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La dérégulation est-elle nécessaire ?
Agents de joueurs ou intermédiaires sportifs ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 11 - 2015

L'agent de joueur va disparaître au profit de l'intermédiaire sportif. Cette directive imposée par la Fifa risque de perturber plus d'un et ne fait pas que des heureux. Elle secoue la profession. La Tunisie compte-t-elle renforcer les contrôles ?
Depuis le 1er avril 2015, n'importe qui peut devenir agent de joueurs, ou plus précisément intermédiaire entre clubs et joueurs. Ainsi en a décidé la Fifa. Ce nouveau règlement introduit une nouvelle approche basée sur le concept de mandataire. Indispensable jusqu'ici pour exercer le métier d'agent de joueurs, la licence Fifa est donc remplacée dans certains pays par un système d'enregistrement d'intermédiaires. Dans certains autres, en revanche, ladite licence reste en vigueur. Chaque fédération serait cependant libre de pousser plus loin l'encadrement de cette activité, comme devrait justement le faire la Fédération Tunisienne de Football.
Selon l'instance internationale, il s'agit d'une réforme en profondeur du système d'agents de joueurs, susceptible de combler des lacunes identifiées par rapport au système d'octroi des licences, aux transferts pas souvent transparents et rarement vérifiables et enfin à la confusion entre les représentants de clubs et les agents de joueurs relative aux obligations financières respectives. Pour la Fifa, c'est la fin d'une hypocrisie, car, dans 70% des cas, les «licenciés» n'étaient pas les véritables intermédiaires dans la négociation d'un contrat. En Tunisie, beaucoup de personnes interviennent sur le marché des transferts. La FTF, elle, ne compte pourtant que 34 agents inscrits. Des enquêtes menées sur des transferts douteux en Tunisie illustrent bien les ratés du système actuel. Les agents y apparaissent justement comme de simples signatures, à même d'officialiser un accord, au profit de proches de joueurs véritablement à l'œuvre dans les négociations avec le club.
L'objectif de cette révision est de proposer un nouveau système qui serait plus facile à administrer et à mettre en œuvre, notamment au niveau national. Le nouveau système ne régule pas l'accès à l'activité, mais fournit un cadre permettant un contrôle et une supervision plus stricts des transactions liées aux transferts des joueurs professionnels, et ce, à des fins de transparence. La Fifa appelle ainsi à la divulgation complète et à la publication des paiements effectués aux intermédiaires dans le cadre des transactions des joueurs. Elle interpelle la nécessité d'identifier quelle entité (clubs ou joueurs) devrait être responsable du paiement des frais d'intermédiaire et quel pourcentage doit être versé à ce dernier. Sur la même lancée, elle insiste sur la révélation par écrit de tout conflit d'intérêts par toutes les parties concernées. Enfin, elle interdit la commission pour l'intermédiaire si le joueur concerné est mineur.
Ce n'est pas le même son de cloche chez les agents de joueurs qui considèrent «la sacro-sainte transparence» comme étant à la mode à la Fifa. Une transparence dans la forme, mais pas dans le fond. Selon les différents intervenants à ce sujet, cette réforme risque de rendre le marché des transferts encore plus opaque. Plus encore, pour certains, cela promet un joyeux foutoir : n'importe qui pourra conclure un transfert. La Fifa se débarrasse ainsi du problème en libéralisant totalement le système.
Alors que le système des transferts est de plus en plus mondialisé, il n'y a plus de niveau international de surveillance. Le retrait de la Fifa, qui se contente désormais de donner quelques standards, fait tout reposer sur les fédérations nationales dont la plupart n'ont pas la volonté de contrôle et de transparence.
Pour d'autres, même les fédérations les plus et les mieux protégées par des dispositions réglementaires ne sont pas à l'abri des dérives. Il y a de plus en plus d'intermédiaires dans le football, ce qui incite à penser que cette réforme n'est pas bonne et qu'elle n'aura qu'une durée de vie limitée.
Il faut dire qu'à long terme, on ne peut pas être aussi inquiet. Mais dans l'immédiat, n'importe qui va devoir faire n'importe quoi. Hors de nos frontières, les syndicats des agents de joueurs ont porté plainte. D'autres ont saisi la justice suisse, puisque le siège de la Fifa est à Zurich.
