans la souffrance. De nouvelles tendances de nature à relooker le style de l'équipe, à étoffer le registre de jeu dans lequel s'expriment les joueurs, prennent forme. Les matches du début de saison, sanctionnés par des défaites successives, ont cependant donné l'idée d'un manque évident de rigueur et d'allure. Ce n'est pas nouveau, le ST souffre depuis longtemps de l'absence de buteur spécifique et de métier. Son système offensif était au cours de ces rencontres d'une pauvreté sans nom. Cela n'a pas empêché pour autant l'émergence d'un ensemble uni, pour ce qu'il symbolise, pour ce qu'il est et pour ce qu'il sera. On serait tenté non seulement de le remarquer, mais surtout de le confirmer: le ST est en train de changer, mais il devrait le faire encore davantage avec les moyens et les arguments les plus adéquats. Il ne fournit pas encore le rendement idéal, mais nous osons penser que l'équipe est quelque part refondue pour évoluer, même s'il lui arrive de découvrir sa nature profonde au fil de la compétition. Aujourd'hui, il ne peut pas, il ne doit pas s'arrêter à mi-chemin. Le plus important est encore à venir dans la mesure où l'esprit d'équipe a fortement dépassé les considérations individuelles. Le grand forcing A travers ce qu'il a laissé entrevoir au dernier match contre l'Etoile, où il a gagné un point précieux, il a prouvé qu'il peut encore aller plus loin que ce qu'on peut imaginer. Aussi loin également que pourrait lui permettre son intérêt pour le jeu, pour l'inspiration, pour la créativité. Une façon bien particulière pour se relancer, enchaîner, ne pas douter, notamment après un début de saison raté sur tous les plans. Il confirme, ainsi, l'idée qui fait du football un réservoir de volonté et d'abnégation. C'est dire à quel point les joueurs stadistes ont conscience de cette réalité. Leur comportement et leur rendement sur le terrain renvoient l'image d'une équipe qui a envie de faire quelque chose et qui tient à ne pas compromettre les progrès enregistrés lors de la saison dernière. Il reste qu'elle n'est pas toujours à l'abri des mauvaises surprises, à l'instar des matches perdus lamentablement au début de l'exercice actuel. Au fait, c'est à la génération qui arrive de retenir les leçons du passé, d'écrire sa propre histoire. A elle de le vouloir et de le provoquer... Dans sa version actuelle, le ST est capable de réussir là où toute une flopée avait auparavant échoué. C'est pourquoi nous pensons qu'il est grand temps, et avant qu'il ne soit trop tard, que ses hommes et toutes les parties prenantes parviennent à se situer et à comprendre. L'urgence réside dans la nécessité de miser sur les personnes capables de trouver la bonne alchimie face aux contraintes des prochains matches. Après avoir affronté l'ESS, l'équipe donnera la réplique à un adversaire de même envergure: l'Espérance. Avec une absence qui risque d'être ressentie: celle notamment de Khaled Korbi qui a totalisé trois avertissements. Mais elle dispose toujours des moyens et des hommes capables de faire la différence. Elle a justement sa manière bien particulière de gérer les matches de haut niveau. Elle est d'autant plus intéressante pour les réactions qu'elle suscite que pour les raisons qui la déclenchent. Raisons témoignant de l'affirmation de certaines approches et stratégies articulées, entraînant la quasi-totalité des acteurs dans une aptitude à trouver les solutions adéquates. Une chose est cependant sûre: l'avenir de l'équipe n'est pas mis en cause et l'opération reconquête des cœurs n'est point impossible. Il y a toujours un nom et une réputation à préserver. A sauvegarder...