Yaâkoubi a-t-il trouvé d'emblée les ingrédients du succès ? En tout cas, sa thérapie a permis d'obtenir un nul qui incite à l'optimisme. Le nouvel entraîneur Kaïs Yaâkoubi a inauguré vendredi dernier son bail par un précieux point arraché à la force du jarret contre un Club Africain ayant le couteau sous la gorge. La performance n'est guère négligeable quand on sait l'état d'extrême fébrilité qui habite les gars du Sud-Ouest fragilisés par une série de six défaites et un nul pour leurs sept premiers matches de la saison. Ce deuxième point est d'autant plus le bienvenu que l'instabilité technique ajoute aux difficultés: Hamadi Daou qui s'en va en tout début de saison, puis Khaled Ben Yahia qui ne résiste pas trop longtemps à la déliquescence du jeu et des performances des copains de Chakib Lachkham. Et maintenant Kaïs Yaâkoubi qui n'a pas exercé depuis assez longtemps en championnat de Tunisie, préférant la fonction de consultant télé et les pétrodollars de Bein Sport. Il faut croire que, sans courage, on ne réussit rien. L'ancien attaquant du Club Africain n'a pas fait dans la prudence ou le conformisme là où d'autres se seraient contentés de reprendre la dernière formation, en attendant de voir venir. Au contraire, il a profondément remanié le onze sur lequel avait coutume de compter Khaled Ben Yahia. L'aide de son adjoint Ezeddine Khemila pour mieux connaître les ressources du club et tenter un tel coup de poker n'est pas négligeable. Loin s'en faut. Exit donc Nizar Aïssaoui, Chakib Lachkham, Ghazi Chellouf, Khaled Zaïri et Tassamou, et place à Azer Ghali, Marwane Troudi, Oussama Lahcini et Ayoub Tlili. Ces deux derniers se sont acquittés avec succès de leurs tâches défensives, n'hésitant pas à plonger en attaque et à chercher les dédoublements dans le cas du latéral droit Tlili, alors que l'ancien défenseur central du Club Sfaxien a composé avec Slim Bacha une solide charnière centrale capable de mettre sous l'éteignoir Yohann Touzghar (hormis sur l'action du but clubiste) et résistant à un virevoltant Bassem Srarfi qui venait de loin, s'engouffrant aux abords de la surface de réparation. Récupérer Aïssaoui et Lachkham El Gaouafel a insisté sur la percussion par les ailes, une tâche dans laquelle a excellé côté gauche Marwane Troudi, lequel mit beaucoup de pression sur Abdelkader Oueslati. D'ailleurs, le penalty obtenu par les Sudistes a été provoqué par un centre de ce côté-là effectué par Troudi, idéalement servi par El Abdi. Il ne faut pas oublier non plus le gros travail abattu à la récupération par le Burkinabé Mohamed Francis Key, capable de se transformer en intelligent homme de la dernière passe (comme en témoigne son assist limpide pour Mejri 20'). Et l'infatigable travail de fourmi d'Azer Ghali pour provoquer les brèches au cœur de l'arrière-garde adverse. Yaâkoubi a peut-être vite trouvé la formule. Mais il lui reste à maintenir l'ensemble dans une dynamique positive et à le pousser à oser davantage dans un contexte plus favorable, soit dès la 9e journée à Kasserine où l'Avenir n'a pas encore remporté la moindre victoire, inscrivant un seul but. Le coup est franchement jouable face au néo-promu. La trêve doit également être mise à profit pour poursuivre la mise à niveau physique, initiée par Ben Yahia, car de ce côté-là, les «Vert et Jaune» ont énormément souffert depuis le début de saison. Et à relancer des joueurs en difficulté, tels que Chakib Lachkham et Nizar Aissaoui qui peuvent indiscutablement apporter bien davantage que ce qu'ils ont fait jusque-là. Le prochain mercato va par ailleurs aider Yaâkoubi à cibler les postes qui accusent de grosses insuffisances. En tout cas, il s'agit prioritairement d'entreprendre auprès des joueurs un gros travail d'ordre psychologique afin de les convaincre que le printemps reviendra et qu'aucun échec n'est définitivement consommé.