On sait bien qu'il y a de bons et de mauvais agents. Mais la prolifération des intermédiaires risque de ne pas favoriser les solutions les plus adéquates et les mieux indiquées. Il semble même que la disparition de la licence Fifa soit de nature à compliquer le travail des dirigeants. Dans les transferts nationaux, il n'y aura pas trop de problèmes pour identifier l'agent d'un joueur. Mais à l'international, ce sera encore pire qu'aujourd'hui. C'est pourquoi il serait nécessaire d'instaurer une harmonisation destinée à éviter que l'argent des transferts se perde dans des circuits impossibles à tracer.
Cela risque d'être encore pire pour des joueurs mal entourés, mal conseillés. Et donc pénalisés. D'ailleurs, nombre de parents, d'amis ou d'avocats sont déjà tentés de jouer les intermédiaires, s'ils ne l'avaient pas encore fait. Si les joueurs sont pénalisés, le football le sera également.
La circulaire de la Fifa stipule donc que les activités de représentation et de conseil des joueurs seront désormais exercées par des «intermédiaires» qui ne seront soumis à aucune autre obligation qu'une simple déclaration auprès de la fédération de football concernée. La profession d'agent se retrouve ainsi livrée à elle-même et elle risque d'accroître le risque d'abus et de malversations.
Droit social, droit fiscal, droit des contrats, droit des assurances, droit des associations, et droit du sport, des passages obligés qui constituent un premier filtre souvent dissuasif pour les nombreux prétendants au métier d'agent de joueurs. Il s'agit bel et bien d'un métier puisqu'il nécessite une formation avec des notions de droit et une connaissance appuyée du football. L'agent de joueurs, ou, comme le veut aujourd'hui la Fifa l'intermédiaire, aurait besoin d'une formation de référence et complète recouvrant à la fois le conseil juridique, la gestion du patrimoine et les relations publiques, ainsi que le marketing et l'analyse financière. Mais l'agent de joueurs sert également d'intermédiaire entre le joueur et les autres acteurs du milieu : sponsors, presse, ... Il a aussi un rôle de conseiller, que ce soit au niveau juridique (droit à l'image, ...) ou d'investissement. En plus d'un excellent relationnel, pour faciliter la mise en place d'un carnet d'adresses très fourni, un agent sportif se doit de posséder une éthique irréprochable.
Combien gagnent les agents de footballeurs?
En Tunisie, il doit y avoir certains agents qui vivent très bien, quelques-uns qui survivent. Tous les autres ne s'en sortent pas.
Concrètement, quels sont les chiffres pratiqués dans le milieu? A titre occasionnel ou habituel et contre rémunération, l'agent de joueurs met en rapport les parties (joueurs, entraîneurs et clubs) intéressées par la conclusion d'un contrat rémunéré ou d'une convention de transfert. Il s'agit pour l'essentiel de commissions prélevées sur la rémunération brute du joueur dont l'agent a la charge. Le pourcentage peut aller jusqu'à 10%, le maximum autorisé, ce qui représente d'ailleurs des sommes très conséquentes lorsqu'elles sont relatives au salaire d'une star du football. En réalité, tout dépend du sport concerné, des performances du sportif et de la négociation avec le club.
La rémunération d'un agent est strictement encadrée par la législation. Selon les textes de la Fifa, cette rémunération se fait en fonction du salaire de base brut annuel du joueur stipulé dans le contrat de travail, y compris la prime à la signature négociée par l'agent. Généralement, la somme qui doit revenir directement à l'agent par le club ne peut excéder 10% du montant du contrat. Si aucun accord n'est trouvé alors que l'agent a pris part aux négociations, le règlement lui donne droit de percevoir un minimum de 3% par le club.
Les instances concernées sont-elles en mesure de croiser toutes les informations relatives aux versements des commissions d'agents? Ici et là, on reconnaît qu'elles ne disposent pas de moyens d'investigation pour tracer complètement les flux financiers. Au cœur des affaires qui touchent plusieurs clubs tunisiens, les rétro-commissions auront encore de beaux jours devant elles...
Entre réformes et conservatisme, le souhait serait de moraliser la profession afin qu'elle soit reconnue comme une véritable catégorie professionnelle. La volonté est de protéger le métier, les joueurs et de faire avancer la planète football. Souvent décrié et accusé de tous les maux, le métier d'agent de footballeurs est pourtant encadré au sein des fédérations. Souvent considéré comme un métier plutôt solitaire, les agents tunisiens doivent s'unir pour défendre leur travail.


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